PARIS (AFP) — Les dirigeants syndicaux ont donné de la voix lundi, à trois jours d'une journée de grèves et manifestations en France, Bernard Thibault (CGT) promettant une mobilisation "impressionnante" face à la crise, tandis que François Chérèque (CFDT) justifiait "un cri de colère".
L'ensemble des syndicats appellent à cette journée d'action le 29 janvier pour la défense de l'emploi, du pouvoir d'achat et des services publics, refusant que les salariés soient "les premières victimes de la crise" alors que, selon M. Chérèque, "mois après mois, on découvre que la récession sera encore plus importante que prévu".
Selon le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, invité de France Inter, "cette journée va avoir une participation des salariés très importante, très impressionnante, bien au-delà sans doute de ce que l'on a vécu ces dernières années". Il en veut pour preuve des "signes tout à fait spectaculaires" dans les entreprises.
"Il ne faut pas uniquement des mesures d'aide aux entreprises, aux établissements financiers, il faut des mesures concernant l'emploi, le pouvoir d'achat", a-t-il estimé, fustigeant des aides aux entreprises "uniquement pour maintenir le niveau des dividendes reversés aux actionnaires".
Dans un entretien au quotidien Les Echos, M. Thibault a prévenu que "si la journée du 29 a la puissance que l'on prédit, il y aura certainement des suites". Une réunion intersyndicale est programmée pour le 2 février.
nouveau ministre du Travail, Brice Hortefeux, "commence par le travail le dimanche ou le service minimum, il part avec une mauvaise note". Quant à un feu vert du gouvernement à l'accord très minoritaire sur l'assurance chômage, "dans cette ambiance sociale-là, à sa place, je réfléchirais à deux fois".
Il a multiplié aussi les mises en garde au gouvernement. Si le Pour sa part, François Chérèque a estimé sur BFM que les grèves et manifestations de jeudi seraient "un cri de colère" des salariés contre les effets de la crise qu'ils subissent et pour demander des contreparties aux aides aux entreprises.
"On veut dire au gouvernement: vous aidez les entreprises, on souhaite que la contrepartie de ces aides aux entreprises, elle se fasse sur des résultats concrets avec une discussion, une négociation sur les conséquences de ces aides", a déclaré François Chérèque.
Dans un entretien publié lundi dans la Tribune, le dirigeant syndical a demandé que cette négociation se fasse "au niveau de la branche ou de l'entreprise".
Selon le numéro un de la CFDT, "les règles qui encadrent les plans sociaux doivent être débattues". "Une entreprise dégageant des bénéfices ne peut pas supprimer des emplois sans s'engager à en créer par ailleurs un nombre équivalent", a-t-il revendiqué.
M. Chérèque a estimé que le plan de relance gouvernemental "s'avère insuffisant" dans le soutien à "la consommation" et "aux entreprises, en particulier les petites". "A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles", a-t-il résumé.
De son côté, Christian Mahieux, délégué national de Sud, interrogé par Aujourd'hui en France/Le Parisien, a déclaré que jeudi sera "une journée puissante de grèves et de manifestations" et que celle-ci "n'est qu'une étape".
Sud, a-t-il ajouté, travaille à "la construction d'un mouvement social de très grande ampleur". M. Mahieux a avertit aussi qu'il n'est "pas question de revenir sur le droit de grève", alors que le gouvernement entame une réflexion sur ce sujet.
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