Sud Etudiant - Communiqué
La liste des vingt premières universités à accéder à l’autonomie en janvier 2009 a donc été dévoilée par le ministère. On ne s’étonnera pas de retrouver dans cette liste les universités dont les présidents avaient clairement affirmé que la LRU leur permettrait d’augmenter les frais d’inscriptions, ni les principaux pôles retenus pour l’opération campus.
Car derrière l’affirmation radoté par la ministre selon laquelle l’autonomie doit permettre de doubler le budget des universités d’ici 2012, il faut décortiquer la réalité des chiffres qui sont avancés.
D’une part, il s’agit de faire émerger quelques « pôles d’excellence » qui ne seront accessibles qu’aux étudiant-e-s les plus fortuné-e-s ou les plus « méritant-e-s » (qui sont généralement les mêmes). Ces pôles auraient pour objectif de s’inscrire dans les hauteurs des classements internationaux (comme l’annonçait la lettre de mission de V.Pécresse en 2007), bien que ces classements soient considérés comme absurdes (y compris par des proches du ministère).
D’autre part, il s’agit de faire en sorte que les plus petites universités sortent du cadre national pour ce qui est de la gestion de leur budget et de leur gouvernance, afin de laisser les entreprises locales gonfler le budget en exerçant parallèlement une influence accrue sur les contenus des formations et des diplômes. Ces petites universités (qui sont d’ailleurs les premières à s’être dotées des fameuses « fondations ») deviennent donc progressivement des usines d’habilitations à travailler dans les entreprises du bassin économique local.
Loin de représenter l’opportunité phénoménal présentée par le gouvernement et docilement accompagnée par la quasi-totalité des organisations étudiantes, cette route vers l’autonomie (qui sera, certes, profitable aux nouveaux présidents d’universités aux pouvoirs accrus) n’est qu’une manière de faire foncer les étudiant-e-s et personnels dans le mur qui leur est gracieusement offert par le ministère.