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 Dossier : réforme de l'école primaire

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MessageSujet: Dossier : réforme de l'école primaire   Dossier : réforme de l'école primaire Icon_minitimeSam 15 Mar - 13:27

Voici un dossier sur la réforme de l'école primaire et en particulier les nouveaux programmes :

Citation :
Présentation des nouveaux programmes du primaire

Discours - Xavier Darcos
20/02/2008

Xavier Darcos a présenté à la presse le mercredi 20 février les grandes orientations de la réforme de l'école primaire, en particulier la réorganisation du temps scolaire et la réécriture des programmes qui, prochainement, feront l'objet d'une consultation.
« Diviser par trois, en cinq ans, le nombre d'élèves qui sortent de l'école primaire avec de graves difficultés et diviser par deux le nombre d'élèves ayant pris une année de retard dans leur scolarité », tels sont les résultats attendus par le ministre de l'Éducation nationale.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Ceux qui ont quitté le système éducatif depuis quelque temps déjà envisagent souvent l'école primaire comme une première étape, exigeante mais vite surmontée, qui précède les difficultés plus sérieuses de l'enseignement secondaire ou du supérieur.

Cette impression erronée se nourrit le plus souvent de la nostalgie de ces années insouciantes, dont la mémoire ne conserve, bien des années après, que de brefs souvenirs : la mélodie obsédante des tables de multiplication, le tracé malhabile des lettres de l'alphabet sur le papier à rayures, l'angoisse de la poésie récitée devant toute la classe.
Mais pour l'enfant qui commence à peine sa vie d'élève, la réalité de l'école est tout autre. Elle est une source continue de sollicitations nouvelles, de stimulations intellectuelles et d'incompréhensions passagères que viennent résoudre les explications et les exercices proposés par l'enseignant.

Elle est une remise en cause permanente de la perception incomplète du monde sur lequel l'enfant avait bâti sa personnalité jusqu'alors.

Nous l'oublions parfois, mais l'école primaire est toujours une étape difficile, parce qu'elle s'adresse à des êtres en devenir et parce que son projet pédagogique est exigeant. Mais elle ne doit jamais cesser d'être ambitieuse, car c'est sur elle que repose, presque toujours, la réussite ou l'échec scolaire de l'élève. Ce n'est pas au collège, encore moins au lycée, que se comblent les petites lacunes et les grands retards accumulés à l'école primaire. C'est l'école primaire qui donne à l'élève l'ensemble des connaissances et des compétences essentielles qui lui permettront d'aller plus loin dans son parcours scolaire et de réussir, plus tard, son insertion dans la vie professionnelle.

L'école primaire doit rester garante de l'idéal républicain : permettre à chaque enfant de devenir, par l'instruction, un citoyen libre et éclairé.

Mais son projet pédagogique doit aussi tenir compte des réalités de notre temps :

à l'heure où la quasi-totalité des élèves poursuivent leur formation au-delà de la scolarité obligatoire, l'école primaire ne doit plus chercher à transmettre en quelques années la totalité des champs du savoir, mais de donner à l'individu toutes les clés pour les approfondir ultérieurement.
à l'heure où la société de l'information expose les enfants au défi de se repérer dans une masse de données indifférenciées, l'école primaire doit plus que jamais transmettre des savoirs cohérents et des approches méthodiques.
à l'heure où les pays développés cherchent à comparer la performance de leurs systèmes éducatifs, la France ne peut rester insensible aux rapports officiels et aux évaluations internationales qui soulignent, chaque année, la médiocrité des résultats de son école primaire.
Dans un pays qui investit autant de confiance et de moyens dans son système scolaire, il n'est pas concevable que 15% des élèves quittent aujourd'hui l'école avec de graves lacunes dans la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul.

Affirmer une ambition pour l'école primaire, ce n'est pas seulement rappeler la grandeur de ses origines et l'importance de sa mission. C'est lui assigner des objectifs précis quant à la réussite scolaire des élèves.

Diviser par trois, en cinq ans, le nombre d'élèves qui sortent de l'école primaire avec de graves difficultés et diviser par deux le nombre d'élèves ayant pris une année de retard dans leur scolarité : tels sont les résultats que j'attends de la réorganisation du temps scolaire et de la réécriture des programmes du primaire que je veux vous présenter ce matin.

A partir de la rentrée prochaine, l'école primaire connaîtra une nouvelle organisation du temps scolaire dans la journée, dans la semaine et dans l'année. L'enseignement se fera désormais du lundi au vendredi, le samedi matin étant rendu aux familles qui souhaitaient dans leur très grande majorité disposer de deux journées pleines pour se retrouver avec leurs enfants.

Avec cette nouvelle organisation de la semaine, la durée hebdomadaire de l'instruction obligatoire passera, pour tous les élèves, de 26 heures à 24 heures, soit un total de 864 heures d'enseignement par an, ce qui reste bien au-dessus de la durée moyenne d'enseignement des pays qui obtiennent les meilleures performances scolaires dans les classements internationaux.

Aux termes du protocole d'accord que j'ai conclu avec deux organisations syndicales du premier degré, ces deux heures ne seront pas perdues pour les élèves, mais réinvesties sous forme d'aide personnalisée aux élèves en difficulté scolaire ou de travail en petit groupe. Cela implique une modification substantielle du service horaire des enseignants du premier degré qui se composera désormais de 24 heures hebdomadaires d'enseignement en groupe classe et de 108 heures annuelles consacrées à l'aide directe aux élèves en difficulté (60 heures), au travail en équipe, à la relation avec les familles ou à l'implication dans un projet personnalisé de scolarisation (PPS) d'un élève handicapé (24 heures), à l'animation pédagogique et à la formation (18 heures) ainsi qu'aux conseils d'école (6h).

Enfin, je veux que tous les élèves de CM1 et de CM2 qui, malgré l'aide personnalisée et l'accompagnement éducatif mis en place à la rentrée prochaine, continueraient à éprouver des difficultés d'apprentissage, puissent se voir proposer un stage de remise à niveau durant les vacances scolaires. Ces stages seront opérationnels dès les prochaines vacances de printemps, car il y a urgence à agir, chaque fois qu'un enfant présente des lacunes importantes.

Concrètement, ces stages s'étendront sur une semaine et ils proposeront trois heures d'enseignement par jour en français et en mathématiques. Cet enseignement sera structuré autour de groupes de cinq à six élèves sous la conduite d'enseignants volontaires qui seront rémunérés par des heures supplémentaires.

Je veux en finir avec cette inégalité choquante qui veut que seuls les enfants dont les parents auraient les moyens de les inscrire dans des cours particuliers auraient une chance réelle d'échapper à l'échec scolaire. Ce développement de la réussite payante me semble contraire aux principes fondamentaux de l'école républicaine. Si l'école est gratuite et obligatoire, la réussite scolaire doit l'être elle aussi.

Cette nouvelle organisation du temps scolaire sera au service d'une véritable révolution culturelle, qui consiste à recentrer l'école sur les enseignements essentiels. Pendant des années, on n'a cessé de vouloir augmenter le nombre des connaissances, des compétences et des informations que les enfants devaient recevoir de l'école, sans se soucier de la cohérence pédagogique de ces apprentissages. Les programmes eux-mêmes étaient devenus trop longs, trop lourds, illisibles pour les parents et parfois même, peu compréhensibles par les enseignants.

Le projet de programme présenté ce matin constitue le fruit d'un travail de plusieurs mois et je tiens à remercier tous ceux qui s'y sont associés. Je pense naturellement à Jean-Louis Nembrini, qui a fourni un très gros travail avec son groupe d'experts pour me faire une première proposition. C'est à partir de cette proposition que j'ai pu associer à mon tour d'autres experts, parmi lesquels de nombreux membres de l'Inspection Générale de l'Education Nationale tels que Viviane Bouysse, Philippe Claus, Christian Loarer, Marie Mégard, Rémy Jost, Gérard Bonhoure ou bien encore le doyen du groupe d'histoire-géographie Michel Hagnerelle. Parmi les personnalités qui ont été consultées ou se sont associées à la rédaction des programmes, je peux citer, entre autres, Pierre Léna, Antoine Compagnon, Alain Bentolila, Stanislas Dehaene, Marie-Christine Bellosta ou Danièle Sallenave.

Le résultat est éloquent. Ces programmes avec les progressions en français et en mathématiques sont désormais bien plus courts que les précédents puisqu'ils comportent un total de 36 pages au format du Bulletin officiel, contre 104 pages précédemment. Ecrits dans un langage clair et concis, ils ont été conçus pour pouvoir être lus aussi par les parents d'élèves, y compris les moins rôdés à la lecture de textes officiels.

A SUIVRE...

>> http://www.education.gouv.fr/cid21007/presentation-des-nouveaux-programmes-du-primaire.html
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MessageSujet: Re: Dossier : réforme de l'école primaire   Dossier : réforme de l'école primaire Icon_minitimeSam 15 Mar - 13:31

Citation :
A la lecture de ces programmes, vous percevrez plusieurs changements majeurs avec les textes précédents.

Premier changement, les programmes comportent désormais des horaires plus simples et plus précis, qui définissent un horaire unique clairement identifié pour chaque discipline au lieu des fourchettes horaires prévues par les anciens programmes. Cette nouvelle présentation des horaires permet de marquer plus particulièrement l'importance donnée à l'apprentissage des mathématiques et du français. Ainsi, le volume horaire hebdomadaire réservé au Français sera désormais de 10 heures en cycle 2 et de 8 heures en cycle 3 , alors qu'il variait, pour le cycle 3, entre six et huit heures dans les programmes précédents. De même, l'horaire d'éducation physique et sportive est renforcé, passant de 3 heures à 4 heures par semaine, conformément à la volonté du Président de la République. Les programmes de sciences, d'histoire géographie et de pratique artistique sont recentrés sur l'essentiel.

Deuxième changement, l'ambition retrouvée des programmes disciplinaires.
Elle concerne toutes les disciplines, mais elle est particulièrement sensible dans les domaines du Français et en mathématiques. L'enseignement de la grammaire, du vocabulaire et de l'orthographe est désormais abordé de manière explicite et il nous a paru important qu'un enfant qui sorte de l'école primaire ait appris l'ensemble des temps de l'indicatif, y compris le futur antérieur et le plus-que-parfait ! La pratique de la récitation et de la rédaction, exercices utiles de l'école primaire, font également leur retour dans les programmes officiels.

Il en va de même en mathématiques, puisque les programmes prévoient le renforcement des techniques opératoires. Là où l'on se contentait par exemple d'aborder véritablement la multiplication à partir du CE2, et pas totalement la division, par exemple pour des nombres décimaux, les élèves devront maîtriser parfaitement les quatre opérations avant d'entrer au collège et savoir pratiquer une règle de trois. La pratique quotidienne du calcul mental sera encouragée pour permettre aux élèves d'acquérir très tôt les automatismes nécessaires pour ne pas se tromper dans leurs calculs.

L'histoire fait désormais l'objet d'un véritable enseignement, introduisant chez l'enfant des repères chronologiques fondés sur la connaissance des grandes dates de l'histoire de France et l'existence des personnages, contrairement aux programmes précédents qui affirmaient qu' « à cet âge, il ne s'agit pas encore de faire de l'histoire ». De Clovis à Clémenceau, de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb à celle du vaccin contre la rage par Pasteur, les élèves apprendront à connaître les principaux jalons de l'histoire de France et de l'humanité. C'est dans ce cadre aussi que les nouveaux programmes font explicitement référence à la question de la traite des Noirs et de l'esclavage, ainsi qu'à l'extermination des Juifs et des Tsiganes par les nazis.

La géographie, enfin, permettra aux élèves à partir de l'échelle locale puis nationale, de comprendre les caractéristiques de la géographie de la France dans un cadre européen et mondial. Une attention particulière est apportée à la façon dont les hommes entretiennent et aménagent leurs territoires, à différentes échelles.

Troisième changement, l'ouverture des élèves sur d'autres formes de connaissances. Une initiation à l'histoire des arts est introduite dès le cours préparatoire et bénéficie d'un programme précis dès le CE2 en lien avec l'étude des six périodes chronologiques prévues par le programme d'histoire. Elle bénéficiera d'un horaire spécifique qui lui sera attribué au cycle 3, avec un minimum de 20 heures annuelles en liaison avec l'enseignement de l'histoire, de la pratique artistique et du français. De même, une éducation au développement durable est intégrée à la fois au programme de géographie et au programme de sciences du cycle 3.

Quatrième changement, l'introduction de l'instruction civique et morale qui remplace l'éducation civique. Cet enseignement permet à l'enfant de découvrir progressivement les valeurs, les principes et les règles qui régissent l'organisation des relations sociales, depuis l'observation des règles élémentaires de civilité jusqu'aux règles d'organisation de la vie démocratique.
Les principes de la morale et l'importance de la règle de droit sont notamment présentés au travers de maximes (« la liberté de l'un s'arrête là où commence celle d'autrui ») ou d'adages juridiques tels que « nul n'est censé ignorer la loi ». Il inclut la connaissance des symboles de la République française et, pour la première fois, des symboles de l'Union européenne. Enfin, les élèves découvrent les traits constitutifs de la nation française, du projet européen et de la francophonie.

Cinquième changement, la très forte cohérence donnée aux programmes de l'école maternelle, dont la finalité très clairement affirmée est de préparer les élèves à l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul tout en conservant sa spécificité propre. L'accent mis sur l'apprentissage du vocabulaire, qui reprend les conclusions du rapport que m'avait remis le professeur Alain Bentolila au mois de décembre dernier, constitue également un apport important pour la réussite scolaire future des élèves.

Je n'imposerai aucune méthode particulière aux enseignants pour transmettre ces savoirs aux élèves, car ils sont les mieux placés pour connaître les capacités de leurs classes et choisir la méthode la plus appropriée pour les faire progresser. Mais je serai vigilant à ce que ces nouveaux programmes et cette nouvelle organisation du temps scolaire contribuent à l'amélioration significative des résultats de chaque école. Ces résultats seront communiqués aux familles selon des modalités que nous définirons au cours des prochaines semaines pour apporter aux familles toute l'information nécessaire sans toutefois entrer dans une logique de mise en concurrence des écoles entre elles. Les résultats de ces évaluations ne seront ni un critère de redoublement pour le CE1, ni un examen d'entrée en sixième pour les CM2. Mais je préfère que l'Education nationale se dote d'outils de mesure fiables et transparents du niveau des élèves plutôt qu'elle découvre, année après année, un classement médiocre dans les différentes évaluations internationales.

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Si les programmes de l'école primaire suscitent une telle attention, c'est parce qu'ils constituent une forme de contrat social éducatif. Transmettre le savoir, c'est guider l'élève vers une forme de liberté et une forme de responsabilité et c'est prendre en même temps, au nom de la société tout entière, l'engagement moral de ne pas échouer dans cette mission. Nous avons désormais un devoir de réussite pour l'école primaire.

Mise à jour : mars 2008

Projet en consultation
Nouveaux programmes
du primaire

Pages à consulter
conférence de presse du 20 février 2008

>> http://www.education.gouv.fr/cid21007/presentation-des-nouveaux-programmes-du-primaire.html
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MessageSujet: Re: Dossier : réforme de l'école primaire   Dossier : réforme de l'école primaire Icon_minitimeSam 15 Mar - 13:40

Un très bon article de Libération pour comprendre les points de cette réforme :

Citation :
Réforme de l’école primaire : le ministre brandit le programme
VÉRONIQUE SOULÉ
QUOTIDIEN : lundi 29 octobre 2007

La suppression du samedi

Elle est confirmée. Mais Xavier Darcos laisse le choix aux équipes pédagogiques de répartir les vingt-quatre heures de cours sur une semaine de quatre jours ou de quatre jours et demi avec le mercredi. Lui est pour la première solution : «Elle existe dans beaucoup de pays européens qui ont de meilleurs résultats.»

Mais le ministre, très critiqué pour avoir décidé sans consulter les partenaires sociaux l’abolition du samedi, veut ménager les sensibilités. La principale fédération de parents d’élèves, la FCPE, juge la semaine des quatre jours nuisible au rythme des enfants. Darcos a aussi promis aux maires des grandes villes de leur laisser cette liberté : les activités périscolaires et les cantines leur incombent. Et certains préfèrent garder le mercredi matin travaillé.

L’aide aux élèves en difficulté

«15 % des élèves sont largués à la fin du CM2», a dit le ministre de l’Education. Les deux heures supprimées du samedi matin leur bénéficieront en priorité. Les enseignants pourront choisir le rythme de ce soutien : quatre fois une demi-heure, deux fois une heure, etc. «On pourrait aussi leur proposer des stages de rattrapage pendant les vacances», a annoncé le ministre, sans préciser dans quel cadre ils auront lieu, et qui les financera. C’est une question de justice sociale : «Toutes les enquêtes le montrent, le meilleur critère pour réussir, c’est avoir une maman qui a fait des études et s’occupe de vous. Tous n’ont pas cette chance.»

Sur le principe, tout le monde est d’accord. Mais concrètement, comment faire ? «Souvent ces élèves en difficulté sont déjà épuisés par leur journée, dit Luc Bérille du syndicat SE-Unsa, de plus ils sont très inégalement répartis, moins de 15 % dans certaines écoles, plus de 50 % dans d’autres. Enfin en province, ce sera un problème pour le ramassage scolaire.» «On ne donne pas une assiette supplémentaire à un élève qui n’aime pas les lentilles», estime Gilles Moindrot, du Snuipp.

Quels cours supprimera-t-on ?

Prudent sur une question qui divise, le ministre a tout de même donné des pistes : «L’écriture, la lecture, le français sont des objectifs prioritaires. Il faut que nos programmes se concentrent dessus, on se disperse trop.» Un tel discours va faire plaisir à toutes les associations, comme Sauver les lettres, qui dénoncent la dramatique baisse de niveau général et réclament un retour aux programmes classiques. En revanche, cela va conforter les craintes des syndicats enseignants et de certaines fédérations de parents d’élèves. Pour eux, la maîtrise du français ne passe pas seulement par des cours d’orthographe et de grammaire, mais aussi par des cours d’histoire-géographie qui risquent d’être réduits. Le sport et les langues vivantes, ayant été désignés par le président Sarkozy comme des priorités, devraient être épargnés. Mais tout ce qui est considéré comme annexe – les arts plastiques, les activités découvertes, etc – pourrait être visé. «L’école s’occupe un peu de tout», a regretté Darcos. Le ministre annoncera son plan en détail à la rentrée des vacances de la Toussaint, après avoir cette fois consulté.

>> http://www.liberation.fr/actualite/societe/287946.FR.php
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MessageSujet: Re: Dossier : réforme de l'école primaire   Dossier : réforme de l'école primaire Icon_minitimeSam 15 Mar - 13:49

Un article trouvé sur le site du Monde avec une interview d'un ancien ministre de l'éducation nationale :

Citation :
Jack Lang voit dans les projets de Xavier Darcos "un appauvrissement intellectuel de l'école"
LE MONDE | 03.03.08 | 09h56 • Mis à jour le 03.03.08 | 09h58

Deux fois ministre de l'éducation (de 1992 à 1993 et de 2000 à 2002), Jack Lang, député PS, figure parmi les ministres d'ouverture potentiels en cas de remaniement du gouvernement. Il met en cause les propositions du ministre de l'éducation nationale Xavier Darcos sur la refonte des programmes du primaire.
La refonte des programmes de l'école primaire est-elle une bonne idée ?


Je porte à Xavier Darcos estime et considération. Mais l'école est le combat de ma vie, et cela m'oblige à tirer la sonnette d'alarme sur la dangerosité du projet qu'il vient d'annoncer. Ce plan fait table rase des programmes de 2002, que j'avais eu l'honneur de concevoir avec le concours du recteur Philippe Joutard et du Conseil national des programmes, présidé à l'époque par Luc Ferry.

Ces programmes seraient-ils intouchables ?


Bien sûr que non. Il faut les adapter à la lumière de l'expérience. Mais pourquoi les défigurer et les briser ? J'ai été douze ans ministre de la République, jamais je n'ai cassé ce que mes prédécesseurs avaient entrepris.

Ces textes de 2002 ont été plébiscités par la communauté éducative. Xavier Darcos lui-même les avait jugés, je cite, "ambitieux" et "exigeants".


Leur philosophie centrale est la maîtrise de la langue française. Leur autre idée-force est de ne jamais séparer le rationnel du sensible et de marier en permanence la rigueur des apprentissages de base et l'éveil de l'imaginaire.

N'était-il pas urgent de se "recentrer sur les fondamentaux" ?


Arrêtons l'imposture consistant à faire passer pour neuves des mesures qui figurent déjà dans les textes en vigueur ! C'est en 2002 que la réhabilitation des savoirs fondamentaux a été opérée, avec une forte augmentation des horaires consacrés à la langue française et au calcul, et des mesures spécifiques sur la grammaire, l'orthographe, le vocabulaire, la récitation ou la rédaction, car il est nécessaire de faire ses gammes.


Faire croire que l'éducation civique aurait été abandonnée ou prétendre que l'enseignement de l'histoire aurait négligé les repères chronologiques sont des mensonges.


Mais il est vrai que, personnellement, je n'aurais pas accepté le gavage d'événements et de dates proposé dans le projet actuel, où, étrangement, on ne trouve pas la Déclaration des droits de l'homme de 1789.

Que de reproches !

Hélas, ce projet se caractérise par un appauvrissement intellectuel de l'école. Beaucoup de choses passent à la trappe, comme l'obligation de lire chaque mois un livre de littérature, ou le cahier personnel de l'élève en histoire ou en sciences, ou encore l'éducation artistique.

Les auteurs du projet préfèrent obliger les enfants à apprendre le plus-que-parfait et le futur antérieur, qui figurent jusqu'à présent au programme du collège, ou privilégier le calcul sur papier au détriment du calcul mental. On ne s'attaque pas à la vraie faiblesse en mathématiques des élèves français : la résolution des problèmes.

Et comment ne pas s'alarmer de voir s'avancer une véritable "primarisation" de la maternelle qui, si on lit bien le projet, imposerait à marche forcée l'apprentissage de la lecture dès la grande section.


C'est un non-sens qui pénaliserait beaucoup d'élèves et creuserait les écarts avant même le CP. L'enrichissement de l'expression orale est un préalable indispensable à la découverte de l'écrit. Prétendre s'en dispenser est d'un amateurisme éclatant.

Pour l'instant ce sont des propositions…


J'en suis heureux. Xavier Darcos est un homme de bon sens. Puisqu'il ne considère pas son projet comme définitif, je le conjure d'y renoncer sous cette forme.


Pourquoi se précipiter ? Pourquoi appliquer de nouveaux programmes à la rentrée prochaine s'ils ne sont pas prêts ? Un moratoire serait raisonnable. Les programmes de 2002 ont été le fruit d'une gestation de dix-huit mois, associant les experts et les 350 000 maîtres du primaire.

Du coup, ces derniers se sont appropriés cette démarche. La méthode actuelle est inverse : un travail bâclé, sans vraie concertation à ce jour et dont le résultat ressemble à du copier-coller.


Ce projet rabaisse l'enseignement à une sorte d'apprentissage de mécanismes, sans lien avec la culture, la vie, le monde, l'histoire… C'est démotivant pour les enfants comme pour les maîtres. De grâce, qu'on se donne le temps de faire mieux !

Propos recueillis par Luc Cédelle

>> http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/03/03/jack-lang-voit-dans-les-projets-de-xavier-darcos-un-appauvrissement-intellectuel-de-l-ecole_1017978_3224.html
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MessageSujet: Re: Dossier : réforme de l'école primaire   Dossier : réforme de l'école primaire Icon_minitimeSam 15 Mar - 14:09

Un bel article qui revient sur les nouveaux programmes :

Citation :
Les nouveaux programmes du primaire ou le vertige de l’inventaire
FRÉDÉRIC BOYER
QUOTIDIEN : jeudi 13 mars 2008

Il y aurait beaucoup de temps perdu dans le monde si tout le monde écrivait des programmes. Il n’y aurait jamais rien de fait, ce qui est peut-être la secrète jouissance du rédacteur de programmes. Ecrire des programmes est une tâche redoutable, sûrement exaltante mais promise à de longs lendemains de mélancolie. Et la polémique enfle déjà. Syndicats et spécialistes du primaire exigent du gouvernement de revoir sa copie. Tout le monde s’étonne de l’alourdissement des programmes. Il y a du Bouvard et Pécuchet dans ces «nouveaux programmes de l’école primaire», annoncés par Nicolas Sarkozy dans la bonne ville de Périgueux le 15 février et présentés solennellement par le ministre Darcos le 20 février. Nouveau, nouveau… cela n’est rien, disait Charles Péguy, et cela sauve un régime.

Les derniers «nouveaux» programmes datent de 1999, autant dire mille ans… Il ne s’agit pas moins cette fois que de redéfinir «le socle commun de compétences et connaissances» indispensable au «devenir citoyen» du petit élève. De retrouver le lustre d’une école «mythologisée», loin, très loin des réalités contemporaines. Ces «nouveaux programmes» se justifient par un constat alarmiste : 40 % d’une classe d’âge n’a pas le niveau suffisant à l’entrée en sixième. A la fin du primaire, l’enfant devra donc maîtriser la langue française, les mathématiques et avoir de solides repères culturels. Il nous est expliqué que ces «nouveaux programmes» s’appuieront sur «l’estime de soi que donnent l’apprentissage maîtrisé et l’exercice réussi». Moteur sans doute essentiel mais très ambigu. Vouloir effacer de tout apprentissage le chemin de l’erreur et de la faute, ou celui de la révolte, relève d’une pratique fantasmée de l’autorité et de la pédagogie.

Surréalistes. Très vite à la lecture de ces programmes ( www.education.gouv.fr ) le vertige d’ailleurs nous prend. Flaubert eût été ravi. Des listes, des énumérations. La machine s’emballe et déroule un catalogue mécanique et laborieux des acquisitions nécessaires depuis la maternelle jusqu’à l’entrée en sixième et qui, progressivement, laisse entendre la creuse mélopée du savoir étrillé jusqu’à l’ennui. Mais aussi l’absurdité fascinante de l’énumération des tâches. Faites cette expérience littéraire grâce au ministère. Lisez d’une traite ces programmes, sans passer surtout les dernières pages qui récapitulent sous forme de tableaux les acquis. Une formidable matière à cut-up. Dire de mémoire de courts poèmes. Trouver un mot de sens opposé pour un adjectif. Désigner par les termes adéquats des repères temporels. Se lever pour chanter l’hymne national. Effectuer des opérations à trous. Reconnaître les emblèmes de la République. Résoudre des problèmes à deux étapes ou plus. Appliquer les principes d’égalité des filles et des garçons…

Beatles. J’invite tout le monde à adresser au ministère, sur ces modèles, de nouvelles idées d’acquisitions. Le démon de l’évaluation et des critères aboutit à ces listes forcément lacunaires et surréalistes et dans lesquelles lentement l’esprit chavire. A «musique époque contemporaine», nous tombons sur la liste suivante : «Debussy, Satie, Ravel, Manuel de Falla, Stravinsky, un morceau de jazz (sic), chansons de Piaf, Brel, Brassens, Beatles, musiques traditionnelles d’Afrique et d’Asie.» Certains lecteurs ont déjà relevé des incohérences et des erreurs inévitables, et qui font le charme involontaire de ces longs inventaires. L’exaltation patriotique du préambule, et le désormais obligé appel à Jules Ferry, n’y font rien. De nombreuses organisations demandent au gouvernement de revoir son projet et dénoncent précisément «une conception mécaniste des apprentissages».

C’est qu’il y a un vice profond dans cet étalage de vertus : le savoir est fantasmé comme un objet clos que l’on peut asséner à tout un chacun. Un savoir fantôme qui ne veut rien savoir précisément de notre réel déchiré, divisé. Pas une phrase, pas un mot sur les situations sociales et culturelles de l’école en France. Rien sur la pédagogie. On aurait pu se demander un peu profondément ce qui fait que l’apprentissage n’a pas lieu, ce qui fait que ce qui fut écrit d’avance (étymologie du mot programme) ne s’est toujours pas écrit et que les transmissions élémentaires sont menacées. On reconnaîtrait sans doute que notre premier devoir, notre toute première tâche républicaine n’est pas d’écrire de nouveaux programmes mais de nous intéresser aux points de dislocation de l’apprentissage, aux instants de faiblesse des élèves, à ce qui divise, effraie, endort, assomme… La vraie vie.

>> http://www.liberation.fr/actualite/societe/315340.FR.php
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