UN RÉGIME D’EXCEPTION
Officiellement, le projet de directive " retour " vise à encadrer les conditions de rétention et à en limiter la durée dans ceux des pays européens dont la législation tolère un internement théoriquement indéfini. Nous craignons qu’elle devienne la norme européenne sur laquelle vont être tentés de s’aligner tous les pays de l’Union. Pour preuve, l’Espagne vient d’annoncer le passage de sa durée maximale de rétention de trente à quarante jours et l’Italie de deux à dix-huit mois ! Si elles étaient adoptées, les dispositions du projet de directive " retour " placeraient les étrangers en situation irrégulière, même mineurs, sous un régime d’exception : internement à la discrétion du pouvoir, faiblesse des droits de la défense, bannissement. Comment concevoir qu’une institution censée incarner la démocratie à l’échelle de l’Union européenne envisage d’infliger un tel traitement à une fraction de sa population ?
Davantage encore que chacun des Parlements nationaux des Etats de l’Union, le Parlement européen a une responsabilité devant l’histoire. Du fait de son existence récente, il n’a pas été mêlé aux déchirements et aux tyrannies du passé européen. Il incarne au contraire un certain idéal, en rupture avec les conflits et les dictatures qui ont trop souvent marqué l’Europe. Sous peine de disqualifier son institution, le Parlement ne doit pas adopter ce projet de directive.
Nouveau communiqué de la Cimade du mercredi 18 Juin :
Le Parlement européen a adopté la directive de la honte : un coup dur pour l'Europe des droits de l'Homme
Soumis au vote des parlementaires européens ce mercredi 18 juin 2008, le projet de directive sur l'expulsion et la rétention des personnes étrangères a été adopté par 367 voix pour, 206 contre et 109 abstentions.
Le Parlement européen, en adoptant, sans y ajouter le moindre amendement, le texte de la «directive retour» négocié par les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration des 27 Etats membres, a perdu une grande part de sa crédibilité quant à sa capacité à tenir son rôle d'instance démocratique chargée notamment de la protection des citoyens en Europe.
Sourds aux appels des ONG, sourds aux appels des Eglises, sourds aux appels de nombreux représentants d'Etats du Sud, sourds aux mobilisations citoyennes, les parlementaires européens ont, dans leur majorité, choisi de renoncer à toute velléité de résister à la logique policière qui sous-tend la politique d'immigration conduite par les ministres de l'Intérieur en Europe depuis 20 ans.
La Cimade le déplore profondément. Elle étudie avec ses partenaires toutes les voies possibles pour contester cette directive devant la Cour de justice ou la Cour européenne des droits de l'Homme.
A vous de faire la fin
en revenant dans l'éducation si possible
et dites leur qu'une absence pour motif de manif ne peut etre refusée !!![/center]
Si vous voulez parler de la réforme des lycées voiçi un argumentaire des JCR
ARGUMENTAIRE SUR LA REFORME DU LYCEE
Cet argumentaire s'appuie sur quatre documents : principalement le discours du ministre Darcos du 17 juillet (http://www.education.gouv.fr/cid21733/point-de-situation-sur-la-reforme-du-lycee.html), ainsi que le Rapport Pochard émis le 4 février 2008 (http://www.education.gouv.fr/cid20894/remise-du-rapport-sur-la-redefinition-du-metier-d-enseignant.html), les « Points de convergence entre le ministre de l'Éducation et les représentants des lycées (http://media.education.gouv.fr/file/07_juillet/19/9/Reforme_lycee_points_convergence_organisations_lyceennes_32199.pdf ) et les Points de convergences entre le ministère de l'Éducation et les syndicats (http://media.education.gouv.fr/file/07_juillet/20/1/Reforme_lycee_points_convergence_organisations_syndicales_32201.pdf ) .Rien est encore très clair.
Il sera donc modifié et amélioré, sans doute, à la rentrée et surtout en octobre (voir calendrier de la réforme à la fin), dès apparition de textes de loi.
La réforme du lycée vise à réorganiser tout le fonctionnement de celui-ci en se fondant sur trois axes :
1.La restriction de budget de l'Éducation Nationale
Le gouvernement a pour objectif de réduire le financement apporté à l'Éducation Nationale par tous les moyens, suppression des options, suppressions des postes de profs ( 85 000 postes pour les 5 prochaines années...
Le gouvernement s'appuie sur la situation de crise générale pour justifier l'aggravation des conditions d'études et créer une situation de misère pour l'école .
Face à la pénurie qu'il a lui-même créé, il a pour réponse l'autonomie financière. Désormais, chaque établissement sera contraint de chercher de l'argent auprès d'entreprises et de collectivités territoriales. Les établissements vont donc être dotés d'une autonomie financière. Les lycées vont voir arriver l'apport de fonds privés comme cela est arrivée aux facs avec la loi d'autonomie des universités.
Le gouvernement veut nous faire croire que c'est la seule solution et que c'est tout à fait normal. Mais comment croire que les entreprises, dont le but premier est de faire des profits, vont faire des donations sans aucun retour, ni avantages ? Le grand risque est donc que les entreprises aient un droit de regard, au moins officieux, sur les programmes et leurs contenus. Elles pourraient donc demander à ce qu'ils soient modifiés en fonction de leur besoins, selon leurs besoins pour la future main-d'oeuvre.
Il reste clair que, même si ce mécanisme se réalise, il prendra du temps et n'aura pas lieu du jour au lendemain. Il est évident que le gouvernement n'a pas le rapport de forces nécessaire pour assumer un changement brutal.
2.La professionnalisation des matières et programmes
Le lycée est aujourd'hui organisé en une seconde de détermination qui est une phase d'adaptation entre le collège et le lycée, puis un cycle première-terminale général, technique ou technologique divisé en plusieurs filières (filières scientifique, littéraire ou SES, Sciences et Technologie de la Gestion avec différentes spécialités...). La réforme vise à démanteler les filières et à réorganiser les programmes en trois blocs :
des enseignements généraux
des enseignements complémentaires
des enseignements et activités d'accompagnement
Le premier bloc joue le rôle de socle commun et reste le même d'un lycée à l'autre, il ne représente que 60% du programme en seconde et 45% du programme en première et terminale, soit une restriction importante des bases et de la culture générale par rapport aux programmes d'aujourd'hui.
Les deuxième et troisième blocs sont différents d'un lycée à l'autre, en fonction du projet de l'établissement, projet défini par le proviseur (c'est dans ce projet que pourraient intervenir concrètement les entreprises en fonction de leur « générosité » ! ).
On peut logiquement imaginer que :
que dans un lycée de milieu défavorisé, le projet de l'établissement sera, principalement, l'insertion professionnelle le plus tôt possible, l'orientation vers les BTS ou autres études supérieures courtes. Les matières seront donc définies en conséquence, avec plus d'aides individualisées, des matières beaucoup plus spécialisées, beaucoup plus professionnalisantes...
dans un lycée de milieu plus aisé, le projet sera principalement l'orientation vers de grandes écoles, vers des prépas. Les matières seront donc orientées vers l'approfondissement de la culture générale... Ce processus est déjà visible en Angleterre avec par exemple l'existence de Baccalauréat macdonalds.
Cette différenciation va donc creuser le phénomène déjà bien connu de lycées d'élites/lycées poubelles.
De plus, le lycée va être organisé, par semestres et non plus par année. A la fin de chaque semestre, les lycéens auront un rendez-vous d'orientation où ils pourront changer de modules. Il sera donc très facile de mettre la pression sur un élève pour qu'il prenne des matières de plus en plus professionnalisantes en prétendant s'appuyer sur son niveau et ses aptitudes.
L'organisation du lycée reposera, de plus en plus, sur la hiérarchie sociale et sera le foyer de l'« orientation active », c’est-à-dire de la sélection sociale déguisée.
Pour caricaturer, si tes parents sont pauvres, tu fais des études de pauvres où on s'efforce de t'envoyer sur le monde du travail rapidement et tu deviens pauvre à ton tour !
3.La déqualification des diplômes
Le baccalauréat devrait rester national d'après le ministre. Les programmes n'étant plus les mêmes entre différents établissements, ton diplôme n'offre plus les mêmes garanties. Un bac L à la suite d'une scolarité au lycée Pasteur à Neuilly-Sur-Seine (commune la plus riche de France) ne sera pas vu de la même façon qu'un Bac L à la suite d'une scolarité dans un lycée ZEP, tout simplement parce qu’il n’aura plus le même programme, le même contenu. Les chances ne seront plus les mêmes d'une personne à l'autre. Les personnes venant de ZEP auront encore plus de mal que maintenant à accéder aux études supérieures, la déqualification du bac alimentera et renforcera la sélection.
Précision particulière sur la seconde de détermination
Le gouvernement a annoncé que la seconde de détermination ne serait, elle, pas réorganisée et qu'elle préserverait le rôle qu'elle occupe maintenant. Il a tout de même aussi dit qu'elle suivrait la même organisation en trois blocs que la première et la terminale. Il est donc probable qu'elle soit sensiblement moins touchée que les deux autres niveaux du lycée. Mais les conséquences de la réforme restent aussi inquiétantes pour la seconde.
Même s’ils ne sont pas les premiers dans la ligne de mire, dans l’immédiat, tous les élèves de seconde, ceux de cette année ou des années suivantes, seront touchés tôt ou tard par la réforme : tout le monde est concerné et tout le monde doit donc réagir.
Le problème, c’est le changement d’ensemble subi par le lycée. Ce que nous voulons, c’est qu’il donne de véritables diplômes/qualifications, c’est-à-dire des droits dans le monde du travail, une formation qui favorise une compréhension globale et critique du monde dans un cadre démocratique où les jeunes aient un réel droit de décision sur le contenu et l’organisation de leur diplôme. Là ce qu’on nous propose, c'est la transformation de l'école en machine à trier les jeunes, à produire une minorité de futurs privilégiés d’un côté, et une masse de futurs travailleurs précaires de l’autre.
DE LOURDES CONSÉQUENCES POUR LES PROFS
Les profs se voyaient déjà imposer des heures supplémentaires à la rentrée à cause des suppressions de postes. La réforme n'arrange rien, et il y aura encore des heures supplémentaires !
L'installation d'un système d'accompagnement et d'aides individualisées ne va qu'en rajouter.
C''est toutes les conditions d'études des profs qui sont attaquées.
De plus la réforme vise aussi à réformer tout le statut des profs.
Il n'y a pas encore de précision la-dessus mais il faut qu'on reste très vigilant à ce sujet.
Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les lycéens et les profs qui sont attaqués : salaires et pouvoir d'achat en baisse, augmentation des prix, répression policière, expulsions massives de sans-papiers...
Nous avons tous le même ennemi : le gouvernement ! Sa plus grande arme est de nous diviser. La nôtre sera de nous unir. C'est tous ensemble que nous serons une force !
Jeunes, moins jeunes, travailleurs, chômeurs, retraités, étudiants,sans-papiers : tous victimes de cette politique capitaliste qui vise à servir toujours la même minorité de privilégiés.
Les prochaines luttes doivent être menées tous ensemble. C'est ainsi que nous obtiendrons de réelles avancées, de réelles victoires...
Il est temps de construire une réelle riposte, construisons des comités pour un nouveau parti anticapitaliste dans nos lycées, dans nos quartiers, dans nos entreprises, dans nos facs.
Construisons un parti au service des luttes, des travailleurs, des futurs travailleurs, des exploités, des prolétaires. Construisons un parti qui rompe avec la politique menée par les organisations traditionnelles !Construisons un parti anticapitaliste !!