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 Dossier sur la Réforme du Lycée

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MessageSujet: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeLun 6 Oct - 19:15

Voici un nouveau dossier ouvert pour contenir de nombreux articles sur la réforme du lycée. Vous êtes invités à mettre ce topic à jour en postant des articles avec leur source (en lien). Ce topic n'est pas conçu pour donner vos réactions, il existe un espace "débats et discussions" pour cela !

Ce topic est en construction, il est donc en vrac, dans le désordre chronologique Arrow

Citation :
Xavier Darcos prévoit une réforme du lycée pour la rentrée 2009
LEMONDE.FR | 05.10.08 | 20h07 • Mis à jour le 06.10.08 | 05h33

Une réforme profonde du lycée, avec, dès la rentrée 2009, un remodelage complet de la classe de seconde. C'est, à en croire le Journal du Dimanche, l'annonce que devrait faire "prochainement" le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos.

Le projet du ministre consisterait à bâtir un tronc commun pour tous les élèves de seconde, dans lequel on trouverait lettres, mathématiques, histoire-géographie, deux langues vivantes et sport. "A ce jour, note le JDD, la physique-chimie, l'éducation civique et les sciences naturelles ne font donc plus partie des enseignements obligatoires. Pas plus que l'économie, déjà exclue par une précédente réforme."

Ce tronc commun devrait représenter 60 % des cours. Le reste serait divisé en deux types de modules, détaille le journal : "les 'exploratoires' (25 % du total) et ceux 'd'accompagnement' (15 %)". L'année scolaire serait par ailleurs découpée en deux semestres au lieu de trois trimestres. A la fin du premier semestre, les élèves pourront changer de module, ce qui constitue, pour le JDD, "une révolution : la fin du programme figé pour l'année entière". Autre piste qui devrait être suivie par M. Darcos : rendre le redoublement "anecdotique", alors qu'aujourd'hui 15 % des élèves de seconde redoublent chaque année.

HISTOIRE-GÉO ET MATHS EXCLUES DU TRONC COMMUN

Le projet, qui a pour principal artisan le recteur d'Aix-Marseille, Jean-Paul de Gaudemar, prévoit également de limiter le volume hebdomadaire de cours à 27 heures, en seconde comme en première et en terminale. "Actuellement, les élèves ont entre vingt-huit et trente-cinq heures de cours", rappelle le JDD. D'après le journal, "les syndicats jugent l'hypothèse 'inadmissible' et craignent qu'un tel allégement des emplois du temps ne serve à justifier la politique de réduction du nombre d'enseignants".

Les élèves de première et de terminale – pour qui la réforme devrait entrer en vigueur respectivement en 2010 et 2011 – verront eux aussi leur enseignement découpé en trois parties. "La proportion actuellement retenue est de 45 % (tronc commun), 45 % (modules exploratoires), 10 % (modules d'accompagnement), écrit le Journal du Dimanche. L'histoire-géographie et les mathématiques disparaîtraient du tronc commun mais pas la philosophie, qui pourra être débutée (en option) dès la première".

"Un élève pourrait donc ne plus faire de maths après la seconde !", note le JDD. Quant aux filières scientifique (S), économique et sociale (ES) et littéraire (L), trop déséquilibrées – surfréquentation en S, pénurie en L –, "elles tombent aux oubliettes", écrit le journal, remplacées par quatre "dominantes" (humanité et arts, sciences, sciences de la société, technologie). Le droit ferait lui, pour la première fois, son apparition au lycée.
Le Monde.fr

>> http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/10/05/xavier-darcos-prevoit-une-reforme-du-lycee-pour-la-rentree-2009_1103261_3224.html

Citation :
Publié le 06/10/2008 à 10:21 - Modifié le 06/10/2008 à 11:34 | LaDepeche.fr
Éducation. Rentrée 2009 : révolution au lycée
Plusieurs matières dont la physique-chimie seront supprimées en seconde.

Dès la rentrée prochaine, les élèves entrant en seconde, découvriront la nouvelle version de leur première année d'études secondaires, concoctée par le « Monsieur réforme du lycée », le recteur d'Aix-Marseille, Jean-Paul de Gaudemar. Le ministre de l'Éducation nationale, attend la rentrée des vacances de la Toussaint pour faire cette annonce révolutionnaire pour la classe de seconde. En effet, Monsieur réforme du lycée a imaginé un tronc commun pour tous les élèves dans lequel on trouverait lettres, maths, histoire-géo, deux langues vivantes et sport. La physique-chimie, l'éducation civique et les sciences-naturelles, l'économie ne feront plus partie des enseignements obligatoires. Le tronc commun représentera 60 % des cours. Ils seront complétés par des modules dits « exploratoires » ou « d'accompagnement ».
PHILO EN OPTION

Autre changement, l'année scolaire ne serait plus découpée en trois trimestres mais en deux semestres. Parmi les mesures mises en place à la prochaine rentrée, la suppression du redoublement est ainsi présentée par le cabinet d du ministre qui défend « l'idée que les élèves en difficultés dans tel domaine se renforcent lors du second semestre par le jeu des modules ».

En 2010, les élèves de la seconde remodelée entrés en première et en 2011, les mêmes entrant en terminale essuieront les plâtres de la nouvelle réforme. L'histoire-géographie et les mathématiques seraient appelés à disparaître du tronc commun, mais pas la philo, matière qui pourra être choisie en option dès la première. Le grand choc, c'est la suppression des filières S, ES et L remplacées par quatre dominantes : humanité et arts, sciences, sciences de la société, technologie. Enfin les enseignants craignent que le volume horaire hebdomadaire passant de 28 à 35 heures à 27 heures pour tous, ne serve la politique de réduction de postes.

>> http://www.ladepeche.fr/article/2008/10/06/479902-Education-Rentree-2009-revolution-au-lycee.html

Citation :
Réforme du lycée : les sciences éco en tête de la contestation

Doucement mais sûrement, la colère monte chez les enseignants de certaines disciplines du lycée : physique-chimie, histoire-géographie, sciences de la vie et de la Terre et surtout sciences économiques et sociales (SES). Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale, doit donner des précisions sur la réforme du lycée conduite par Jean-Paul de Gaudemar, au prochain CSE (conseil supérieur de l'éducation), le 15 octobre 2008. En attendant, les associations disciplinaires multiplient les assemblées générales et les courriers aux parents d’élèves. Leur inquiétude porte notamment sur la baisse du nombre d’heures de cours en seconde et la mise au ban du tronc commun (composé de français/philosophie, LV1, LV2, mathématiques et EPS) de ces matières en première et terminale.

Vers une fusion ES–STG ?

Sur les SES, la polémique est lancée depuis quelques mois déjà, avec le rapport Guesnerie commandé par Xavier Darcos qui formulait plusieurs critiques sur cet enseignement jugé trop lourd, mal hiérarchisé et avec des fondamentaux insuffisamment maîtrisés, ainsi que l’absence de notions de comptabilité, apanage des STG. Le ministre de l’Education nationale avait par ailleurs jugé, dès la rentrée 2007, que la filière SES offrait des « débouchés incertains » aux élèves. L’APSES (association des professeurs de SES) était montée au créneau pour défendre une filière qu’elle considère au contraire comme attractive et avec de bons débouchés. « Nous craignons un démantèlement de notre enseignement », explique Sylvain David, son président. « En seconde, les cours de SES pourraient chuter de 80 à 50 heures (soit -40 %). Dans le cycle terminal, les SES pourraient être éclatées en différents modules dans le parcours « sciences de la société ». C’est pour nous inacceptable ».

En outre, lors de sa rencontre avec l’APSES, le 24 septembre 2008, Jean-Paul de Gaudemar a évoqué le rapprochement entre l’enseignement en économie dispensé en STG (sciences et techniques de gestion) et celui dispensé en ES. Une goutte d’eau qui fait déborder le vase… Si les professeurs de la filière technologique sont plutôt ravis, les enseignants de la filière générale redoutent la fusion des différentes voies d'enseignement au lycée.

Les lobbies anti-ES en embuscade ?

Pour l’APSES, il semble clair que les lobbies anti-SES, comme l’Institut de l’entreprise*, influencent Jean-Paul de Gaudemar. Trop gauchistes pour les milieux économiques, les sciences économiques ? Trop éloignées du grand patronat ? « L’enseignement de SES est toujours suspect aux yeux de certains, y compris au sein de notre institution », indique laconiquement l’association dans un communiqué. Pour « empêcher la liquidation de l’enseignement de SES » et la précipitation du ministère à réformer, l’APSES appelle à rejoindre la manifestation nationale du 19 octobre 2008.

*L’Institut de l’entreprise réunit une trentaine de grands groupes. Il s’agit surtout d’un lieu de réflexion autour de questions économiques, sociales et sociétales mais aussi de formation au monde de l’entreprise et de rencontre.

Virginie Bertereau

>> http://www.educpros.fr/detail-article/h/3c2f88031e/a/reforme-du-lycee-les-sciences-eco-en-tete-de-la-contestation.html

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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeLun 6 Oct - 19:25

D'autres articles sur cette réforme qui réserve de curieuses surprises :

Citation :
lundi 06 octobre 2008
Réformer le lycée: le chantier s'annonce délicat
Joël Le Gall

Sa réforme, ainsi que celle de la classe de seconde, est programmée pour la rentrée 2009. Le ministère s'active, mais se garde d'aller trop vite... Premières annonces d'ici à un mois.
Les premières annonces de Xavier Darcos sur la réforme du lycée, initialement prévues pour le 15 octobre, sont repoussées à la fin du mois ou au début de novembre. À la veille de la manifestation des enseignants du 19 octobre, elles auraient pu alimenter les polémiques et attiser le mécontentement des enseignants. Prudence, donc. Mais le ministère doit aussi se remuer s'il veut réellement mettre en place la nouvelle seconde dès la rentrée 2009.

Si tout le monde est d'accord sur le diagnostic et la nécessité de réformer le lycée, le projet esquissé par le ministère, en juin et juillet, est loin de faire l'unanimité auprès des syndicats d'enseignants.

• Le constat. La seconde, dite de détermination, sert en fait de gare de triage des élèves vers les filières technologiques et générales L, ES, et S. Taux de redoublement excessif. Place excessive des mathématiques. Dépérissement des littéraires. Obésité des classes S. Trop peu d'autonomie accordée aux élèves. Leur seul horizon est le sacro-saint baccalauréat. Le lycée ne prépare pas ses élèves à devenir des étudiants.

• Le projet. Première idée : distinguer la seconde du cycle terminal. Il faut que les élèves y explorent des domaines de connaissances qui leur sont inconnus pour réellement effectuer un choix d'études. On a parlé de lycée « à la carte ». L'expression est désormais bannie, au ministère. Elle hérisse les enseignants.

Elle est synonyme de « lycée light » et self-service. Le mot clé est celui des modules. On fonctionnerait par semestre avec dix-huit modules sur l'ensemble de l'année. Onze d'entre eux appartiendraient au tronc commun obligatoire (maths, français, langues vivantes, histoire-géo, sport...), quatre seraient dits « exploratoires », soumis au libre choix des lycéens, trois autres seraient consacrés au soutien individualisé.

• Les points qui achoppent. D'abord le volume horaire. Il serait de 27 heures par semaine. Aujourd'hui, il atteint parfois 35 heures et plus. Le Snes ¯ le principal syndicat d'enseignants du secondaire ¯ y voit une réduction de « l'enseignement disciplinaire » et donc des emplois d'enseignants. Les modules divisent également. « C'est une chance à saisir », affirme le Sgen-CFDT. Mais le Snes, qui consulte ses adhérents, est réticent. Réaction négative, aussi, des professeurs d'économie.

• Le bac, que devient-il ? Jean-Paul de Gaudemar, le recteur en charge du chantier lycée, avance en crabe. Toucher au bac est casse-gueule. En juillet, il évoquait une part relative beaucoup plus importante pour le contrôle continu. Aujourd'hui, silence. Refus également d'évoquer la disparition des filières actuelles.

Mais qu'en restera-t-il ? En terminale, le temps des élèves se répartirait entre 45 % d'enseignements généraux, 45 % de spécialisation et 10 % d'accompagnement. Le système modulaire conduit à prévoir des évaluations semestrielles. Le contrôle continu en sort donc renforcé. Ce qui permettrait au ministère de réduire fortement le nombre d'épreuves au baccalauréat.

• Le calendrier. Les discussions se poursuivent. Les délégués académiques des lycéens devraient être reçus par le ministre, à la fin du mois. Ce dernier doit ensuite soumettre son projet aux instances consultatives (décembre) et préparer les textes réglementaires dès janvier 2009. Le tout sur fond d'élections professionnelles chez les enseignants.

Bernard LE SOLLEU.

>> http://www.ouest-france.fr/Reformer-le-lycee-le-chantier-s-annonce-delicat-/re/actuDet/actu_3631-716951------_actu.html

Citation :
Le nouveau lycée
Par Alexandre DUYCK
Le Journal du Dimanche

>> En juin prochain, le lycée d'aujourd'hui aura vécu. "Poussé par l'Elysée", selon un observateur, le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos confirmera prochainement la naissance d'une nouvelle classe de seconde dès septembre 2009 (première en 2010, terminale en 2011). Une annonce qui aurait dû être faite dans dix jours mais qui, selon nos informations, sera repoussée au moins d'une semaine, voire reportée à la rentrée des vacances de la Toussaint.

Une classe de seconde profondément remodelée. La piste de travail actuellement privilégiée par le "Monsieur Réforme du lycée" -le recteur d'Aix-Marseille, Jean-Paul de Gaudemar- consiste à bâtir un tronc commun pour tous les élèves dans lequel on trouverait lettres, maths, histoire-géo, deux langues vivantes et sport. A ce jour, la physique-chimie, l'éducation civique et les sciences naturelles ne font donc plus partie des enseignements obligatoires. Pas plus que l'économie, déjà exclue par une précédente réforme contestée. Ce tronc commun devrait représenter 60% des cours. Le reste sera divisé en deux types de modules, les "exploratoires" (25% du total) et ceux "d'accompagnement" (15%). L'année scolaire sera découpée en deux semestres au lieu de trois trimestres. A la fin du premier semestre, les élèves pourront changer de module, ce qui constitue une révolution: la fin du programme figé pour l'année entière.

La suppression du redoublement. Chaque année, 15% des lycéens de seconde redoublent. "L'idée est que les élèves en difficulté dans tel domaine se renforcent lors du second semestre par le jeu des modules, explique le cabinet de Xavier Darcos, et que le redoublement devienne anecdotique." Quitte à imposer aux lycéens de prendre tel module et pas tel autre, ce qui va à l'encontre de l'esprit initial de la réforme, résumée dans un premier temps comme "lycée à la carte" par le ministre. Une expression abandonnée depuis à la suite de critiques de Nicolas Sarkozy et d'élus UMP. "Je suis attaqué sur ma droite", aurait confié récemment Darcos.

L'histoire-géographie et les mathématiques disparaîtraient du tronc commun

Vingt-sept heures pour tous. Tel devrait être, de la seconde à la terminale, le nouveau volume horaire hebdomadaire de tous les lycéens des filières générales. Actuellement, les élèves ont entre vingt-huit et trente-cinq heures de cours. "On restera dans la moyenne européenne", se défend le ministère. Les syndicats jugent l'hypothèse "inadmissible" et craignent qu'un tel allégement des emplois du temps ne serve à justifier la politique de réduction du nombre d'enseignants. "La réforme se veut au service des élèves, elle n'est pas motivée par des questions budgétaires, réplique un proche de Xavier Darcos. Cela dit, si l'on peut en même temps réformer et réduire les coûts..."

La fin des filières, la fin des maths obligatoires. Les élèves de première et de terminale disposeront eux aussi d'un enseignement découpé en trois. La proportion actuellement retenue est de 45% (tronc commun), 45% (modules exploratoires), 10% (modules d'accompagnement). L'histoire-géographie et les mathématiques disparaîtraient du tronc commun mais pas la philo, qui pourra être débutée (en option) dès la première. Un élève pourrait donc ne plus faire de maths après la seconde! Quant aux filières scientifique (S), économique et sociale (ES) et littéraire (L), trop déséquilibrées (surfréquentation en S, pénurie en L) et injustes socialement (les enfants des familles les plus favorisées sont largement majoritaires en S, qui ouvre toutes les portes), elles tombent aux oubliettes. Quatre "dominantes" (humanité et arts, sciences, sciences de la société, technologie) les remplaceront plus souplement grâce au principe des modules (dont le droit, autre nouveauté) interchangeables en cours d'année. Reste le bac : "Je ne suis pas payé pour démonter la tour Eiffel" dit pour le moment Xavier Darcos...

>> http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200840/le-nouveau-lycee_154212.html

Citation :
Dur, dur de réformer le lycée

Xavier Darcos espérait un consensus. C'était sans compter les enseignants qui craignent une diminution de leurs heures de cours.

VÉRONIQUE SOULÉ

Xavier Darcos, le ministre de l'Education qui aime réformer au pas de charge, doit ralentir le train face aux protestations. Il avait promis des annonces sur le lycée pour le 15 octobre. Finalement ce sera plutôt vers la fin du mois, probablement avant les vacances de la Toussaint qui débutent le 25 octobre.

Officiellement il n'y a là rien d'anormal, explique-t-on au ministère, car réformer le lycée n'est pas une petite affaire. En réalité, la réforme que le ministre voulait consensuelle – à la différence de celle, très contestée, du primaire – provoque de plus en plus en plus de grincements de dents.

Les enseignants de Sciences économiques et sociales (SES) mais aussi ceux des différentes disciplines scientifiques s'inquiètent des risques de diminution de leurs horaires d'enseignement, voire de leur transformation en simple option.

Moins d'heures de cours

Vendredi dernier, la paisible Académie des sciences s'est ainsi fendue d'un communiqué. Elle y dénonce le projet d'un enseignement des sciences en seconde réduit «aux seules mathématiques», alors que la physique, la chimie, les sciences de la vie et de la terre (SVT) et les sciences de l'univers seraient «reléguées au rang de matières optionnelles».

«Les lobbies des matières sont à l'offfensive et à l'approche des arbitrages chacune joue sa propre carte», indique-t-on dans l'entourage du ministre. On reconnaît en même temps que l'un des objectifs de la réforme est bien de réduire les horaires globaux d'enseignement «afin de permettre de dégager des heures pour l'aide aux plus faibles et de supprimer les redoublements».

Ils passeraient ainsi de 1100 heures à 975 heures par an, c'est-à-dire au niveau moyen de l'OCDE. C'est bien là où le bât blesse. Où trouver les horaires à prendre? Pour l'éducation civique (appelée ECJS), ça n'est pas trop compliqué: l'histoire pourrait reprendre la matière. Pour les sciences ou l'économie, ça s'annonce plus douloureux.

>> http://www.liberation.fr/societe/0101121656-dur-dur-de-reformer-le-lycee
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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeLun 6 Oct - 19:30

Encore des documents pour comprendre de quoi on cause :

Citation :

Aschieri: "Le lycée n'est pas l'université"

Propos recueillis par Christophe ISRAËL

leJDD.fr
>> Gérard Aschieri revient pour leJDD.fr sur le projet de réforme du lycée dévoilée par le Journal du Dimanche. Le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) y voit un "lycée allégé", inadapté selon lui aux "besoins de la société". Le syndicaliste dénonce un "service minimum" de l'enseignement et pointe le risque d'une discrimination sociale renforcée.

Que vous inspire le projet de réforme du lycée?
Il pose un véritable problème de fond. Ce qui est présenté comme une réforme ne propose en fait qu'un lycée "light", allégé. Il n'est pas au niveau de ce que devrait être une culture commune dans notre société. Des pans entiers sont renvoyés à de l'optionnel, ce qui n'est pas suffisant pour former l'équivalent moderne de ce que l'on appelait à une époque "l'honnête homme", capable de prendre des décisions, de débattre, de se former tout au long de sa vie professionnelle...et aussi de se reconvertir.

L'enseignement en modules conduit aussi à la disparition de certaines matières.
En seconde, ne pas avoir de physique, de chimie, de sciences et vie de la terre (SVT) en matières obligatoires, mais uniquement des mathématiques, renvoie à une conception de la science qui est très théorique. De plus, ne pas avoir de véritable formation en sciences économiques et sociales pose de gros problèmes. Dans le cycle terminal, ne pas avoir de mathématiques pour tous, d'histoire-géographie pour tous, n'est pas du tout adapté aux besoins de notre société.

Cette organisation suppose une autonomie renforcée. N'est-ce pas une difficulté supplémentaire pour les élèves?
Le lycée n'est pas l'université. On a besoin de formations structurées, qui donnent progressivement aux élèves les moyens de l'autonomie. Or nombre d'universités, constatant que beaucoup de jeunes n'ont pas cette autonomie, organisent des enseignements structurés pour leurs étudiants. La réforme proposée renverse totalement les équilibres. Un système de tronc commun réduit et de parcours non structurés présente un double risque. D'abord un problème de moyens. Un certain nombre de jeunes ne pourront pas, en dehors de l'école, accéder à ce que l'école ne leur offre pas. Deuxièmement, cela pose un problème de lisibilité des parcours. Des élèves, dont l'origine sociale et culturelle le leur permettra, sauront trouver le bon chemin. Les autres...

Le projet conduit-il à une modification des missions du lycée?
Je pense qu'il s'agit d'une approche différente de l'éducation. On est dans un système de mise en concurrence généralisé. Mise en concurrence des établissements, avec la suppression la carte scolaire, et à un moment donné, il y a une mise en concurrence des individus. On leur offre une carte, au sein de laquelle chacun va choisir, et ensuite l'échec ou la réussite va dépendre des choix de chacun, renvoyant à chacun la responsabilité de cet échec ou réussite, en oubliant la responsabilité collective. Or, en termes de formation, notamment au lycée, on ne peut pas laisser des jeunes aller totalement à l'aveugle.

Le volume horaire des cours évolue lui aussi, 27 heures, contre 28 à 35 aujourd'hui. Est-ce l'invention d'un nouveau modèle: Travailler moins pour étudier mieux?
Et surtout moins cher... car je ne crois pas qu'on étudiera mieux. Ça n'a pas grand sens, notamment pour les disciplines technologiques, où il y a le plus d'heures. Le travail dans ces disciplines n'est pas le même, et une partie plus importante se fait en classe. Il y a une méconnaissance de la voie technologique, souvent oubliée par les thuriféraires de la réforme... quand ils ne veulent pas la supprimer. Indépendamment du nombre d'heures, il y a l'idée d'un moule unique, qui en pratique va conduire à de plus en plus de cours magistral. Cette réforme est, à l'évidence, faite à l'économie, ou pour des économies. C'est une démarche qui consiste à dire: on offre une sorte de service minium, et le reste, ce sera l'extérieur, avec ceux qui pourront et ceux qui ne pourront pas. Enfin, la réforme de la seconde représente immédiatement trois à quatre mille suppressions de postes. On ne peut pas ne pas avoir le soupçon que ça aille dans ce sens.

Le ministère a annoncé 30 000 suppressions cette année, sans avoir besoin d'annoncer une réforme...
Oui, mais cela s'y ajoute! De plus, en ne touchant que le lycée, le projet conduit à une diminution de l'offre de l'éducation, que conteste jusqu'alors le ministre de l'Education.

Le système de modules laisse présager un passage en force du contrôle continu. Au-delà du symbole bicentenaire que représente le bac, quelle est aujourd'hui la pertinence d'un examen sanctionnant la fin du cycle secondaire?
La pertinence de cet examen, c'est la question de l'égalité de traitement. Le baccalauréat a, au moins en théorie, la même valeur sur l'ensemble du territoire. Des "bacs d'établissements" seraient la porte ouverte à une sélection à l'entrée des universités.

Qui existe déjà partiellement...
Oui, c'est un vrai problème, qu'il faut traiter comme il faut traiter le déséquilibre entre les filières. Je ne dis pas qu'il ne faut pas de réforme. Mais l'existence d'un diplôme national du bac permet d'avoir une résistance à cela. La loi LRU va tirer dans le sens de la sélection. A partir du moment où on dit aux universités, vous êtes autonomes, vous pouvez choisir vos enseignants, à un moment ou à un autre, elles seront tentées de faire deux choses: faire payer les étudiants, et les sélectionner. Avec des bacs liés à des établissements, la digue ne tiendra pas longtemps. C'est sur ces mêmes craintes que le mouvement contre la réforme du baccalauréat est né, principalement dans les établissements défavorisés, en 2005.

L'annonce de la réforme a été repoussée. Au-delà du projet-même, la concertation a-t-elle été suffisante pour garantir l'adhésion de tous?
Une réforme, même bonne, a besoin d'être menée dans la concertation. Le calendrier serré du ministère, qui prévoit une mise en oeuvre dès la rentrée 2009, ne permet pas aux organisations syndicales de se retourner vers les collègues pour leur demander leur opinion. En repoussant l'annonce de la réforme à la fin octobre, le ministre doit certainement attendre le résultat des mobilisations du 07 et du 19 octobre...

Gérard Aschieri est secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU), qui regroupe les principaux syndicats de l'enseignement.

>> http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200841/aschieri-le-lycee-n-est-pas-l-universite_154683.html
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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeLun 6 Oct - 19:31

Citation :
Quelle réforme pour les lycées ?

02 oct 2008Par Philippe Meirieu
Edition : Les invités de Mediapart

Xavier Darcos devrait proposer une réforme du lycée «à la finlandaise» avec laquelle les élèves pourraient choisir leurs cours «à la carte». La réforme entrerait en vigueur en seconde à la rentrée 2009. Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation à l’université Lumière-Lyon 2, co-auteur avec Xavier Darcos de Deux voix pour une école (Desclée de Brouwer, 2003) et responsable, en 1998, de la consultation «Quels savoirs enseigner dans les lycées?», en discute les options pour Mediapart.


La politique éducative du ministre de l’éducation nationale peut sembler aujourd’hui assez étonnante. Ainsi, après avoir très largement critiqué le «pédagogisme» qui aurait pris le pouvoir dans l’école primaire, le voilà qu’il propose une réforme ambitieuse du lycée qui paraît très largement inspirée des réflexions menées ces dernières années par les «pédagogues». Le lycée qu’on nous annonce serait modularisé, fondé sur une conception plus ouverte du travail des élèves, avec une marge de choix beaucoup plus grande et des heures de suivi ou soutien personnalisé.

La contradiction se résout, de manière très traditionnelle, en faisant appel à l’idéologie largement dominante aujourd’hui : les jeunes enfants doivent acquérir les mécanismes et les savoirs de base qui, permettent, plus tard, de laisser aux grands adolescents qu’ils seront devenus, une grande marge d’initiative. En d’autres termes, l’obéissance et la contrainte précèdent nécessairement la liberté; le dressage est un préalable à l’émancipation; la soumission à des exercices répétitifs et à une pédagogie de l’entraînement systématique rend possible, mais seulement dans un second temps, l’accès à des «pédagogies de projet».

Pour banale qu’elle soit, cette idéologie mérite d’être interrogée: ne convient-il pas, à tous les niveaux de la scolarité, d’articuler la mobilisation des élèves et la formalisation des savoirs? Doit-on renoncer à donner du sens aux apprentissages à l’école primaire pour, en revanche, laisser penser qu’au lycée seule la motivation doit opérer? Peut-on laisser dominer, en primaire, un processus d’intégration et développer, en fin de secondaire, un processus de différenciation? Outre que se pose la délicate question de l’accompagnement de la transition, le risque est réel d’un clivage, à terme, entre une «école du conformisme», en primaire, et une «école de l’individualisme», en secondaire, «une école normée», d’abord, et une «école consumériste» ensuite… Quand il faudrait plutôt, tout au long de la scolarité, une école qui permette, dans la même démarche, d’intégrer les normes et de s’en émanciper.

Je crains, pour la France, la juxtaposition entre une école primaire «à l’ancienne» et une école secondaire «à l’américaine»… sans véritable travail sur les conditions de la construction d’une citoyenneté solidaire. Le silence actuel sur le collège renforce d’ailleurs mes craintes dans ce domaine : nous risquons de continuer d’y faire cohabiter une logique d’ «école primaire supérieure» pour les uns et une logique de «petit lycée» pour les autres. Sans un vrai travail pédagogique sur ce chaînon aujourd’hui à l’abandon et qui concentre toutes les contradictions, les collèges resteront ces espaces difficilement gérables où l’on tente d’instruire des groupes d’élèves indifférenciées, plus que jamais et irréductiblement «de passage».

Cela dit, la nécessité d’une mise en cohérence pédagogique de toute la scolarité et le nécessaire travail en amont ne peuvent nous faire oublier la nécessité de réformer le lycée. Plusieurs éléments, à égard, sont décisifs dans le projet que nous connaissons : il est très important, en effet, de faire découvrir aux lycéens de seconde les disciplines vers lesquelles ils peuvent s’orienter et d’éviter les choix «à l’aveugle» ; il est fondamental de permettre une diversification progressive des parcours, dès lors qu’elle est réfléchie et accompagnée ; il est essentiel de promouvoir au lycée des travaux qui préparent réellement à l’université (comme, par exemple, les Travaux personnels encadrés pratiquement supprimés par le ministre actuel et ses prédécesseurs). Il est déterminant, enfin, de penser autrement les emplois du temps des élèves et de sortir de cette «tranche napolitaine» actuelle où rien ne peut vraiment être approfondi…

Concernant la place et les horaires offerts aux différentes disciplines, il conviendra, bien sûr, de regarder de près, quand nous en saurons plus, la question des programmes et des moyens réellement donnés aux élèves et aux enseignants pour parvenir à acquérir les savoirs requis. Une remise à plat est nécessaire et il faudra qu’elle s’émancipe, autant que faire se peut, des jeux de pouvoir et d’influence des différents lobbys. Il est temps de se demander sereinement ce qu’un lycéen, selon la célèbre formule d’Octave Gréard, «ne peut ignorer».



En attendant, il me paraît important de rappeler quelques principes qui doivent, à mes yeux, guider le travail en cours.



1) Le lycée doit permettre la construction d'une "culture commune", ce qui suppose des objectifs culturels communs pour tous les lycéens des trois voies – y compris la voie professionnelle souvent traitée de manière séparée – et de toutes les filières. Il existe, en effet, des domaines de savoirs où l'on ne peut accepter une spécialisation trop rapide et où il est essentiel que tous les lycéens «parlent la même langue»: c'est vrai pour l'histoire, l'histoire des idées et l'histoire des sciences, la connaissance des oeuvres fondatrices, les sciences humaines et sociales, les techniques à l’œuvre dans notre monde, les langues vivantes, l'éducation physique et sportive, l'éducation artistique, l'éducation civique juridique et politique. Je pense même que, dans ces domaines, on pourrait imaginer un «tronc commun» où se retrouveraient côte à côte, dans les mêmes cours, des élèves des voies générale, technologique et professionnelle : c'est dans ce sens que j'ai pu parler d'un «lycée unique».

2) Le lycée doit structurer ses enseignements autour de filières susceptibles de conférer une unité aux apprentissages. Je n'étais, moi-même, pas favorable à cette formule au début de la consultation de 1998. Ce sont les débats et les multiples concertations qui m'ont convaincu qu'il ne fallait pas abandonner complètement l'idée de colonne vertébrale avec des dominantes disciplinaires. Nous risquons, en effet, avec un système complètement à la carte, une véritable atomisation... De plus, le lycée doit permettre de s'engager progressivement vers des domaines cohérents et, à un moment donné, il faut que des enseignements spécialisés émergent et que leur configuration fasse sens de manière homogène... J'ai souvent cité la phrase de Brillat Savarin : «On ne forme pas les gastronomes de la même manière que les cuisiniers»... On ne forme pas, en sciences, des futurs scientifiques comme des littéraires qui doivent, certes, avoir une culture scientifique, mais d'une autre nature : pour accéder en faculté de sciences, il faut des savoirs techniques précis, tandis qu'un littéraire devra avoir des connaissances plus orientées vers la vie sociale (comme les statistiques, par exemple). Modulariser complètement les enseignements, c'est risquer de perdre cette «spécialisation épistémologique» progressive qui est la spécificité du lycée... et qui ne s'oppose pas à la culture commune, mais la complète.

3) Le lycée doit mettre en place un suivi rigoureux des élèves. Un lycée à la carte ou modulaire nécessite un renforcement de l'accompagnement individualisé. Le danger est grand, en effet, de favoriser les élèves déjà autonomes ou particulièrement débrouillards, au détriment de ceux qui ne connaissent pas vraiment les codes scolaires et n'ont pas encore stabilisé de «stratégie de réussite». Sans un tutorat très construit, avec des outils de liaison élaborés, la liberté de choix, pour certains élèves, sera une liberté du vide.

4) Le lycée doit donner un nouveau statut au lycéen. Si l'on veut un lycéen autonome et impliqué, il faut changer radicalement les rapports au sein des établissements. Alors que près d'un tiers des élèves de terminale sont majeurs aujourd'hui, ils continuent à être traités comme des élèves de sixième... reproduisant ainsi le comportement potache le plus traditionnel et bloquant la construction d'une véritable «maison des savoirs». Il faut revoir complètement la «participation lycéenne». Celle-ci est aujourd'hui caricaturale : au mieux les délégués peuvent donner leur avis sur le déplacement d'un banc dans la cour, mais ils ne sont jamais sollicités sur la construction des emplois du temps, le planning des contrôles, les méthodes de travail, l'équilibre entre cours magistraux et recherches individuelles, l'utilisation du travail de groupe, la place de la recherche documentaire, de la démarche expérimentale, etc.

5) Le lycée doit se conclure par un autre type de baccalauréat. Je sais bien que Xavier Darcos affirme qu'il ne veut pas toucher au baccalauréat (il a dit qu'il n'était pas chargé de «démonter la tour Eiffel»), mais nous savons à quel point la formation est pilotée par l'évaluation. On finit toujours par ne former que ce qui sera évalué. Or, les épreuves du baccalauréat d'aujourd'hui, qui réduisent la plupart des savoirs à des exercices formels individuels en temps limité, ne permettent pas un véritable enseignement rénové. Si l'on veut réformer le lycée, il faut réformer le baccalauréat et changer la nature des épreuves, voire introduire un système d'évaluation par unités capitalisables, chacune d'entre elles étant validée par un «projet abouti», ce que j'appelle un «chef d'œuvre».

6) Le « nouveau lycée » impose de repenser le service enseignant. Je suis pour une redéfinition du service enseignant, avec une réduction des heures de «cours» proprement dites et l'introduction, dans le service enseignant, d'autres types d'activités avec les élèves sur la base d'horaires annualisés : il faudrait pouvoir faire, à côté de ses heures hebdomadaires, un stage d'informatique pendant les vacances de Toussaint, des permanences quotidiennes de trente minutes de SOS Maths ou une classe-enquête de trois jours... Sur ce point, je n'ai pas varié depuis 1998. C'est, à mes yeux, un levier essentiel pour la transformation des pratiques.

Il y a, cependant, deux conditions pour que cela fonctionne. D'abord que les heures récupérées ne soient pas purement et simplement un moyen de supprimer des postes. Aucune réforme ne sera acceptée si elle apparaît comme un habillage pédagogique de la pénurie. Ensuite, il faut des «unités pédagogiques fonctionnelles» pour gérer ces heures et le suivi des élèves. Le principe est de sortir du fractionnement systématique, de l'anonymat et de la dilution des responsabilités : il faut constituer des unités de cent à cent cinquante élèves et les confier chacune à une équipe de professeurs qui en auraient collectivement la responsabilité (et qui y effectueraient la grande majorité de leur service). Dans ce cadre, l’équipe disposerait d’un ensemble d’heures qu’elle pourrait utiliser en fonction de ses besoins. Elle aurait les moyens de regrouper tous les élèves pour préciser le cadre et les exigences du travail, de mener des projets en commun, mais aussi d’organiser des regroupements différenciés avec des activités spécifiques. Elle serait l’interlocuteur privilégié des parents et des élèves, avec une existence institutionnelle et une visibilité qui font cruellement défaut aujourd’hui…

Mais, à cet égard, l'autonomie des établissements, dont le gouvernement affiche la nécessité, n'est pensable que dans le cadre d'une politique nationale et d'un cahier des charges fort et ambitieux pour tous les établissements. Sinon, les pires dérives nous menacent... en particulier l'accroissement fantastique des inégalités et du consumérisme scolaire. Il faut inverser la tendance actuelle qui laisse les établissements libres de leur politique éducative dès lors qu'ils respectent les normes administratives. Il faut alléger les normes administratives, mais en étant bien plus rigoureux sur les objectifs éducatifs : relations avec les familles, suivi des élèves, formation à la démocratie et au travail solidaire, etc. Or, le pilotage par les seuls résultats quantitatifs qu'on nous annonce est complètement contradictoire avec cela. Il risque de renforcer la sélection et le bachotage au moment même où l'on nous promet des «pédagogies actives». Ce n'est pas une des moindres contradictions du projet... La plus grande restant, quand même, l'annonce simultanée d'une réforme des lycées faisant une large place à la pédagogie de projet interdisciplinaire et la suppression, de fait, de la formation pédagogique des enseignants, en particulier du second degré.

Avec qui ferons-nous ce fameux «lycée finlandais»? Je crains que nous ne trouvions que quelques militants pédagogiques volontaires qui se donneront clandestinement la formation nécessaire dans quelques caves récupérées par les mouvements pédagogiques.

>> http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/021008/quelle-reforme-pour-les-lycees
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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeMar 7 Oct - 19:45

On va travailler dessus avec ma fédé dès que possible Smile
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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeMar 28 Oct - 19:45

Des nouvelles sur la réforme du lycée et la position de SUD :

Citation :
Réforme du lycée
Nouvelles du front à veille des vacances de la Toussaint


SUD Éducation Académie de Créteil
Maison des syndicats de Créteil 11-13 rue des Archives 94010 Créteil cedex
Tel : 01.43.77.33.59 e-mail : contact@sudeduccreteil.org http://www.sudeduccreteil.org

A la suite de la journée de mobilisation du dimanche 19
octobre, réussie avec 80000 manifestants, Darcos a
présenté le mardi 21 un «point d'étape » sur la réforme
des lycées. Après la période des «ballons d'essais»,
semble venir le temps des replis tactiques -«on s'est
mal compris, revenez négocier ».

En effet, en regrettant publiquement le départ du SNES
de la table des négociations, le ministre joue sur la division
des syndicats et tente de jeter le trouble avec une
mouture légèrement différente de son projet: les enseignements
généraux passent de 18 à 21 heures, et la
semaine de cours, tout compris, passe de 27 à 30 heures.
Les sciences expérimentales réintègreraient les
enseignements généraux.

Tandis que l' « organisation majoritaire » s'interroge, en
raison peut-être, des nombreuses incertitudes savamment
entretenues par Darcos, pour Sud Éducation, malgré
un habillage plus attrayant, il n’y a toujours rien à
négocier sur le terrain du ministre.

Cette reforme reste subordonnée
à des suppressions postes:
Plus de 6000 dans le second degré pour 2009, au
contraire des allégations de Darcos à la presse. Il ne
peut y avoir de réforme positive avec l’objectif de 80000
suppressions de postes en 4 ans dans l'Éducation!
Il n’ y a aucune garantie sur l’abandon du
« tout modulaire »
Pour les enseignements généraux en 2nde : modularisation
(3 heures sur un semestre dans la version précédente)
ou « tronc commun »? Le maintien du cadre entièrement
modulaire pour le cycle terminal laisse entrevoir
que les objectifs n’ont pas changé.
La réintroduction des sciences dans les
enseignements généraux sera sans doute partielle
Physique- chimie ou Sciences et vie de la terre et, sur
le volume réduit de 3h annuelles ajoutées aux enseignements
généraux.
Le choix de modules met de fait en concurrence
les matières optionnelles.
Comme les SES avec les enseignements généraux qui
pourraient être pris en modules supplémentaires dès la
2nde!

Comment envisager une telle refonte de la seconde,
sans envisager en même temps, le cycle terminal,
les contenus enseignés et leur finalité, les aspects
pédagogiques?

En effet de nombreuses questions restent volontairement
sans réponse:
Par quel personnel sera fait l’accompagnement
scolaire de 3h ?Dans quelles conditions?
Comment peut-on accepter le renforcement de l'autonomie
des établissements?
C’est le corollaire, revendiqué tel quel de la réforme,
alors qu'il s'agit de renforcer les hiérarchies et de mettre
les établissements en concurrence, ce qui sera une
nouvelle source d'inégalités.
Comment prendre le risque de voir les élèves les
plus fragiles éjectés du lycée au bout du premier
semestre, puisque le nouveau projet prévoit un
« bilan d'orientation » semestriel ?
La personnalisation des parcours n’est pas une revendication
des élèves: cela fera un enseignement à la
carte qui renforcera davantage encore les inégalités :
quel bac à la carte à la fin pour aller sur quelle formation
universitaire?

Après la disparition des « zones sensibles » au
collège, la liquidation des RASED destinés aux élèves
en difficulté dans le primaire, cette réforme,
c'est l'accentuation du tri social au lycée.
« Pour lutter, faut négocier! » entendait-on dimanche
19 dans les rangs du cortège du SGEN. Nous croyons
au contraire que dans ce contexte, négocier sans lutter,
c'est capituler et permettre la victoire de la contreréforme
Darcos. La responsabilité des organisations syndicales
apparaît immense car si cette réforme devait
s'imposer, celle de la première et de la terminale se
trouverait inéluctablement engagée.

Il faut une action de grève premier-second degré en
s’appuyant sur les secteurs désormais entrés en
lutte, notamment le refus des 2h de soutien dans le
premier degré. La réunion nationale du mercredi 22
octobre, n'a malheureusement abouti qu'à une proposition
de lobbying politique, et à une semaine
d’action sans grève en novembre ce qui est bien
insuffisant au regard de la situation.
La fédération SUD-Education proposera en intersyndicale
une grève inter-catégorielle dès novembre
pour construire un mouvement qui puisse faire
reculer le ministère.
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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeMar 28 Oct - 21:57

Un nouvel article sur la réforme du lycée qui nous vient tout droit du site Alternatives Economiques !

Citation :
Pour comprendre la catastrophe Darcos

Arnaud Parienty
© Arnaud Parienty pour Alternatives Economiques
« What went wrong ? Témoignage d’un ex magicien

Le ministre de l’éducation prépare une réforme des lycées. Quels sont les objectifs de cette réforme ? Quels sont les principaux changements en vue ? S’agit-il d’une révolution ou d’une réformette ? La lecture des journaux donne une telle variété de réponses qu’il y a de quoi rester perplexe. Mais l’opinion dominante après les premières annonces officielles est que cette réforme est d’ampleur très limitée. Ce n’est malheureusement pas le cas : ce projet, s’il devenait réalité, serait une régression fantastique. Cette conclusion apparaîtra bientôt mais, pour l’instant, personne n’y comprend rien, car il n’y a pas une mais DEUX réformes Darcos, la seconde conduisant en fait à une restauration d’un ordre très ancien.
Darcos I, dévoilée progressivement à partir du mois de mai dernier, consiste à organiser le lycée, à chacun des trois niveaux, sur la base de modules semestriels. En première et terminale, les filières continueraient d’exister, mais leur séparation serait rendue moins rigide par la possibilité de choix aujourd’hui impossibles, mais qui font sens : arts et maths pour de futurs architectes, par exemple, ou SES et maths pour de futurs économistes. En classe de seconde, deux types de disciplines sont distingués : un tronc commun d’enseignements fondamentaux, des options de découverte des enseignements caractéristiques des quatre filières prévues.

Darcos I est une véritable révolution, à bien des égards séduisante : la seconde S d’aujourd’hui est remplacée par une vraie seconde de détermination ; l’élève qui s’est égaré peut changer ses choix au bout d’un semestre, ce qui lui évite de perdre un an ; il est possible de recommencer dans une discipline sans redoubler toute une année ; la rigidité des filières est atténuée (pourquoi obliger un amoureux des maths à faire de la physique en grande quantité ? Pourquoi empêcher un littéraire de faire des maths ?), tout en maintenant des parcours cohérents et lisibles. De ce fait, de nombreux syndicats acceptent d’entrer dans les discussions proposées par le ministre, notamment le SNES qui, rappelons-le, recueille plus de voix aux élections professionnelles que les dix autres syndicats réunis, ce qui le rend difficilement incontournable.
Mais Darcos I est également dangereux, car les modules semestriels (1) cassent le groupe classe, qui aide les lycéens à se situer dans le lycée ; (2) cassent la définition hebdomadaire du service des enseignants, qui risquent de travailler beaucoup plus un semestre que l’autre ; (3) complexifie la gestion des établissements, qui est déjà à la limite de la rupture ; (4) complique sérieusement la confection des cours, lorsque, dans une même classe, certains élèves auront suivi une discipline pendant l’année précédente, d’autres pendant un semestre puis arrêté six mois, etc… (5) remet totalement en cause les modes de passage en classe supérieure et l’organisation du bac. La plupart des enseignants sont donc très méfiants. Au surplus, le ministre fait preuve d’une précipitation suspecte, affirmant que la nouvelle seconde doit obligatoirement entrer en vigueur à la rentrée 2009, ce qui semble irréaliste aux gestionnaires des établissements.
Pour toutes ces raisons, le projet fait l’objet d’une hostilité qui s’exprime spectaculairement dans la rue le dimanche 19 octobre. Le ministre tire immédiatement les conséquences du succès de la mobilisation du petit monde de l’éducation et change totalement l’architecture proposée, au moins pour la classe de seconde, qui est la partie la mieux définie lors de l’annonce officielle du mardi 21 octobre.

Darcos II

La nouvelle mouture fait disparaître l’idée de modules semestriels pour le tronc commun. Darcos II répond à la grogne des profs de sciences en intégrant les sciences expérimentales dans le tronc commun. Il regroupe les options de découverte en quatre ensembles correspondant aux quatre séries de première. Il ouvre la possibilité de reprendre des enseignements du tronc commun en option (histoire, maths, lettres, sciences expérimentales). Les observateurs ont eu beaucoup de mal jusqu’ici à interpréter le résultat de ces modifications. A la réflexion, il est pourtant clair : Darcos II nous ramène au lycée des années 1960-70, avant la réforme Haby ! La combinaison tronc commun + options « science » donne l’ancienne seconde C, tronc commun + options « sciences de la société » donne (à peu près) l’ancienne seconde AB, etc… Exit la seconde de détermination ! Il est évident que les principales victimes de cette réorganisation sont les sciences économiques et sociales et la série ES, que la grande majorité des élèves de seconde n’auront pas la possibilité de découvrir, puisque cette discipline n’existe pas au collège.
Si cette évidence est si difficile à comprendre, c’est que le ministre a totalement changé de logique en deux jours et sans changer de discours. Mais, dira-t-on, comment un tel revirement est- il possible ? Le ministre n’a-t-il donc aucun principe, aucun fil conducteur ? En fait, si. Ses objectifs essentiels sont en effet présents dans ces deux projets contraires :
- Réduire les coûts : c’est le but essentiel, qui explique la précipitation actuelle (car les suppressions de postes décidées l’an dernier vont se traduire par un manque de profs à la rentrée prochaine en l’absence de réforme). Selon le Canard enchaîné, le ministre aurait déclaré à ses collaborateurs que « la plupart des mesures que je prends servent surtout d’habillage aux suppressions de postes ». Cet objectif est aussi bien servi par une spécialisation précoce (Darcos II), qui réduit le nombre des disciplines, que par la définition d’un tronc commun limité (Darcos I). Il passe en fait essentiellement par la réduction des dédoublements (enseignements assurés devant 16 ou 17 élèves et non devant 35, ce qui permet de faire des travaux pratiques et de faire s’exprimer les élèves).
- Rééquilibrer les filières au profit des littéraires : Darcos I procédait par dissolution relative des filières et métissage des options. Darcos II est finalement plus radical : en empêchant les « bons littéraires » et les « bons scientifiques » de découvrir les SES en seconde, ces deux séries sont sauvegardées, mais c’est surtout vrai de la série littéraire, le prestige des sciences suffisant à lui assurer un très bon recrutement aujourd’hui. Dans le même temps, les effectifs de la série ES demeureraient élevés, grâce à la suppression de la filière STG. La filière ES retrouverait ainsi la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter, c’est-à-dire la dernière. Au passage, la place des SES, violemment contestées par une partie du patronat, est fortement réduite, ce qui ne peut pas faire de mal.
Que penser du résultat final ? L’architecture des quatre séries n’est pas encore connue. Mais la nouvelle seconde est une catastrophe : les élèves n’ont plus la possibilité de la découverte avant le choix, les travaux originaux (enquêtes, expériences, travail sur ordinateur) que permettent les dédoublements sont remis en cause, la place conquise de haute lutte par les sciences humaines et sociales, qui rencontre une vraie demande sociale, est brutalement remise en cause.
Cependant, la formation des élites est préservée, les lettres cessent de perdre des élèves et le coût du lycée est réduit.
Bref, le vieux monde est restauré.

>> http://alternatives-economiques.fr/blogs/parienty/2008/10/27/pour-comprendre-la-catastrophe-darcos/
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MessageSujet: Re: Dossier sur la Réforme du Lycée   Dossier sur la Réforme du Lycée Icon_minitimeVen 31 Oct - 17:20

Les dernières nouvelles sur la réforme du lycée grâce à la CGT Educ'Action :

Citation :
Le point sur la Réforme du lycée
mardi 14 octobre 2008

Darcos va certainement reporter les annonces à la Toussaint concernant la réforme de lycée qu’il veut mettre en œuvre pour la classe de seconde dès la rentrée 2009. Cependant, les diverses déclarations qui transpirent dans la presse montrent bien que projet apparaît déjà comme ficelé.
Alors que dans le système actuel, un élève de seconde avait 30 à 31h de cours par semaine (enseignements communs et de détermination compris) sans compter les options facultatives, il n’aura plus que dans la nouvelle seconde qu’un horaire hebdomadaire de 27h au total dont 4 qui sont du soutien, de l’aide à l’orientation…(voir tableau). C’est une perte sèche de 4h de cours :

Horaires actuels Seconde
Enseignements communs à tous les élèves 25h Classe entière Groupe
Français 4h 30mn
Histoire-Géo 3h 30mn
LV1 2h 1h
Mathématiques 3h 1h
EPS 2h
Physique-Chimie 2h 1h30
SVT 30mn 1h30
ECJS 30mn
Aide individualisée 2h
Heures de vie de classe 10h annuelles
Enseignements de détermination, 2 au choix 5 ou 6h Classe entière Groupe
LV2 ou LV3 2h 30mn
Latin,Grec 3h
SES 2h 30mn
Informatique de gestion 1h 2h
MPI, ISI, ISP, PCL, BLP, SMS 3h
Mise à niveau informatique 18h annuelles
Ateliers artistiques 72h annuelles
Pratiques sociales et culturelles 72h annuelles
Options facultatives,1 au choix Classe entière Groupe
LV2 ou LV3 2h 30mn
Latin,Grec 3h
EPS, arts, pratiques pro 3h

Horaires Rentrée 2009
Tronc commun 60 % du volume horaire

16 heures
Français
Histoire-Géographie
LVI1 et LV2
Mathématiques
EPS
Modules exploratoires semestriels 25 % du volume

7 heures
Sciences (Physique, Chimie, SVT, MPI…)
Sciences de la société (SES, Enseignement juridique…)
Humanités et Arts
Technologie (STI, STG, STSS…)
Modules d’accompagnement 15 % du volume

4 heures
Soutien
Orientation
Découverte de l’enseignement sup
Autres

La nouvelle seconde serait organisée en 3 blocs, le tronc commun, les modules exploratoires et d’accompagnement.
L’année scolaire serait organisée en semestre (risque d’annualisation pour les services d’enseignement) pendant laquelle l’élève devrait choisir 4 modules exploratoires (a priori dans au moins 2 familles). Les enseignements technologiques couteux en matériel seraient de la « technologie simplifiée ou théorique » : cela pose une véritable inquiétude pour le devenir de cette voie de formation.
Le 3e bloc des modules d’accompagnement pose la question de quels personnels seront amené à y intervenir : des enseignants, des assistants pédagogiques, des intervenants… Est posé également la question des missions des COP, puisque l’orientation y « deviendrait un module et un « travail d’équipe »
Les redoublements en fin de seconde qui représentaient 15% des élèves seraient supprimés.

Que penser de cette réforme ?
Qui pourrait douter que cette réforme répond à la volonté annoncée de supprimer en masse des postes dans l’éducation ? 3 à 4h d’enseignement perdues pour les élèves, ce sont des milliers de poste.
Mais sur le fond idéologique, elle implique également un choix de société : ainsi en est-il du fait que l’histoire-géo et les Mathématiques deviendraient optionnelles en première, les SVT et les Sciences-Physiques dès la seconde.

L’argument avancé par le ministre repose sur le fait que le lycée coûterait trop cher, et qu’il préparerait mal à l’université, alors même que les difficultés des étudiants à réussir dans le supérieur sont la conséquence directe du manque de moyens pour permettre aux étudiants de s’approprier les savoirs tant dans le domaine pédagogique que sociologique (amphis surchargés, ou encore obligation pour les étudiants de cumuler les jobs pour financer leurs études). La CGT demande l’attribution d’une allocation d’études et la mise en place de vrais moyens pour l’université.
Certes le lycée actuel doit être modifié. Mais peut-être faut-il d’’abord rappeler que le lycée est un niveau en soi qui n’a pas pour mission première de préparer à l’université. Le lycée actuel a permis une élévation du nioveau culturel de milliers de jeunes.
Mais cette réforme du lycée n’est pas anodine, elle exprime des choix de société rétrogrades :
1. POUR LES ÉLÈVES :

- Destruction des repères :fin du groupe classe ; regroupement des élèves par profil ; élèves en difficulté qui ont une surcharge de travail puisqu’ils ne redoublent plus mais reprennent seulement des modules dans l’année suivante ; modules exploratoires vagues.

- Démagogie dans la définition de la « liberté », de « l’autonomie » de l’élève : en fait, cela induit l’abaissement du niveau culturel, et les choix se réduisent à un déterminisme socio-culturel, l’école ne peut plus jouer son rôle d’ascenseur social : parcours court dans les familles défavorisées, long dans les milieux privilégiés.

- Disparition de fondamentaux de la formation du citoyen : les compétences d’abstraction et de conceptualisation apportées par les mathématiques ; le recul d’analyse pour mieux comprendre la société apporté par l’histoire et la géographie ; la capacité de se positionner sur les « progrès » scientifiques apportés par les sciences physiques et les sciences de la vie et de la terre.

- conception utilitariste de l’éducation.

2. POUR LES ENSEIGNANTS :

- Perte des repères collectifs : fin de la notion de statut.

- Dispersion des personnels dans des activités disparates sous le prétexte de la polyvalence.

- Hiérarchisation des personnels selon les « emplois » occupés dans les établissements.

- Multiplication des types de contrats, privés et publics associés pour un même enseignant.

- Recrutement progressif sur titre : la cooptation remplacera le concours, seul garant de l’équité.

3. DANS LA STRUCTURE DU SYSTEME ÉDUCATIF :

- L’autonomie des lycées, c’est la mise en concurrence des établissements, avec ses conséquences perverses : sélection des élèves dans le recrutement, mise en place d’établissements vitrines et abandon des établissements moins « performants » ; investissements inégaux des régions, elles-mêmes plus ou moins riches.

- Mort progressive du lycée technologique mis en concurrence avec le lycée professionnel.

- Suppression progressive des examens nationaux au bénéfice du contrôle continu, ou d’évaluations localisées.
Ce projet vise à privatiser le système éducatif, il prend place dans une conception globale et politique de destruction du service public, et dans la volonté affichée de structurer la société de manière élitiste en ne permettant pas aux plus démunis de devenir des citoyens responsables et en supprimant tout moyen pour le salarié d’exister et de se situer dans la société.

Dès le 17 septembre la CGT-Educ’action quitte ces pseudo-discussions face à l’impossibilité de dialoguer. Aujourd’hui, le SNES et le SNEP viennent de faire de même.
Ce qui est à l’ordre du jour, c’est construire le rapport de forces pour modifier ce projet de réforme.

Après la manifestation nationale du 19 octobre

Cette 1ère mobilisation les a obligés à revoir partiellement leur copie sur la réforme des lycées. C’est ainsi que Darcos, qui jusqu’alors envisageait de réduire à 27h hebdomadaires la future classe de seconde, annonçait un horaire de 30 heures et réintégrait les sciences expérimentales dans les enseignements obligatoires. C’est là un premier résultat des luttes. Pour autant, le projet de réforme des lycées avec l’annualisation des services enseignants qu’il prépare, les menaces sur l’enseignement technologique … demeure inacceptable.

Pour consulter le tableau plus nettement >> http://cgteduc93.free.fr/spip.php?article1806
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