Suppressions de postes : après l'éducation nationale, le gouvernement s'attaque à l'enseignement supérieur ! L’université à son tour victime du dogme de la réduction de l’emploi publicEric Woerth et Valérie Pécresse ont annoncé la suppression de 900 postes dans l’enseignement supérieur et la recherche (450 dans la recherche, et 450 dans l’enseignement supérieur) correspondant au non remplacement d’un un départ à la retraite sur six dans le budget 2009.
Cette décision brutale annoncée en plein mois de juillet constitue une rupture par rapport aux engagements de Nicolas Sarkozy de faire de l’université une « priorité ». Cette décision relève d’un aveuglement idéologique du gouvernement, pour lequel la réduction du nombre de fonctionnaire prime sur toute autre considération. Elle est d’autant plus incompréhensible que Nicolas Sarkozy s’est engagé à augmenter de 1 milliard d’euros par an le budget de l’enseignement supérieur : la recherche d’économies ne saurait être invoquée comme argument sans remettre en cause les engagements budgétaires du gouvernement.
La réussite des étudiants sacrifiée sur l’autel de la rigueurCes suppressions sont les premières depuis 15 ans : alors que le sous-encadrement des étudiants est chronique (la France se situe en dessous de la moyenne de l’OCDE en la matière), le gouvernement prend le risque de dégrader les conditions d’encadrement des étudiants, dont la faiblesse à l’université comparée aux grandes écoles ou aux classes préparatoires est une des causes majeure de l’échec. La suppression de postes de personnels administratifs va détériorer un peu plus les conditions d’accueil et d’accompagnement des étudiants, déjà particulièrement déficientes.
Par cette décision, Valérie Pécresse pousse les universités à recourir aux recrutements de personnels contractuels, ce qui aura pour conséquence de précariser l’emploi universitaire, mais aussi d’accroitre les inégalités entre les universités qui en ont les moyens et celles qui ne pourront se le permettre.
Ces suppressions vont à l’encontre des promesses de Valérie Pécresse de lutte contre l’échec en 1er cycle formulées dans le plan « réussir en licence ». Le recours aux heures supplémentaires déjà sur-utilisées, ou à des tuteurs sans qualification ne permettront d’augmenter ni le nombre d’heures de cours, ni les cours en petits groupes.
Il y a urgence à améliorer l’encadrement à l’université ! L’UNEF exige que le gouvernement revienne sur cette décision et qu’aucun poste ne soit supprimé dans l’enseignement supérieur et la recherche pour 2009. Au contraire, pour améliorer la réussite des étudiants, Valérie Pécresse doit abandonner ses postulats idéologiques concernant le prétendu excès de fonctionnaires et se rendre à l’évidence : les universités ne pourront relever le défi de la démocratisation sans création de postes. L’UNEF demande un plan de recrutements de 2500 enseignants-chercheurs et 2500 personnels IATOSS sur 5 ans afin d’améliorer la réussite des étudiants.
L’UNEF appelle les étudiants à se rassembler le 18 septembre, à 16 heures devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche aux côtés des personnels pour dénoncer ces suppressions de postes.ça serait cool qu'on est une suite pour ce "rassemblement", histoire de voir si l'Unef est (encore) capable de ramener du monde