Raphaël Membre hyper-actif
Nombre de messages : 3257 Age : 33 Ville : Grenoble et Bons en Chablais (74) Date d'inscription : 14/02/2008
| Sujet: MAI 68, MAI 2008 LA LUTTE CONTRE LA REPRESSION CONTINUE Dim 13 Avr - 11:20 | |
| MEETING DEBAT UNIVERSITE DE NANTERRE AVEC LA PRÉSENCE DE CSP 59 COLLECTIF LAMINE DIENG CGT-E DALKIA RÉSISTONS ENSEMBLE G. Ricordeau sociologue ....
Le 3 mai 1968, le recteur de l’académie de Paris demande à la police de « rétablir l’ordre à l’intérieur de la Sorbonne en expulsant les perturbateurs ». Ce viol des franchises universitaires provoque un tollé général. Les rues de Paris s’embrasent.
Novembre et décembre 2007 : les gendarmes mobiles et les CRS sont intervenus des dizaines de fois dans les facs et les lycées. 40 ans après 68, la répression s’est banalisée. Désormais, à chaque tentative de blocage, la police nationale, les BAC et les RG rappliquent. Ces derniers jours, le mouvement lycéen est confronté à ce type de déferlement répressif : au Lycée Gustave Eiffel à Gagny (93) par exemple, samedi 29 mars, plus de 200 lycéens sur un piquet de grève sont chargés par les brigades départementales de la Police Nationale, avec bombes lacrymo, flash-ball et matraques.
Les médias qui étalent de comparaisons sans intérêt avec mai 68 restent quasi unanimement silencieux sur ces faits. Qui a entendu parler de Pierre, lycéen de Nantes, qui a reçu le tir d’un flasball à bout portant dans l’œil parce qu’il a eu l’audace de se rendre à une manifestation ? Qui a entendu parler de Marco, militant de l’AGEN étudiant mobilisé pendant le mouvement contre la LRU, placé en garde à vue à Nanterre et actuellement poursuivi, par une inversion des rôles presque surréaliste, sur demande du service de sécurité de l’université pour « violences aggravées » sur vigiles ? Des dizaines d’autres cas similaires restent dans l’anonymat plus ou moins isolé.
Briser le silence et l’isolement. Faire de notre solidarité une arme puissante aux côtés des réprimés et inculpés des luttes est le premier but du meeting auquel nous appelons.
Il prend le relai des initiatives comme la « semaine contre la répression » organisées à Toulouse, Tours ou Nantes. Mais nous le savons l’université n’est que le reflet de ce qui se joue dans le reste de la société. Si nous voulons lutter avec justesse contre la répression, il faut en comprendre l’ampleur et les racines politiques. Nous lançons le débat avec ce meeting. L’expression de la répression s’étend. Que ce soit celle de la jeunesse scolarisée, des populations des quartiers populaires par le « karcher », la BAC et la tolérance zéro, des travailleurs en lutte par les mises à pied et les poursuites, des étrangers par de la xénophobie d’Etat, des rafles, des centres de rétention, ou encore une chasse à l’homme barbare qui aboutit à des noyades comme à Joinville ou à l’expulsion de 600 enfants en 2007 et de milliers de « travailleurs pauvres » selon une terminologie à la mode. Les épisodes de la répression ne sont pas séparés les uns des autres car une guerre sociale non déclarée est menée en France. En définitive la pratique du pouvoir consiste à criminaliser la résistance à la société inégalitaire. L’ex-chef de la police devenu président en a fait un rêve éveillé, rêve commun des nantis, il veut liquider non pas le souvenir de mai 68 mais plus précisément l’idée tenace, exprimée avec force alors, que le capitalisme et l’oppression ne sont pas un horizon indépassable.
D’ailleurs même si la bourgeoisie cherche à masquer son arsenal répressif sous le couvert de sa « guerre contre le terrorisme et la criminalité », elle ne cache pas certains de ces objectifs dans la guerre sociale. Contre qui met-elle en place des drones de combat en France ? Selon la réponse très officielle présente à la Une du journal Le Monde il y a peu : c’est pour surveiller « les banlieues et les manifestations » ! Idem pour le fichage ADN, initialement prévu pour la « grande criminalité » et désormais appliqué à toute personne ayant affaire à la police ! A un rythme effréné des lois de plus en plus répressives, piétinant les libertés démocratiques, sont promulguées. La vague répressive ne tombe pas du ciel : les méfaits du sarkozysme ne sont que l’expression de la crise du capitalisme qui s’amplifie. Les chargés d’affaires du capitalisme détruisent les conquêtes sociales, organisent l’exploitation et veulent réduire au silence et à la soumission ceux qui n’acceptent pas leur ordre social injuste. En grattant sous le vernis de la démocratie impérialiste, les marxistes appellent avec raison ce régime celui de la contre-révolution préventive.
Pour ces raisons la lutte contre la répression sous toutes ses facettes doit devenir une lutte centrale. http://agen-nanterre.over-blog.com/ | |
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