Nous avions prévenu que la rentrée à l'hôpital ne se ferait pas sans heurt.
Les propositions pour la réforme des retraites sont pour nous totalement inacceptables. Cette réforme va nous obliger à travailler jusqu'à 67 ans pour une retraite à taux plein sans décote. C'est non seulement injuste, mais aussi dangereux
d'obliger à faire travailler des médecins qui peuvent se sentir
incapables d'assurer correctement leur mission s'ils se sentent usés
physiquement. Nous appelons tous les médecins hospitaliers à faire grève
le 7 septembre, et à venir manifester avec nous.
Le volet pénibilité proposé dans cette future réforme ne répond en aucun cas aux attentes des
soignants qui toute leur carrière exercent leurs missions de service
public, au détriment de leur santé. Toute la littérature médicale, tous
les rapports convergent pour affirmer que le travail de nuit nuit
gravement à la santé (voir le document).
Ces propositions créent délibéremment une confusion entre pénibilité,
handicap, et incapacité révélée pendant la période d'activité. Cette
confusion est créée délibérément pour que pas plus de 10 000 personnes
ne puissent en bénéficier. Le seuil d'invalidité fixé à 20% est une
aberration pour tous les médecins du travail : les invalides à 20% sont
de fait déjà retirés du travail. Pour qu'un BPCO atteigne ce seuil il
doit être sous oxygénthérapie! Les conséquences de la pénibilité du
travail de nuit surviennent de manière très différée, en général après
la retraite. Elles induisent une altération prouvée de l'espérance de
vie en bonne santé, et de la qualité de vie après la retraite
Ces propositions sont injustes, iniques et provocantes. Elles doivent
être infléchies. Nous avons jusqu'au vote de cette loi à l'Assemblée
nationale pour faire entendre notre voix. Ne nous faisons pas
d'illusions, nous devons exprimer notre voix avec force si on veut avoir
une chance d'être entendus. (Quand on voit que même les protocoles
d'accord ne sont pas suivis d'effet, puisque les textes concernant la
retraite et la baisse de l'IRCANTEC ne sont toujours pas sortis...)
C'est pourquoi nous posons un préavis de grève illimitée de la pénibilité pour les praticiens hospitaliers qui travaillent la nuit ([b]voir le préavis). A partir du 1er septembre, pour tout travail pénible de nuit, nous exigerons une réquisition, pour bien signifier que nous
assumons la permanence des soins, qui est une de nos missions de
service public, mais que la pénibilité qui lui est liée doit être
reconnue et compensée (voir le CP).
Pour comprendre la réforme des retraites depuis 2003
Déclaration de refus de la pénibilité
Courrier au ministre du travail