Education : une rentrée sous le signe de l’inquiétude
Communiqué de presse du 2 septembre 2008
Suppressions de postes, semaine de quatre jours, disparition progressive de la carte scolaire. La rentrée des classes 2008 suscite à juste titre les inquiétudes des parents d’élèves, des enseignants et de tous ceux qui sont attachés au projet d’une école fondée sur l’égalité.
On savait que la carte scolaire ne garantissait pas l’égalité mais sa disparition aboutira à la mise en concurrence exacerbée des établissements, et encouragera les parents à faire la chasse à la meilleure place pour leur enfant en fonction de ses résultats, de leurs ressources, de leurs relations. Cela rendra les inégalités plus fortes et plus visibles. Les modestes efforts consentis pour les ZEP et les zones en difficulté étant ruinés par la concentration des publics en difficulté dans les mêmes établissements et le manque de moyens.
Car au même moment, on assiste à des suppressions de postes sans précédent : 11200 cette année et 13500 l’an prochain. On sait pourtant l’importance des effectifs et des enseignants pour la prise en charge individualisée des élèves. Surmonter les échecs scolaires suppose des moyens, des enseignants et des changements pédagogiques forts dans les méthodes et les contenus.
La façon dont est mise en place la semaine de 4 jours pose également problème. Le gouvernement a tranché sans concertation avec les parents, les enseignants ou les communes sommées de s’adapter dans l’urgence. Sans moyens supplémentaires, elles doivent prévoir des accueils le samedi matin, chambouler les horaires de classe pour inclure la demi-heure de soutien, augmenter les temps d’accueil au frais des familles. Pas de prise en compte non plus des rythmes biologiques : le temps hebdomadaire des écoliers diminue mais la journée s’allonge surtout pour ceux qui fréquentent l’accueil ou le soutien. Pourtant le nombre de jours de classe par an est l’un des plus faibles d’Europe.
Ces mesures sont loin de remédier aux maux actuels de l’école. Il y a pourtant une vraie attente de changements de la part des parents, des enseignants ou des élèves.
Nous voulons une autre école plus égalitaire et plus solidaire.
Jean Louis Roumégas, Porte-parole des Verts