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 |  Sujet: Fiche - Comprendre la réforme du lycée "à la carte"  Jeu 9 Oct - 20:53 | |
| J'ai reçu ça il y a peu et c'est très instructif sur ce qu'on nous prépare. Jetez-y un coup d'oeil pour comprendre un détail les propositions actuelles du ministère, ce vers quoi on va (en sachant que depuis, le SNES s'est retiré des discussions) : - Citation :
- Notes sur la réunion « réforme des lycées » - SNES Créteil – 26/9/2008
En préambule de l’analyse de la réforme, on peut dire que le ministre aimerait appliquer au lycée les mêmes changements et mutation qu’a connu le collège ces dernières années : fin des dédoublements de classe et individualisation des aides, des parcours (notamment découverte pro 3h et 6h).
Le cœur de la réforme est de faire des économie budgétaire : en supprimant tout ce qui apparaît inutile (dédoublement des classes) ; en réduisant le volume horaire des classes ; en mutualisant les options entre les établissements, ; etc. Cela va permettre la suppression de nombreux postes d’enseignants.
Cette réforme va toucher les filières générales et techniques. Pour le ministre la réforme du lycée pro est terminée avec le bac pro en 3 ans.
Cependant, il ne faut pas oublier que le ministre a d’autre fers sur le feu : la masterisation (recrutement à bac+5), qui va entraîner une diminution du nombre de personnes pouvant se présenter aux concours et une augmentation du recrutement précaires (ceux et celles qui n’auront pas le concours, qui n’auront pas bac+5). Cela permettra aussi de faire des économies.
Ce qu'il faut lire sur la réforme :
- Les points de convergences sur les objectifs et les principes directeur de la réforme des lycée, signé par les syndicats, notamment par le SNES, et le ministre en juin (identifié dans ce document par : [protocole]).
- Le point de situation sur la réforme des lycées du 17 juillet 2008 par Darcos (identifié par [Darcos]).
- La rencontre SNES- JP de Gaudemar du 16 septembre 2008 (identifié par [Gaudemar]).
Le contenu de la réforme
Les objectifs de la réforme sont quadruples [protocole, points 1 à 4]:
1) Garantir la poursuite d'étude dans le supérieur à 50% d'une classe d'age (le [protocole] ne parle plus de 80% au bac, même si [Darcos] évoque ce chiffre).
2) Assurer la réussite scolaire de tous les élèves au lycée, en ayant une offre éducative adaptée aux élèves les plus faibles et surtout éviter les redoublements ([protocole point 2], [Darcos]).
3) Assurer l'autonomie des élèves dans leur orientation : avoir un lycée « à la carte »
4) Mettre en place l'autonomie des établissements
Organisation de la scolarité en modules
La structure du nouveau lycée est définie dans [Gaudemar]. Indépendamment des contenus, les cours se déclineront en « module » semestriel de de 3h.
- La classe de seconde sera constituée de 18 modules (9 par semestre), soit 27h / semaine
- Le cycle terminal (1e et Te) sera constituée de 16 modules par an (8 par semestre), soit 24h / semaine.
à On a un empilement des connaissances les unes sur les autres (pourtant critiqué par Darcos).
à La semestrialisation ne laisse pas un temps long à l’élève pour apprendre. Il doit être immédiatement savant, il n’a pas le temps de l’erreur. Cela entraîne forcement une sélection sociale accrue.
à [Darcos] laisse la possibilité de module infra-semestriels, donc de durée plus courtes ou bien de moins de 3h.
à En seconde générale, aujourd’hui 1100h/an de cours . Avec la réforme, on passe à 975h/an : donc économies de postes, etc.
à Dès aujourd’hui, si on supprime les dédoublement de classe (LV, sciences, etc.), ça fait à peu près 27h/semaine (ce à quoi veut arriver le ministre).
Les modules sont classés en trois types :
- Module d’enseignement généraux : français, maths, LV1, LV2, EPS de la 2e à la Term + HG en seconde.
- Modules d’exploration / de spécialisation ([Darcos] appelle cela les modules complémentaires).
- Module d’approfondissements
Répartition des modules :
- En seconde : 11 modules généraux + 4 d’explorations + 3 d’approfondissements.
- En cycle terminal (sur 2 ans) : 16 modules généraux + 16 de spécialisations
Modules généraux
à Les volumes horaires de français et de maths n’ont pas été abordé.
à Le module d’EPS reste à 2h / semaine (au lieu de 3h)
à Il est prévu 5h pour les 2 modules LV1 +LV2 (au lieu de 2x3h)
à La philo resterait dans les enseignements généraux, sur 2 modules (donc : 2 semestres) en 1e et Term.
à L’histoire-géo serait dans les enseignements généraux en seconde (mais pas en cycle terminal)
Module d’exploration en seconde / de spécialisation en cycle terminal
à Ils seraient construit à partir des parcours du cycle terminal donc : SES, ISI, SMS, IGC + LV3, histoire des arts, sciences…
à Dès aujourd’hui, l’option choisie en seconde donne en grande part la couleur du cycle terminal que l’on va suivre ; en fait la réforme renforce cela.
Module d’approfondissements
à A l’heure actuelle, on n’a aucune précision sur les modules « d’approfondissements ». [Darcos] parle d’activité d’accompagnement, sur la base des aides individualisé en 2e, « Pour lutter contre l’échec et les taux excessif de redoublement ». [Gaudemar] parle de possibilité de faire des modules d’histoire seulement, ou de géoscience, c’est à dire pouvoir découpler histoire et géo ; sciences de la vie et de la terre ; physique et chimie ; etc. pour avoir une offre plus à la carte.
Les Filières / la coloration de la scolarité
Les filières disparaissent, théoriquement, l'élève est libre de choisir les modules qu'il veut dans sa scolarité. Mais dans la pratique, il y aurait 4 grandes famille de parcours [Gaudemar]
- humanité et arts
- sciences
- sciences de la société (SES, droit, gestion)
- technologies (ST2S, STI, hôtellerie)
Pour définir la coloration du parcours que l'on effectue, il faut avoir au moins 9 modules dans une famille donnée.
à On voit disparaître la filière SES dans son aspect « social » au profit de la micro-économie et de la gestion (le 4 juillet 2007, Darcos déclarait que les programmes de SES sont « trop vastes et trop ambitieux » et qu’il vaudrait mieux insister sur quelques "outils" de raisonnement à acquérir).
à On va avoir une course aux options, pour être certain de valider une famille donnée, l'élève prendra plus de 9 modules.
à Le SNES a obtenu l'ajout de la famille technologie, que Darcos voulait supprimer, cependant, on se rapproche d'une filière fourre-tout, en parallèle (en lien?) avec la filière professionnelle.
à Malgré l’existence de la famille technologie, les concours (CAPET) sont fermés depuis plusieurs années en STI et les inspecteurs régionaux (IPR) encouragent les collègues de cette filière à se recycler (en passant un CAPES ou un CAPEP).
à Avec des parcours individualisé, il faudra forcement une part plus importante de contrôle continu (CCF) pour la note du baccalauréat.
Autonomie des établissements
L’autonomie (financière s’entend) des établissements est le quatrième axe de la réforme. Cette idée était déjà présente dans le rapport Darcos (2007), cela veut dire pour les établissements une recherche de financements privés, une diminution du budget et des personnels (lié à la décentralisation et à la LOLF). Et au niveau des chef d’établissements, une gestion managériale des personnels et sans doute un recrutement direct d’une partie des personnels.
Service des enseignants
[Darcos] reconnaît que la semestrialisation pose des problème pour le service des enseignants. Il faudra que « les établissement [repensent] de manière assez substantielle l’organisation des enseignements et des services ».
En parlant des horaires des profs, [Gaudemar] dit que c’est « un vrai sujet de débat. Ce n’est pas seulement la longueur du temps d’encadrement qui compte, ce sont les conditions ».
àQue veut-il dire par temps d’encadrement ? (qui n’est pas la même chose que le temps d’enseignement).
Le [protocole, point 10] dit « qu’il faut réfléchir à l’évolution […] des pratiques des enseignants et à leur reconnaissance en fonction des mission exercées »
à Cela laisse la porte ouverte à une rémunération en fonction des missions ; et à une différenciation entre les enseignants de lycée et le enseignants de collège.
Financement des établissements
Le [protocole, point 16] est clair là dessus, les ressources entrant dans l’allocation aux établissements comprendront (uniquement) :
- Les horaires d’enseignement défini nationalement (les DHG)
- Les ressources liés aux projets des établissements
- Les moyens organisationnels des établissements permettant le fonctionnement des équipes d’enseignantes
à Pas un mot sur les personnels de service, sur l’encadrement administratif & vie scolaire des établissements.
à Au centre du financement est le projet des établissements. Mais rien ne dit si l’état financera l’ensemble du projet d’établissement ou laissera l’établissement chercher ses financements.
Il faudra aussi une offre équitablement répartie entre les établissements [protocole, point 15]. Cela veut sans doute signifier un renforcement de la mutualisation des options entre les établissements, ainsi qu’une offre « non redondante » à l’échelle d’une ville voire d’un bassin (les lycées se répartissent les différents modules).
à En Fait le lycée à la carte n’est pas du tout « à la carte », mais dépendra très fortement de l’établissement où l’on se trouve (encore plus qu’aujourd’hui).
Autonomie du recrutement
Le [protocole, point 4] parle d’autonomie pour « permettre de proposer des adaptations […] aux particularités de leur public scolaire, […] renouveler l’organisation des enseignements ainsi que l’accompagnement et le suivi des élèves »
à Ce sont donc aux établissements de se donner les moyens pour s’adapter aux difficultés des élèves. Cela se fait déjà en laissant le recrutement des pions (AED) et des assistants pédagogiques (AP) par les chefs d’établissements. Est-ce que cela sera étendu aux enseignants contractuels ?
à Rien n’est dit sur les CPE (et la vie scolaire), ni sur les CO-Psy, les médecins et infirmiers scolaires, etc.
Calendrier de la réforme
[Darcos] veut faire passer une loi d’ici décembre 2008…, Puis ça donnerait :
2009-2010 : nouvelle seconde
2010-2011 : nouvelle première
2011-2012 : nouvelle terminale
juin 2012 : nouveaux baccalauréat
à L’UNL et le SNES ont demandé de reculer le calendrier mais pour l’instant le ministre ne bouge pas le calendrier.
Sur les négociations
- Au niveau des syndicats enseignants & personnels de direction Les points de convergence ont été signé le 11 juin 2007 par le SNES, le SNEP, le SGEN-CFDT, le SNALC-FAEN, le SE-UNSA, le SNPDEN-UNSA et ID-FAEN
Au niveau de syndicats lycéens, ils ont été signé le 2 juillet 2007 par l’UNL, la FIDL et l’UNI-lycée.
- De septembre à octobre, Gaudemar rencontre les organisations enseignantes et lycéennes pour discuter de la réforme. La prochaine rencontre du SNES avec Gaudemar est le 8 octobre.
- Le 15 octobre, Darcos annoncera la nouvelle réforme publiquement.
à D’après le SNES, Gaudemar refuse de discuter du budget de la réforme (à moyen constant ? en diminuant les moyens ?), mais reste sur le contenu de la réforme. Pour les points litigieux, il dit que c’est Darcos qui tranchera.
à La CGT éduc’action s’est retiré des négociations le 17 septembre 2008 car la question de la réforme du lycée « ne pouvait être mené dans un délai aussi court ». Elle appelle les personnels à se mobiliser les 7/10 et 19/10 sur ces problèmes.
à Le SNES hésite. Après une lettre commune SNES/SNEP demandant de reculer le calendrier, sinon ils partiraient, ils ont reçu une fin de non recevoir du cabinet du ministre, mais ils restent dans les négociations. Les SNES de Versailles, Créteil, Lille (en BN du SNES) et Rennes, Grenoble (en réunion académique) ainsi que l’Ecole Emancipée, se sont prononcé pour le départ des négociations.
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