Lutte Ouvrière n°2118 du 6 mars 2009
Presque chaque jour, on apprend qu'une grosse entreprise, industrielle ou tertiaire, supprime des centaines, des milliers d'emplois, ou même projette de fermer ses portes, comme l'a annoncé il y a quelques jours la direction de Continental dans l'Oise. Officiellement, 300 000 nouveaux chômeurs ont été recensés en 2008 et le gouvernement annonce qu'encore autant de salariés seront jetés à la rue en 2009. Cela commence très fort, puisque 90 000 chômeurs supplémentaires ont été recensés rien que pour le mois de janvier !
« Toute l'année 2009 sera une année de crise », « aucun plan de relance ne permettra d'éviter [...] une crise longue et dure », a constaté froidement Fillon à la radio, le 3 mars, rejetant ce qu'il appelle des « politiques émotionnelles » destinées à « satisfaire des sondages ou des demandes qui n'ont pas de réalité économique ».
Travailleurs salariés, chômeurs, retraités, pensionnés, doivent mettre un coup d'arrêt à la logique des patrons et du gouvernement : il faut qu'une mobilisation puissante et déterminée les contraigne à prendre sur les profits accumulés pendant des années pour conserver les emplois et partager le travail entre tous. Il faut imposer que l'État, le premier, recule sur les 30 000 suppressions d'emplois programmées en 2009 dans les services publics, au mépris des conséquences pour les usagers de La Poste, des hôpitaux, des écoles, des crèches, des administrations...
Le succès de la journée d'action du 29 janvier ne doit pas seulement rester un beau souvenir pour ceux qui y ont participé. Elle doit être suivie d'autres, jusqu'à déboucher sur la mobilisation durable de tous ceux qui refusent de payer les conséquences d'une crise qui n'est pas la leur.
La quasi-totalité des syndicats appellent à une nouvelle journée d'action, le 19 mars. Pour les travailleurs, il s'agit de refuser les suppressions d'emplois, dans le privé comme dans le public. Il s'agit de récupérer du pouvoir d'achat par l'augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux. Il s'agit d'arrêter la dégradation de la protection sociale et des conditions de travail.
Cette « crise longue et dure » que le gouvernement nous promet est la conséquence d'un système capitaliste qui écrase la majorité au profit d'une minorité de milliardaires. Nous n'en avons déjà que trop fait les frais ! Pour gagner, il nous faudra, tôt ou tard, nous lancer dans une véritable lutte tous ensemble, une grève générale à l'image de celle des travailleurs des Antilles. Pour la préparer, le 19 mars doit être la prochaine étape et montrer massivement la colère du monde du travail.
Viviane LAFONT
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2118&id=2