Dépêches de l'Education
du Jeudi 5 février 2009
Manifestation à Strasbourg en marge de la visite de Pécresse
Plus de 1.600 manifestants selon la police et 2.000 selon les organisateurs étaient rassemblés jeudi matin à Strasbourg en marge de la visite de la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse qui est venue inaugurer la nouvelle Université de Strasbourg (UdS).
Les manifestants, principalement des étudiants mais aussi des enseignants-chercheurs, se sont rassemblés devant le Palais universitaire où se trouvait la ministre, dans le quartier des universités et scandaient des slogans tels que "Pécresse, la recherche régresse", "Pécresse démission", "Pécresse fac off".
Des jets de chaussures et d'oeufs se sont produits contre les vitres du Palais universitaire lorsque des policiers ont réussi à déloger un groupe de manifestants réunis devant l'entrée de l'édifice.
Une douzaine d'UFR (Unité de formation recherche) étaient en grève sur les 37 que compte l'UdS. Les manifestants portaient des pancartes telles que "Etudiants-chercheurs cherchent enseignants-chercheurs sachant chercher", "Ce matin un crétin a tué les chercheurs", "Unis face à la réforme", "Supprimer la culture appauvrit l'homme".
"On est vraiment dans l'application d'une idéologie, le gouvernement veut nous tuer à tout prix. Je pense que ce mouvement est le point de départ de quelque chose et qu'il va y avoir un grand clash", a prédit Antonin, étudiant en deuxième année de licence d'archéologie.
"Nopus avons une grosse mobilisation de nos étudiants qui sont particulièremernt inquiets pour notre avenir", déclarait Serge Lesourd, professeur de psychologie clinique.
La ministre assistait à l'inauguration de la nouvelle Université de Strasbourg (UdS), née de la fusion entre trois universités de Strasbourg et devenue la plus grande université de France.
Valérie Pécresse a écarté mardi toute idée d'un retrait du décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, s'en remettant aux présidents d'université pour apaiser la fronde.
La modification du décret de 1984 sur leur statut est l'un des sujets de mécontentement d'un nombre croissant d'enseignants-chercheurs, dont certains sont entrés dans un mouvement de grève (des cours, ou rétention des notes), reconduit notamment lundi soir par une coordination nationale des universités.
Dans un communiqué de presse, les syndicats de l'UdS (FSU, CGT, SGEN-CFDT, UNEF, UNSA et SNPREES-FO) ont indiqué jeudi qu'ils avaient décliné une invitation à rencontrer Mme Pécresse, lançant "un appel solennel" au gouvernement pour suspendre "toutes les réformes en cours".