PARIS (AFP) — Le Parti communiste français (PCF) a réussi à mobiliser pour "la revalorisation du pouvoir d'achat", en faisant défiler samedi à Paris et Marseille des milliers de personnes en colère contre Nicolas Sarkozy, le patronat et "le capitalisme coupable de la crise financière".
Sifflets, musique - Money, le tube des Pink Floyd, résonne dans les hauts-parleurs - ballons siglés PCF, jeunes défilant avec leurs parents, ou appels à venir rejoindre le défilé, lancé par les manifestants à de jeunes mariés sortant d'une église toute proche: la manifestation parisienne a des airs bon enfant, sous un soleil resplendissant et ciel sans nuages.
Mais la vigueur des slogans repris à tue-tête par des milliers de personnes - 2.600 selon la police, "plus de 10.000" selon Marie-George Buffet, qui ont défilé de la place de l'Ecole militaire, devant le siège du Medef, jusqu'au rond-point des Champs Elysée, à deux pas du palais présidentiel - témoigne de la "colère" des manifestants.
En ligne de mire: "les capitalistes qui s'en mettent plein les poches", le président "Sarkozy qui fait des cadeaux aux riches", "les caisses toujours pleines pour les nantis, toujours vides pour les autres".
"L'argent, grossi à la bulle spéculative, a entraîné le monde dans une catastrophe avec cette crise financière. Donc, il faut réorienter l'argent, vers les salaires, le développement durable, l'éducation, la santé, les transports, la communication, l'énergie, tout ce dont on a besoin", tonne la numéro un du PCF, qui se déclare "agréablement surprise" par le nombre de manifestants, "plus de 10.000" selon elle.
"Cela montre que la gauche n'est pas atone. Le parti communiste prend ses responsabilités", affirme Mme Buffet à l'AFP.
A l'avant de la manifestation, des militants du PCF poussent des chariots de supermarchés dans lesquels s'entassent des spécimens de billets de banque qu'ils jettent par liasses entières tout au long du parcours.
Au recto, ce sont des billets de 500 euros, au verso, des tracts qui proclament: "l'argent pour les salaires, pas pour les actionnaires", "pour Sarko, +salaire+ est un gros mot" ou encore "le smic à 1.500 euros, c'est pas du luxe".
"Ils symbolisent l'argent gâché par le capital, c'est l'argent que Sarkozy dépense sur notre dos depuis qu'il est président", assure Karine Cavagnac, une fonctionnaire de 48 ans. Dans un mégaphone, une femme crie: "les cadeaux pour le patronat, y'en a marre" et "économie, le vrai bandit, c'est Sarkozy", repris par la foule.
Le chef de l'Etat est la cible préférée des manifestants: "il disait qu'il allait être le président du pouvoir d'achat. En réalité, c'est une catastrophe. C'est pas un président, c'est une marionnette dans les mains du Medef", affirme Jean-Marie Jouanjan, un retraité de Saint-Gratien (Val-d'Oise).
A ses côtés, un quinquagénaire soulève une pancarte sur laquelle on lit: "Gagner travailler plus pour gagner plus? Mon oeil!", en allusion au plus célèbre des slogans de campagne de M. Sarkozy.
L'ambiance est identique à Marseille, où un millier de personnes environ selon le PCF (150 selon la police), se sont rassemblées dans l'après-midi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône.
"Sarkozy martèle +serrez-vous la ceinture+ (...). Nous, nous avons décidé de partir en croisade pour défendre l'idée de cette augmentation générale, nous allons la marteler jusqu'à ce que les Français admettent que c'est possible", a déclaré à l'AFP le conseiller régional PCF Jean-Marc Coppola.
Source : PCF
Honnêtement c'est un joli résultat... par contre je trouve débile qu'aucune autre organisation ne se soit jointe à la manifestation...