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Accord Darcos-lycéens sur un soutien dans 200 lycées, mais pas sur les postes
Xavier Darcos et les syndicats de lycéens se sont entendus vendredi pour instaurer "un dispositif de réussite scolaire" dans 200 établissements en difficulté, malgré la persistance de leur désaccord sur la question des suppressions de postes à la prochaine rentrée.
L'annonce a été faite à la sortie d'une réunion de travail à laquelle le ministre avait convié l'UNL et la Fidl, un rendez-vous rendu public quasiment à la dernière minute. Les deux organisations lycéennes ont salué le dispositif annoncé, parlant de "premières avancées" et de "plusieurs victoires".
Elles ont confirmé leur appel à la mobilisation pour le 15 mai mais la Fidl (deuxième syndicat) a souligné que "la mobilisation s'[arrêterait] là pour les lycéens" pour cette année scolaire.
Le président de l'UNL (1er syndicat lycéen), Florian Lecoultre, a lui assuré que son syndicat "reste mobilisé". On "appelle à la mobilisation le 15, et après on verra", a-t-il dit.
Le ministre de l'Education a cependant donné le sentiment d'avoir réussi à décrisper les relations avec des lycéens qui manifestent tous les mardi et jeudi depuis fin mars, contre les 11.200 suppressions de postes (essentiellement d'enseignants) prévus à la rentrée.
M. Darcos s'est dit "heureux" d'avoir trouvé des "points de convergence" sur deux sujets.
Il a d'abord annoncé la mise en place dès la rentrée, d'un "dispositif expérimental de réussite scolaire au lycée", dans "200 établissements qui rencontrent les plus grandes difficultés" scolaires, à la manière de l'accompagnement éducatif instauré cette année dans les collèges de l'éducation prioritaire.
Il s'agira d'un "soutien personnalisé" assuré par des enseignants, moyennant des "heures supplémentaires", des assistants d'éducation et des "étudiants de master se destinant aux métiers de l'enseignement".
A cet effet, 1.500 assistants d'éducation seront recrutés pour ce service nouveau, selon le ministère, sans augmentation budgétaire.
Ce soutien s'exercera durant les périodes scolaires mais aussi les vacances, dans les 200 établissements de l'expérimentation, et ce "dès le mois d'août 2008".
Deuxième sujet, la réforme du bac professionnel en trois ans (au lieu de quatre actuellement): le ministre a assuré que le diplôme du BEP - actuellement passé au bout de deux ans dans la filière professionnelle - serait "maintenu", et annoncé la création d'une séance de rattrapage pour ce bac à la rentrée 2009.
En outre selon les syndicats, dans certaines filières, le bac pro pourra être passé en quatre ans, ce grâce aux passerelles mises en place entre les diplômes de CAP ou BEP et le bac pro, a confirmé le ministère.
Cette rencontre "prouve que l'on peut parler de temps à autre du fond et que la question n'est pas seulement perpétuellement de savoir s'il faut ou pas rajouter des postes dans un système qui en dispose déjà de beaucoup", a fait valoir le ministre devant la presse, soulignant: "Nous avons parlé de la qualité et pour une fois pas de la quantité". Il n'en a pas moins estimé que "le 15 mai il y aura toujours une manifestation importante".
A la question de savoir si ces avancées pouvaient compenser le désaccord sur les suppressions de postes, Florian Lecoultre (UNL) a répondu "non, non, absolument pas".
"Ca compense dans le sens où ça améliore vraiment les conditions de vie des lycéens", a de son côté estimé Alix Nicolet (Fidl).
AFP