APPEL Les vendredi 11 et samedi 12 avril 2008, nous appelons à deux jours de
manifestations, d’actions directes, d’informations publiques, de fêtes
de rue, d’ouvertures de squats… pour défendre les espaces libres et
promouvoir une culture populaire anticapitaliste.
À travers ces deux jours, nous voulons aider à donner plus de visibilité aux espaces
autonomeset aux squats en tant que mouvement politique européen et global. Nous
voulons créer des solidarités et interconnections entre divers squats
et espaces
autonomes.
Nous voulons continuer à mettre nos lieux en lien avec de nouvelles
personnes et de nouvelles luttes. Nous voulons soutenir la création de
squats dans des endroits où il y en a peu, dans des endroits où il n’y
a pas de mouvement
Squat,
dans des endroits où il est devenu difficile d’ouvrir de tels lieux.
Nous voulons construire, étape par étape, notre capacité à dépasser la
vague de répression qui s’abat sur nous.
Nous appelons à des actions
autonomeset décentralisées en tout genre, en fonction de ce que les gens
ressentent comme le plus approprié à leur contexte local. Vous
trouverez ci-dessous un peu plus d’explications sur le contenu
politique que nous voulons donner à ces deux jours.
Nous sommes partout…Depuis des siècles, des gens se sont servis d’espaces
autonomesou de squats, urbains ou ruraux, pour reprendre le contrôle de leur
vies. Ces espaces se font outils, pratiques et moyens pour mener des
luttes. Depuis des décennies, les mouvements squats, en Europe et au
delà, ont combattu le développement
Capitaliste,
contribué à des luttes locales, fourni des alternatives aux cultures de
profits et de consommation, permis l’existence de centre-sociaux et
d’activités participatives en rupture avec l’économie. Ils ont montré
la possibilité de s’organiser sans hiérarchies, de créer des réseaux
internationaux d’échange et de
solidarité; ils ont changé bien des vies, hors du contrôle social et des normes sociétales.
Ces lieux sont de ces rares espaces ressources permettant des réunions & projets
Militants,
la création et dissémination de cultures subversives, la mise en place
d’échange non-marchands, le partage des savoirs et l’expérimentation de
modes de vie différents, des débats
collectifs, des pratiques de recyclage et d’auto-construction, d’
autonomie alimentaire et de médias indépendants.
Qu’il s’agisse de squats urbains ou de terrains à la campagne,
d’occupations négociées ou de ré-appropriations sauvages, d’usines
aménagées ou de bâtiments auto-construits, ces espaces ont en commun
d’être autant de refuges pour des rebelles et insoumi·es, exclu·e·s et
sans-papier·e·s, entre autres
Activistesradicaux et sans-logis. Pour nous, quelle que soit leur forme
particulière, ces centres sociaux sont cruciaux, et participent d’une
dynamique globale de résistance.
Aux quatre coins de l’Europe, la répression avance tous azimutsDes espaces autonomes ancrés depuis des années sont attaqués: d’
Ungdomshuset à Copenhague, en passant par Köpi et Rigaerstraße à Berlin, EKH à Vienne, ou encore l’Espace
Autogérédes Tanneries de Dijon, les centre sociaux squattés de Londres et
d’Amsterdam, Ifanet à Thessalonique… l’heure est à la répression. En
France, les squats ont retenu une attention particulière de la part de
la police après les mouvements anti-
CPE,
ainsi que la vague d’actions et d’émeutes ayant émaillé la campagne
présidentielle. En Allemagne, de nombreux espaces autonomes ont été
perquisitionnés avant le sommet du
G8. À Genève et Barcelone, deux anciens bastions de la culture
Squat,
les autorités tentent de mettre un terme au mouvement. Quand bien même
il reste possible d’occuper dans certaines villes, force est de
constater que c’est déjà devenu un crime dans d’autres pays. À la
campagne, l’accès à la terre est de plus en plus dur, et les
communautésdoivent faire face à des législations sans cesse plus sévères en
matière d’hygiène et de sécurité, sans oublier la gentrification par la
bourgeoisie et les touristes. Aux quatre coins de l’Europe, nos
cultures indépendantes sont menacées.
Il y a quelques mois, nous avons vu trembler les rues de Copenhague,
ainsi qu’une explosion de rage partout en Europe, après l’expulsion d’
Ungdomshuset. Depuis lors, une série d’évènements et de résistances d’espaces autonomes a contribué à redonner du sens à l’idée de “
solidarité internationale”.
Car nous sommes mu·e·s par la même passion, sentons la même
détermination, nous heurtons à un même ennemi dans la répression. Nous
sommes uni·e·s, par delà les frontières, par notre volonté de
construire un monde d’égalité et d’
auto-détermination. Îlots de liberté, nous voulons être incontrôlables, et continuer à agir en
solidarité, à renforcer nos liens partout dans le monde, malgré les kilomètres qui nous séparent.
Au delà des actions…Nous souhaiterions aussi que ces journées d’actions puissent inspirer
des discussions, permettre de confronter diverses stratégies et
possibilités, constituer une occasion de partager. Voici certains des
points que nous aimerions aborder:
* Questionner la notion d’”espaces autonomes”; qu’en voulons-nous,
quel peut être leur rôle dans des dynamiques de changement social
radical? Où peuvent-ils se situer, entre “alternatif” et
“confrontationnel”?
* Échanger informations et idées sur l’étendue des activités qui
peuvent exister au sein d’espaces autonomes et leur fonctionnement;
interroger notre rapport à la production de biens et de services;
encourager le partage de savoirs, particulièrement entre ville et
campagne.
* Livrer nos expériences, s’inspirer les un·e·s les autres, comprendre comment fonctionne tel
collectif en interne, comment tel autre organise ses activités, comment nous gérons les questions d’agent et d’économie…
* Mettre en perspective nos diverses manières d’acquérir de l’espace ça
et là: occupations illégales, auto-constructions, wagenburgs et
véhicules, achats
collectifs, baux précaires…
* Partager des ressources pratiques et solidarités entre:
o divers·e·s usager·e·s des espaces autonomes (actuels ou potentiels): coopératives, sans-papier·e·s,
Activistes, travellers, urbain·e·s, ruraux & rurales;
o diverses manières d’utiliser l’espace: activités publiques, espaces
de rencontres pour des groupes et projets, espaces d’habitation;
* Permettre l’élaboration de stratégies collectives face à la répression étatique et aux expulsions.
Qui sommes-nous, comment pouvons-nous collaborer sur ce projet et le faire exister?Pour l’heure, nous sommes un groupe de gens impliqué·e·s dans divers
espaces autonomes de part l’Europe, qui a commencé à discuter de cet
appel. Nous voulons rencontrer divers
collectifsdans les mois qui suivent, voir comment cette proposition de journées
d’actions décentralisées est accueillie, et comment les un·e·s et les
autres veulent s’impliquer. La réussite de ce projet dépend beaucoup de
notre capacité à créer un groupe de travail international plus
important. Pour ce faire, une réunion d’organisation est prévue fin
novembre, à l’Espace
Autogéré des Tanneries.
MATERIEL
FlyersVoici l’appel mis en page, sous la forme d’un tract A4 recto-verso.
Merci de télécharger le PDF, de l’imprimer et de le diffuser dans les
squats et espaces autonomes de votre coin!
Téléchargeable ici :
http://april2008.squat.net:8080/wp-c...l-recto-fr.zip
http://april2008.squat.net:8080/wp-c...l-verso-fr.zip
CONTACT
Réunion de préparationLe succès de cet appel dépend désormais de notre capacité à créer un
groupe de travail international plus important. L’évènement dans son
ensemble se déroulera sans “comité central”, et sera constitué d’une
diversité d’actions autonomes et décentralisées. Cependant, il nous
semble important que se tienne un moment de rencontre physique, afin de
partager idées et stratégies, discuter les contenus de l’appel, voir
comment créer des outils communs d’info autour de ce projet, comment se
mettre en relation et aider les diverses initiatives locales.
En conséquence, nous appelons à une réunion internationale de
préparation et coordination, les 24 et 25 novembre 2007, à l’Espace
Autogérédes Tanneries de Dijon. Il s’agit d’un centre social implanté en milieu
post industriel, occupé depuis 1998. Grâce à des années de lutte contre
la municipalité propriétaire, le lieu a aquis une certaine stabilité.
Il abrite une maison collective, une salle de spectacles, un hacklab,
une zone de gratuité, un infokiosque, un jardin collective, une
bibliothèque… entre autres choses.
Nous espérons que beaucoup d’entre vous pourrez vous déplacer. Si vous
pensez venir, merci de nous prévenir un peu à l’avance, de façon à ce
que nous puissions nous faire une idée du nombre de personnes qu’il
nous faudra héberger, et des quantités de nourriture qu’il faudra
planifier. Vous êtes bien entendu encouragé·e·s à faire circuler cette
invitation auprès des squats et autres espaces autonomes que vous
connaissez.
Prendre contact et contribuerÉcrivez nous à l’adresse suivante: april2008 at
Squat point net.
Toute aide de traduction sera la bienvenue!
InfosSite ici :
http://april2008.squat.net