Le 29 juin à Nouméa, vingt huit militants de l’USTKE
(Union des syndicats des travailleurs kanaks et des exploités) ont été
condamnés à des peines de prison. Pour six d’entre eux, un mandat de
dépôt a été prononcé à l’audience, ils sont depuis incarcérés au Camp
Est, une prison déjà surpeuplée. C’est la direction du syndicat qui est
visée par ce jugement dont le président Gérard Jodar (un an ferme) et
le secrétaire général de la fédération du bâtiment Michel Safoka (un an
ferme également).
Le motif officiel de la condamnation est « entrave à la
circulation d’un aéronef » : le jeudi 28 mai, une journée de
mobilisation était organisée par l’USTKE , au cours du rassemblement
devant l’aérodrome de Nouméa de soutien aux salariés d’Air Calédonie en
lutte depuis 2 mois contre un licenciement abusif, les gendarmes
mobiles et le GIPN sont intervenus violement repoussant les
syndicalistes sur le tarmac. Vingt huit militants se sont réfugiés dans
un avion vide pour se protéger de la pluie de gaz lacrymogène. A
l’heure de l’intervention aucun avion ne circulait et c’est
l’intervention policière qui a désorganisé le trafic par la suite.
Le verdict rendu est un verdict politique contre le
syndicat indépendantiste. Le pouvoir cherche à museler la première
organisation du territoire qui défend les droits de tous les
travailleurs, qu’ils soient kanaks ou d’autres origines. Dans cette
lointaine colonie où les prud’hommes n’existent pas, les salariés sont
souvent amenés à mener des conflits longs pour faire valoir leurs
droits face à un patronat arrogant qui bafoue leur dignité.
Nous refusons la criminalisation croissante de l’action syndicale et l’emprisonnement de syndicalistes
Nous exigeons la libération immédiate des militants de l’USTKE et de leurs dirigeants.
Collectif Solidarité Kanaky
http://solidaritekanaky.org
contact@solidaritekanaky.org
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