Appel d'organisations de jeunesse :Dans l'enseignement supérieur, avec les lycéen-ne-s et les travailleurs/euses,
Coordonons nos luttes pour organiser nos victoires!
Depuis plusieurs mois, de nombreuses
mobilisations se développent: les lycéen-ne-s organisent une résistance
exemplaire face aux attaques du gouvernement, dans le même temps les
étudiant-e-s luttent depuis plusieurs mois en Italie et en Espagne, et
désormais l'ensemble de la jeunesse grecque se révolte. A ce contexte
vient s'ajouter l'appel de l'ensemble des organisations syndicales à
une grève d'ensemble le 29 janvier. Le gouvernement a déjà montré un
premier signe de faiblesse en annonçant qu'il repoussait (aux grandes
vacances ?) son projet de « réforme » des lycées. Nous ne pouvons plus
attendre pour nous mobiliser, d'autant plus que nous subissons des
attaques similaires.
Applications de la loi LRU: une réforme du financement des universités induisant des suppressions de postes massives Alors que les financements des universités se faisaient
essentiellement sur le nombre d'étudiant-e-s inscrit-e-s, la ministre a
annoncé son budget 2009 en indiquant que seraient désormais
privilégiées les « performances » de l'université, notamment le taux
« d'insertion professionnelle » des étudiant-e-s. Or, ces chiffres sont
largement contestés puisque des personnes occupant des emplois
précaires peuvent être considérés comme des personnes « insérées
professionnellement »... Le but à peine caché de la manœuvre est simple
: les universités seront soumises aux lois du marché et financées en
fonction des besoin des « entreprises », c'est-à-dire du patronat.
Ce décret est une conséquence directe de la loi LRU et s'inspire
du processus européen (dit « de Bologne ») dont le dixième
« anniversaire » sera fêté par les ministres européens de
l'enseignement supérieur à Louvain en avril. Il se traduit par une
réduction conséquente du budget alloué à de nombreuses universités. Le
budget 2009 prévoit ainsi la suppression de 900 postes dans
l'enseignement supérieur et la recherche.
Il faut ajouter que l'opération campus, permettant uniquement à
10 pôles universitaires, de financer leur patrimoine immobilier
s'inscrit dans la lignée de ce passage à l'autonomie. La volonté
gouvernementale est bien de créer des disparités entre pôles dits
« d'excellence » et les autres universités se consacrant à délivrer des
formations courtes, ultra-spécialisées, et généralement financées par
les entreprises locales en fonction de leurs intérêts propres.
Refusons le financement sur critères de performance, afin de
revendiquer le réinvestissement de l'Etat dans les universités, et de
défendre le recrutement de personnels dans des contrats non précaires
au sein de nos universités.
Mastérisation des concours
d'enseignement ou plan licence, une même logique: déqualifier nos
diplômes pour accroître notre précarité Les réformes récentes en matière d'orientations pédagogiques se
sont inscrites dans la lignée des gesticulations et précipitations
gouvernementales.Les conséquences du plan licence sont sensibles: les
enseignant-e-s n'ont pas de connaissances dans les modules qu'on leur
impose, et les étudiant-e-s sont encouragés à s'éloigner du système
universitaire par le biais de stages. Il va sans dire que le
gouvernement ne fait que donner l'illusion de s'interroger sur la
pertinence pédagogique de ces mesures: le plan licence consiste
simplement à vider notre formation de son contenu, en la soumettant aux
besoins du marché (stages en entreprises, apprentissage de la
bureautique et aucune création de postes d'enseignant-e-s pour se
faire)
Dans la même logique de déqualification des formations, le
ministère a mis en place dans l'urgence une réforme des concours
d'enseignant-e-s: l'objectif est la création d'un master
professionnalisant avant de pouvoir passer les concours, déliant cette
formation de l'aspect recherche, créant une spécialisation des
étudiant-e-s sur un champ d'activité unique. Pour beaucoup
d'étudiant-e-s, il est impossible d'assumer la charge financière de
deux années d'études supplémentaires: les concours deviendront alors
accesibles aux plus riches; et ce d'autant plus que les stages
obligatoires (souvent 35h pendant plusieurs mois) empêcheront les
étudiant-e-s contraints de se salarier de joindre les deux bouts!
Il faut ajouter à cela le fait que le récent rapport Jolion
préconise la mise en place d'une sélection à l'entrée du master 1, dans
l'ensemble des masters, et une suppression de la distinction entre
master professionnel et master recherche – afin de détacher les
formations universitaires de leur aspect recherche.
Refusons l'ensemble de ces mesures visant à nous transformer en
main d'oeuvre docile, instaurant une hyper-spécialisation de nos
formations et imposant une déqualification de nos diplômes du point de
vue du droit du travail. En outre, ces mesures s'accompagnent de
nouvelles attaques contre le système d'aides sociales étudiantes, que
nous ne pouvons tolérer (le rapport Lambert envisage la casse des CROUS
en les poussant à l'autonomie, établissant des disparités entre régions
riches et pauvres).
Face à ces attaques, il est urgent que nous organisions notre
lutte, en effectuant au plus vite la jonction avec la mobilisation
lycéenne pour rejoindre les salarié-e-s dans la grève dès le 29
janvier. Le gouvernement est en partie affaibli par la crise financière
et la montée de la contestation des jeunes et des salarié-e-s. Tous
ensemble, nous pouvons le le faire céder.
Nous appelons les étudiant-e-s
à se réapproprier cet appel et à faire émerger collectivement leurs
revendications pour une université publique, gratuite et ouverte à
tou-te-s. Pour cela, nous appelons à tenir des assemblées générales
tout au long du mois de janvier, qui convergeront dans la semaine
précédent le 29 afin de donner les suites nécessaires à cette journée.Signataires: Sud étudiant, FSE, NPA Jeunes, Alternative Libertaire, Les Alternatifs