Article - La FSU se méfie de Chatel

C'est aussi la rentrée pour les profs et leurs syndicats !

Citation :

Le bon élève Chatel très attendu sur les lycées

Éducation . Le Snes-FSU doute des capacités du ministre.

VÉRONIQUE SOULÉ

«Manifestement, son caractère le porte vers la com et la flambe. Mais il faudra bien qu’il entre dans la boîte à outils et qu’il passe au contenu des mesures» : Daniel Robin, secrétaire général du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, semblait sérieusement douter vendredi de la capacité du nouveau ministre de l’Education, Luc Chatel, par ailleurs porte-parole du gouvernement, à avoir une vision sur l’école. «La com, c’est bien, a-t-il poursuivi, il faut savoir présenter les choses de manière embellie, mais il ne pourra pas faire la réforme du lycée avec un numéro de claquettes devant les caméras de télé.»

Le Snes, qui tenait sa conférence de presse de rentrée, a toutefois rendu hommage à la volonté d’ouverture de Luc Chatel. Comme les autres syndicats, il s’est félicité que cela ait permis de détendre l’atmosphère avec le ministère. Les relations étaient devenues exécrables les derniers mois du règne de Xavier Darcos, qui accusait les syndicats de bloquer systématiquement ses réformes.

«On a l’impression qu’il est là pour calmer le jeu, a souligné la porte-parole du Snes, Frédérique Rolet, en même temps, il répète qu’il veut appliquer la politique gouvernementale de réduction des postes et poursuivre les réformes de Darcos.» C’est justement ce qui inquiète. Luc Chatel a annoncé qu’il dévoilerait dès septembre «l’architecture du nouveau lycée» et que la réforme serait donc bien introduite à la rentrée 2010. Pour le Snes, ce délai est bien trop court pour trancher les questions encore en suspens. De même, sur la réforme de la formation des enseignants qu’il soutient pourtant, le syndicat revendique son mot à dire, notamment sur les stages des étudiants et des nouveaux profs.

Enfin, sur les réductions de postes - 13 500 cette année, 16 000 encore l’an prochain -, le Snes prévoit de sérieuses tensions sur le terrain. Selon lui, les enseignants chargés d’assurer les remplacements (les TZR) ont presque tous été affectés sur des postes à l’année. Si de nombreux profs tombent malades victimes de la grippe A, on risque d’avoir du mal à les remplacer.

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