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| Sujet: Contrôles d'identités : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Sam 4 Juil - 17:25 | |
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- Contrôles d'identités : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
Contrôles d'identités : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Audrey VASSALI. Le Petit Journal.com, 3 juillet 2009.
On s'en doutait, maintenant c'est prouvé. Une équipe de chercheurs du CNRS vient de démontrer que le "délit de sale gueule" est bien une réalité en France : lors des contrôles d'identité, les policiers sont souvent plus influencés par la couleur de peau ou les vêtements que par un comportement suspect. Illégal et immoral, direz-vous ? Et en plus, c'est inefficace…
Fabien Jobard et René Levy, deux sociologues du CNRS, viennent de rendre public un rapport intitulé "Police et minorités visibles : les contrôles d'identité à Paris", basé sur une étude financée par l’Open Society Institute. Entre octobre 2007 et mai 2008, les chercheurs ont discrètement observé 525 opérations de contrôle d'identité réalisées par la police parisienne dans les quartiers de Châtelet-Les Halles et de la Gare du Nord, qu'ils ont comparées avec les profils des personnes fréquentant ces lieux (origine, âge, sexe, style vestimentaire, nombre et type de sacs transportés). De ces observations, ils concluent que "les contrôles d'identité effectués par les policiers se fondent principalement sur l'apparence : non pas sur ce que les gens font, mais sur ce qu'ils sont, ou paraissent être".
Noirs, arabes, punks, gothiques... Les chercheurs constatent qu'à Paris, les personnes perçues comme "Noires" ou "Arabes" ont respectivement 6 et 7,8 fois plus de probabilités d'être contrôlées par la police que les "Blancs". Idem pour ce qui est des fouilles : les Noirs ont été fouillés dans 9,9% des cas, les Arabes dans 12,4%, contre 3,1 % pour les Blancs. Le style vestimentaire est également un facteur majeur : "Bien que les personnes portent des vêtements aujourd'hui associés à différentes "cultures jeunes" ("hip-hop", "tecktonic", "punk" ou "gothique") ne forment que 10% de la population disponible, elles constituent jusque 47% de ceux qui ont effectivement été contrôlés" note le rapport. Le rapport souligne également que les personnes ne portant pas de sacs sont "sur-contrôlées", alors que les observations se sont déroulées en période d'application du plan Vigipirate. Les contrôles ne semblent donc pas relever d'une "stratégie policière légitime".
Faire du chiffre Le "contrôle au faciès" est donc bien une réalité. Yannick Danio, du syndicat Unité police, confirme que "des consignes sont données oralement, qui relèvent bien du contrôle sur la couleur de la peau ou l'apparence ethnique". Des consignes qu'il explique par la nécessité de "faire du chiffre". Marie Dajus, porte-parole de la préfecture de police de Paris préfère évoquer des "paramètres policiers empiriques" auxquels elle trouve une justification : "statistiquement vous avez plus de chances de trouver du shit sur un rasta que sur un cadre supérieur en costume…". Cette étude a le mérite de mettre des chiffres sur un phénomène qui était jusque là connu mais jamais quantifié. Mais elle ne se contente pas de mettre en évidence l'existence de "profilage ethnique" dans les opérations de police. Les chercheurs affirment également qu'en plus d'être illégale, la méthode est inefficace : dans 78% des cas observés, les personnes contrôlées ont pu repartir sans être emmenées au poste, ce qui "conduit à s'interroger sur l'efficacité des contrôles dans la détection des infractions".
Effets pervers Efficacité discutable, donc, mais aussi effets pervers : "En visant certaines personnes à cause de ce qu'elles sont (ou ont l'air d'être), et non à cause de ce qu'elles ont fait ou font, les policiers perpétuent des stéréotypes sociaux et raciaux", notent les auteurs, qui établissent une relation entre le "harcèlement" ressenti par certains et la dégradation des relations entre la police et la population. Et si le profilage est peut-être utile pour "faire du chiffre" et "trouver du shit", pour ce qui est du reste les effets pervers l'emportent. Déjà en 2006, l'Open Society Institute avait réalisé une étude européenne sur le "profilage ethnique", et avait conclu que "le profilage réduit en fait la sécurité, car il oriente les ressources de police vers de fausses pistes, et lui aliène certaines personnes dont la coopération aurait été nécessaire pour repérer efficacement des actes criminels."
Pour en savoir plus - Le rapport [80 pages] sur le site de Médiapart.fr ou sur Open Society Justice Initiative (2 versions : en français et en anglais). - Le Nouvel Observateur : Une étude du CNRS s'intéresse au délit "de faciès" - Rue 89 : Contrôles au faciès : scandaleux, mais aussi inefficaces. - Mille Babords : une synthèse du rapport, Rapport / Police et minorités visibles : les contrôles d’identité à Paris. Contrôles policiers au faciès : la preuve scientifique http://www.auboutduweb.com/poolp/index.php?post/2009/07/04/Controles-didentites-%3A-Quest-ce-quelle-a-ma-gueule |
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bosco Visiteur habitué
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| Sujet: Re: Contrôles d'identités : Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Dim 5 Juil - 9:44 | |
| - Citation :
- la dégradation des relations entre la police et la population
Et pas seulement a cause des controles au facièse, mais également controle routier, radars, etc... La police ne va pas dans la bonne direction, leur syndicat s'en sont rendu compte mais non pas l'air de réagir plus que ça. | |
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