Voila ce qui s’est passé ce jeudi 22 Janvier a Limoges
: Faites tourner l’info SVP...
Un sound system s’organise au Teddy Bear, rue Delescluze à Limoges. A
la base le sound-system se fait en soutien aux supporters Bordelais
"emprisonnés injustement" comme le dit l’affiche qui annonce la soirée.
. Tout se passe bien , il y a une super ambiance, le bar est bondé, on
est plusieurs à passer des vyniles, il est 23H environ et la soirée
s’annonce bien, le son n’est pas trop fort et l’ambiance bon enfant.
Vers 23H30, du fond du bar, derriere les platines et face a la piste de
danse, N, B, et moi voyons 2 flics, suivi de 2 autres essayer de se
frayer un passage dans le bar, tonfa a la main, dans notre direction.
A partir de la, les flics chopent violemment un gars qui dansait
tranquillement , lui mettent les menottes et se mettent a hurler "tu te
calme ! Tu te calme !!", paradoxalement le gars n’oppose aucune
résistance, et se voit étranglé façon savate par les keufs. Forcément
on bouge vers les flics pour demander des explications, tout le bar ne
pige plus rien, on veut s’expliquer, se demandant ce qui se passe pour
justifier une arrestation façon "on a chopé le cartel"... Les gens
veulent sortir en masse, saisis par l’incompréhension, dehors les
collègues qui saisissent la situation nous incitent a rentrer dans le
bar histoire d’éviter le grabuge et l’émeute générale. Nous voila
parqués dans le bar, tous assez remontés (une quarantaine de personnes,
collègues, camarades, amis, gens là par hasard,et heureusement pas
d’enfants !) ; Ensuite deux trois flics rentrent dans bar histoire de
tâter l’ambiance générale.
Forcément sa part un peu dans tout les sens, mais sa reste verbal, sa
reste des interrogations, des injonctions aux flics style "mais calmez
vous, c’est inadmissible, que se passe t-il ?"...Mais ayant chopés déja
deux gars, raison de leur venue d’origine apparemment, il reste des
places dans les voitures qui arrivent. On ne voit pas bien de intérieur
du bar mais déjà 4 voitures dont une de la BAC sont là, et d’autres
arriveront par la suite. En plus c’est pratique, ils sont venus
interpeller deux mecs, et ils se retrouvent dans un bar bondé de
"gauchistes", red ou anar, en plus de quelques étudiants, c’est le
moment de faire monter les quotas. On dirait les flics du Bopé version
beaufs Limousins, remontés a bloc de cc, une gazeuse dans la main, un
tonfa dans l’autre. La tension est palpable, le flic ouvre la porte du
bar donc, N, qui a bu du jus de fruits toute la soirée, l’interpelle
poliment "calmez vous que se passe t’il, « qu’est ce qu’on a fait ? »"
De là le flic sort un truc du style « qu’est ce que t’as il y a un truc
qui va pas ? »
« Ya un truc qui va pas ? » "il répète sa deux trois fois en hurlant,
Un copain hippie a ma droite commence a vouloir jouer le rebelle,
quelque potes un peu plus en retrait hurlent au flics de arreter, que
oui si ca se passe comme ca, il les attendent parce que effectivement
"il y a un truc qui vas pas"...De là, ça part, Le copain hippie se fait
tirer hors du bar par les flics, se fait menotter et embarquer dans une
bagnole, puis c’est au tour de N de se faire embarquer, comme sa, pour
le plaisir,je sens que je vais y passer aussi alors je tente de garder
mon sang froid. C’est le moment de faire du quotas, en pleine période
de paranoïa terroriste, de manif pro palestinienne et de fêtes en
soutien pour des copains de bordeaux injustement emprisonnés et de
surcroît des antifascistes. Ca fait déja 4 arrestations en un quart
d’heure, il n’est peut-être même pas minuit. Dans la panique générale,
on sort du bar, les flics sont une dizaine, harnachés comme des
guerriers, la haine dans les yeux, gazeuses et tonfas a la main. Il y a
7 bagnoles de flics, gyrophares allumés, sous la pluie, dans la rue
Delescluze.
C’est une des rues certainement les plus étroites de limoges, en plein
centre ville. Inutile de dire que l ’ambiance est Madmax, que un ou
deux mecs de l’Uni et de l’UMP locaux se rincent l’oeil comme il faut
et jubilent de leur fenêtre, tandis que Alban, le jongleur, le relou,
celui qui vous a emmerdé au moins une fois en soirée, et qui s’avére
étre la balance des flics, s’est tiré en douce,( faire ses valises
j’éspère pour lui)...
Bref on décide de re-rentrer dans le bar, quitte a être en sécurité.
Mais c’est l’inverse qui se passe, je vois un flic arriver de
l’extérieur, tonfas a la main vers la porte. Les quelques-uns qui sont
a proximité de la porte essaient de la bloquer, je tente de la bloquer
avec mon pied sans vraiment comprendre ce que le flic cherche a faire,
du moins a ne pas réussir a me résigner au fait que si, il a bien
l’intention de nous gazer dans le bar...Le flic s’énerve, les deux
trois copains qui étaient dehors nous ont dit par la suite que les
keufs étaient hyper enragés, et étaient en train de préparer les
matraques pour exploser la vitre du bar, quitte a faire un massacre.
Nous de l’intérieur on sent bien que sa pue, et on préfère arrêter de
retenir la porte, les flics entre alors a 5 ou 6, je me retrouve face a
eux, je les voit qui choppe les gazeuses et commencent à parquer tout
le monde au fond du bar, comme des moutons, les chaises tombent, les
verres se brisent, et le matos de musique ainsi que les disques, alors
par terre , des gens vont se trouver mal en point, Je choppe ma
meilleure amie en pleurs, et on se cale entre le comptoir et la vitre,
histoire de se protéger des jets de gaz lacrymo.
Ca y est, les flics avancent et gazent pendant un moment, Les gens se
mettent a genoux, suffoquent vomissent, pleurs, cris panique...et les
flics ressortent en faisant bien gaffe de refermer la porte sur nous !
Histoire de nous faire savourer le parfum et de nous rabaisser. Facon
SS... Tout le monde sort, sort, crache etc... tout le monde est bien
choqué, on a encore une fois, rien compris a ce qui se passait, et
encore une fois heureusement qu’il y avait pas d’enfants. Tout le monde
est en larmes, et la pluie n’arrangent pas les choses meme le patron du
bar ne capte rien et se rue vers les flics en demandant des
explications, j’y vais aussi, seule réponse du bleu : "je ne sais pas
je viens d’arriver"...
Ok, on a tous compris, sadisme gratuit, nouvelle politique répressive,
traque aux gauchos , aux jeunes,aux basanés,aux étrangers aux pas dans
le moule
Et ce n’est qu’un début...Je pars faire un tour, histoire de me calmer
et tenter d’apercevoir le pote dans les voitures qui partait...J’ai mal
aux tripes, bien plus qu’aux yeux et j ’ai le coeur en feu, je reviens
, je vois quelqu’un a terre, jeans et adidas, un pote donc, un flic lui
appuie sur la nuque avec son genoux le maintien a terre, je vois ses
jambes, elles ne bougent pas, il n’y a donc pas de résistance. Il sera
face contre terre, immobile, un flic sur lui, dans la pluie battante,
durant 10 minutes avant d’etre embarqué. On a l’impression être dans
une mauvaise série B ou des ripoux seraient a donf plein de coke, sa
fait vraiment flipper, les gens pleurent ou sont enervés.
Bon on est a 6 arrestation et il est a peine minuit et demie...et le
teddy bear, c’est Bagdad maintenant. Les flics se barrent, on décide de
tous aller au comico. Ont prend les voitures, on est une vingtaine a se
retrouver las bas, témoins lambdas venus porter plainte pour agression.
Le patron d’un autre bar est avec nous, on se dirigent en masse vers le
comico, la grille est fermée, mais on peut voir l intérieur du comico
avec les policiers. Le gérant du W demande a l’interfone de rentrer,
pour porter plainte pour agression, on garde tous notre calme, on se
pose en tant que victimes. Le flic a l’interphone fait semblant de ne
pas comprendre, et en meme temps une dizaine de flics sortent du
comico, se mettent face a nous derriere les grilles, gazeuses a la main
et pas sereins, comme quoi ils sont conscients de ce qu’ils ont fait et
s’attendent a une réaction violente qui aurait été légitime.
Mais on la joue tranquille, on leur dit qu ’on cherche pas les
embrouilles, qu’on veut juste faire une déposition, porter plainte et
prendre des nouvelles de nos deux potes. Il est 3:36 le lendemain,
toujours pas de nouvelles... Bref les flics refusent, ce qui est
illégal soit dit en passant... On repart en s’apercevant qu’on est
encerclé de bagnoles de flics, postées aux carrefours... sûrement "au
cas ou".
Suite a ça, on continue la soirée dans un autre bar ou on décide de
s’organiser d’établir une liste de contacte, de relayer l’info par les
journaux locaux, de se faire faire des certificats de santé certifiant
du choc de l’agression, physique comme psychologique, d’aller porter
plainte, etc...4 iront le soir même aux urgences, a cause de la
lacrymo, 2 se seront fait apparemment embarqués alors qu’il était
partis porter plainte en solo, et les autres ne dormiront pas de la
nuit.
Je pense avoir relaté la situation assez justement, sans exagérer et
sans rentrer dans une complainte anti keufs, juste la vérité et les
ressentis a chaud. Essayer de relayer l’info ou vous pouvez, on n’a pas
de nouvelles de nos compères mais on peut s’attendre a avoir besoin de
soutien. Faites tourner un max, et si j’ai oublié des faits qui
pourraient servir, ceux qui étaient la merci de les rajouter. De plus,
il est super important d’aller voir le procureur le plus tôt possible,
a titre individuel ou en petit groupe de 2,3 et d’expliquer qu’on a pas
pu déposer plainte et expliquer le déroulement de la soirée à base de
"je suis choqué, je ne comprends pas ", plutôt que "sale flic on va
cramer ta mère" ok Wink
Le texte exprime bien mon ressenti de la soirée ! Je pense qu’on peut
juste rajouter qu’au moment du gazage un groupe d’un vingtaine de
personnes a réussi à ouvrir une fenêtre au fond du bar qui donne sur
une cour intérieure d’environ 3 ou 4 m carrés ! Tout le monde gerbait,
pleurait, hurlait, crachait à mort et les flics eux restaient persuadés
qu’on s’était tout simplement enfuis alors ils se sont mis à nous
courir après en passant par l’extérieur du bar (inutilement puisqu’on
était dans une impasse). Quand ils ont enfin compris leur connerie ils
se sont ramenés à 5 ou 6 (enfin c’est ce qu’on voyait de cette petite
cour surnommée "clapier") gazeuses prêtes à être à nouveau utilisées
sur un groupe de gens en larmes demandant seulement qu’on les laisse
tranquilles histoire de respirer.
Un regard méprisant, et un sentiment d’humiliation qui naît forcément
instantanément. Finalement ils nous disent seulement de sortir mais bon
il faut bien qu’ils en rajoutent, alors ils nous poussent comme du
bétail et nous agrippent comme si on était des dangereux tueurs ! Une
amie qui est tombée pendant la panique saigne à mort du genou et boîte.
Un flic la pousse violemment pour qu’elle avance plus vite ! Finalement
arrivés dans la rue on voit toutes ces bagnoles de flics sans trop
comprendre ce qui se passe ! Une bonne douzaine apparemment ! Ça paraît
hallucinant puisqu’il n’y a eu aucun mouvement de violence de notre
part à part quelques joutes verbales ! Un peu plus tard on apprend que
quatre personnes se sont fait gazer une deuxième fois alors qu’elles
s’étaient réfugiés dans les chiottes ! Pas besoin de faire un dessin
quant à la taille que peuvent faire les chiottes !
Il y a un autre témoignage de cela ici:
http://www.lepost.fr/article/2009/01/23/1397220_bavure-policiere-a-limoges.html
Ceci est un témoignage d'un des dj organisateur de la soirée.