PARIS (Reuters) - Plusieurs milliers de personnes - 2.000 selon la police - ont défilé à Paris entre la place de la République et celle de Clichy pour dénoncer la présence de troupes françaises en Afghanistan.
Cette manifestation survient à deux jours du débat sur ce sujet prévu lundi à l'Assemblée nationale, qui fait suite à l'embuscade qui a coûté la vie à 10 soldats français le 18 août.
"Troupes françaises hors d'Afghanistan", "Maintenant, tout de suite, retrait des troupes françaises", ont scandé les manifestants, parmi lesquels figuraient beaucoup de jeunes et de syndicalistes.
"Ce n'est pas notre guerre, ce n'est pas la guerre du peuple français", a déclaré à Reuters Caroline Minacori, enseignante à Paris. "Nous sommes dans une période de crise où l'argent doit aller à l'éducation. Nous n'avons pas à envoyer des enfants pour servir de chair à canon."
Comme elle, beaucoup de manifestants ont dénoncé le coût de la présence en Afghanistan pour les finances du pays.
"Pas un euro, pas un homme, pas une arme pour la guerre", pouvait-on lire sur une banderole. "La guerre, c'est un milliard d'euros volés à l'école, à la santé, à la Sécu", indiquait une autre.
"Cette guerre coûte des sommes folles alors qu'on n'a pas d'argent et qu'on nous demande toujours plus", a déploré Sophie, secrétaire à Pantin (Seine-Saint-Denis), en dénonçant "les massacres des populations civiles" en Afghanistan.
Des dizaines de jeunes ont défilé derrière un panneau où l'on pouvait lire "Nous voulons étudier, pas nous engager."
"Je suis fondamentalement pacifiste et pour moi cette guerre est indéfendable idéologiquement", a déclaré Timothée Poisot, étudiant de 21 ans.
"On ne peut répondre à la barbarie par une autre barbarie", a ajouté le jeune homme venu manifester avec un drapeau arc-en-ciel symbole de paix.
Selon un sondage BVA pour Orange et L'Express rendu public mardi, les Français sont à 62% opposés au maintien d'une présence militaire de la France en Afghanistan.
Dès mars dernier, les deux tiers des Français désapprouvaient la décision du président Nicolas Sarkozy d'envoyer des renforts.
Quelque 2.600 soldats français sont actuellement déployés en Afghanistan.
Elizabeth Pineau, édité par Guy Kerivel