Mascarade aux états généraux de la sécurité à l’Ecole.
COMMUNIQUE DE PRESSE
La FIDL a participé les mercredi 7 et jeudi 8 Avril 2010, aux états généraux de la sécurité à l’Ecole, qui se sont tenus à la Sorbonne, à l’initiative du ministre. Étaient réunis, scientifiques, représentants du monde éducatif, associations et bien sur le gouvernement, au cours desquelles des séances plénières, tables rondes et ateliers thématiques se sont déroulés.
Deux jours super en apparence, mais une vraie mascarade en réalité ! Les états généraux de la sécurité n’étaient qu’une tactique de la part du ministère pour faire croire aux débats, aux échanges, aux propositions. La FIDL est choquée, le jeu était joué d’avance. Une petite équipe de technocrates avait déjà tout pensé. Nous voyons bien que les lycéens n’avaient aucune place dans ce débat.
Doubler les effectifs des Équipes Mobiles de Sécurité dans les académies les plus exposées à la violence, renforcer le plan de sécurisation des établissements scolaires avec le déploiement des EMS, faire une cartographie des établissements concentrant le plus de difficultés, renforcer le partenariat avec les forces de l’ordre, conseil de discipline à l’extérieur des établissements, des chefs d’établissements qui « choisissent leur équipe », tels sont les propositions de Luc Chatel.
Ces propositions ne répondent en rien aux revendications de la FIDL, et sont totalement déconnectées des besoins et préoccupations des lycéens. Ces déclarations sont même dangereuses. Effectivement, elles vont renforcer l’autonomie des lycées, la mise en concurrence des établissements, la ghettoïsation des lycées, la stigmatisation de nombreux lycéens…
Il est inadmissible de pouvoir être dans une quelconque logique de mise en concurrence des établissements avec un « choix d’équipe » qui vise à l’autonomie des lycées. Nous ne pouvons que constater une apparente stigmatisation de certains établissements au profit d'autres, érigés en modèles. Ce schéma risque à terme de conduire à une ghettoïsation de certains lycées et donc de favoriser l'avènement d'un système éducatif à deux vitesses.
La FIDL demande que des moyens humains soient réellement mis en place. Il faut ré-imaginer l’organisation du lycée pour lutter efficacement et durablement contre la violence. Si les lycéens s’approprient le lycée, si l’établissement n’est plus le symbole de l’échec mais bien celui de l’émancipation, de l’estime de soi, de la participation, nous verrons les faits de violence baisser significativement.
Le gouvernement doit écouter les revendications de la communauté éducative et engager rapidement un vrai dialogue. La consultation des lycéens ne doit pas être une mascarade mais bien un projet de co-réflexion sur le lycée de demain. La FIDL est consternée, d’autant plus que toutes les propositions annoncées sont en total contradiction avec ces deux jours de débats. Dès le mardi 13 avril, la FIDL appelle les lycéens à descendre dans la rue pour faire entendre notre colère.
Contact : 0669644038 info@fidl.org
http://www.violence.fidl.org/