Animateur Administrateur
Nombre de messages : 9064 Age : 33 Ville : Grand Ouest Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Quand parler de l'action du gouv' est traité comme un grave délit Dim 28 Déc - 13:39 | |
| - Citation :
- Dimanche 28 décembre 2008
Trois philosophes dénoncent une "volonté de constituer un délit d'opinion"
Trois philosophes interpellés et poursuivis pour s'être opposés à l'expulsion de sans-papiers sur un vol Paris-Kinshasa dénoncent mercredi dans une tribune publiée dans Libération une "volonté de constituer un délit d'opinion".
Sophie Foch-Rémusat, Yves Cusset et Pierre Lauret expliquent que peu après avoir pris place le 16 décembre sur ce vol pour aller participer dans la capitale de République démocratique du Congo (RDC) à un colloque intitulé "Culture du dialogue et passage des frontières", ils constatent qu'au fond de l'avion sont assis "un homme et une femme, d'origine africaine" qui sont "menottés, et entourés de plusieurs policiers en civil".
Ils décident alors "d'aller demander à quel titre ces personnes sont expulsées".
Pendant 20 minutes, les autres passagers, dont beaucoup d'Africains "discutent, protestent, s'indignent, demandent qu'on enlève les menottes ou que la police descende de l'avion et refusent de s'asseoir".
Lorsque le calme revient, une "hôtesse de l'air vient demander l'identité des trois +fauteurs de trouble+. Pierre Lauret, directeur de programme au Collège international de philosophie, refuse.
Un "instant plus tard, des policiers armés et bottés le somment de sortir (...) et le sortent manu militari de l'appareil", selon son récit. Sur la passerelle, les policiers "le plaquent au sol et le menottent avec brutalité, son visage éraflé est en sang". Il subit six heures de garde à vue et est convoqué au TGI de Bobigny pour "opposition à une mesure de reconduite frontières et entrave à la circulation d'un aéronef".
A leur retour le 22 décembre, ses deux compagnons de voyage "sont appréhendés par la police au sortir de l'avion et passent 11 heures en garde à vue pour +outrage, menace à agent de la force publique et opposition à mesure de reconduite frontières+, en attendant leur convocation devant le procureur".
"Ce qui frappe dans cette histoire", estiment les trois intellectuels, "c'est la volonté de constituer un délit d'opinion".
"Nous avons seulement posé des questions, de manière calme et pacifique, sans jamais émettre ni slogan ni appel", poursuivent-ils. "Mais le seul fait de porter à la connaissance de l'opinion et qu'elle s'en empare, l'action du gouvernement, est traité comme un grave délit". >> http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20081228&key2=081224092322.gmjk4x2y.xml | |
|