Le No Sarkozy Day du 27 mars était il un bide ?

Voilà, le No Sarkozy Day a été un bide du point de vue des manifestants, et comme c'est ce qui est comptable qui compte au final, on ne peut pas en être heureux.

On dit bien "jamais deux sans trois", mais toute règle a ses exceptions. Nous n'avons pas assisté à un troisième week-end consécutif de refoulement massif du sarkozysme. Après des élections régionales qui marquent le recul de la droite et la défaite stratégique et politique de Sarkozy, la mobilisation apartisane de cet après-midi n'a rien d'historique. 1.500 manifestants à Paris, quelques dizaines dans chaque ville ou des organisateurs avaient relayé l'initiative, le peuple n'est pas descendu dans la rue. On peut faire le bilan dès maintenant. On peut aussi réfléchir aux explications à donner.

C'est donc un échec, ni plus ni moins. Il n'a pas été possible de traduire en français le "No Berlusconi day" transalpin, qui avait attiré des centaines de milliers de personnes à Rome. Pourtant, l'Internet était bien mobilisé. On ne va pas se cacher derrière les médias. Car l'"apéro géant" organisé à Rennes hier a rassemblé 4.000 personnes avec les mêmes moyens et encore moins d'énergie ! A l'heure des SMS illimités, pourquoi ça ne marche pas ?

Peut-être qu'un mouvement qui vient de nulle part ça effraye toujours autant. Du moins les vieux, car la "journée classe vide avait attiré beaucoup plus de monde dans les rues le 5 décembre 2008 ! Les syndicats (et encore pas tous) ont mené une troupe (ou un troupeau ?) de plus de 500.000 citoyens en colère mardi dernier. Le NSD était indépendant et aucune orga politique majeure ne l'a soutenu comme en Italie. Ni aucun grand journal d'ailleurs.

Peut-être qu'un mouvement sans revendication ça n'attire pas. Les critiques, au sein même des "anti-sarkozystes" pointaient du doigt le manque d'alternative et la concentration sur la personne du chef de l'État. C'est surement un enseignement à tirer pour l'avenir, il faut des mots d'ordre plus clairs et plus programmatiques qu'un changement de président !


Le No Sarkozy Day à Paris
envoyé par liberation. - L'info video en direct.

Enfin bref, si ça n'a pas cassé trois pattes à un canard boiteux, ça n'a non plus discrédité nos combats. Nous continuerons à en mener, plus nombreux, à condition que les organisateurs ne soient pas désespérés. Et nous gagnerons !

Pour ceux voulant savoir qui je suis, c simple je suis le mec à gauche qui a passer quasi toute la manif a vendre les tee-shirt...heureusement qu'il n'a pas eu trop de flotte :-)

Sinon pour être un peu plus serieux, je trouve que cette mobilisation n'est pas un echec, comme je l'ai dis sur fb, pas d'appui des media, pas de syndic, de parti politique et tout de même au plus fort de la manif vers bastille environ 3000 personnes.

Pour une mobilisation plus que museler, je trouve cela pas mal pour une première.

Rdv le 8 mai !

Mieux qu'un long compte-rendu, ce photo-montage exprime le sentiment des participants au No Sarkozy Day du 27 mars.

Si personne ne fait la critique du No Sarkozy Day version 27 mars, on va s'y atteler ici.

Sur Bellaciao, site dont les lecteurs-commentateurs ne sont pas très sensibles aux initiatives du CnR 2008 en général, "LePetitSauvage" a posté une analyse du NSD.

Voici un extrait :

Citation :

Alors la question qui blesse, et que personne n’ose se poser réellement : pourquoi une si faible participation, dans un contexte ou le président Sarkozy atteint son plus bas score en terme de popularité ?

- le manque de "professionnalisme" des initiateurs, le coté amateur de la chose qui en a fait hésiter plus d’un ?
- le manque de moyens, financiers, logistiques et humains (les manifs syndicales, au vu de leurs infrastructures, c’est du "clefs en mains"), chacun ayant du mettre la main à la poche pour imprimer tracts et affiches avec les moyens du bord ?
- un but contestataire avoué, populaire (voire populiste) mais sans réelle visibilité stratégique à moyen terme et court terme, qui enferme vite le mouvement dans l’antisarkozisme primaire ?
- l’utilisation du réseau social Facebook, très virtuel, ouvert à toutes sortes de courant qui souvent s’amalgament ou s’entrechoquent, et peu convertible dans le concret (sauf pour un apéro géant à Rennes) ?
- l’absence totale de stratégie, tant sur le plan de la communication que sur l’organisation, ou encore pour la préparation de l’après ?
- Des propositions, des paroles, des "promesses" vides de consistance laissant planer un flou marqué, une navigation à vue, et de nombreuses tentatives de "coup d’éclat médiatiques" ratées, voire juste ridicules ?
- Le mouvement a souvent été connoté à gauche de la gauche à plusieurs reprises ... ce qui n’est pas toujours rassembleur.
- le mouvement ne s’est pas clairement positionné vis à vis des associations, des syndicats et des partis, qui ont tous cru que le mouvement avait pour but de détourner leurs militants...

>> http://bellaciao.org/fr/spip.php?article100834

Je partage son avis sur bien des points et je me pose également les mêmes questions quant à la concertation des participants pour poursuivre l'aventure. D'ailleurs, à cette heure, qui prend les décisions pour le NSD ? Pourquoi le site Internet est très peu mis à jour ? Il y a t-il une concertation des coordinateurs locaux ?

Il faut également savoir que pour le 8 mai, Siné Hebdo ne pourra pas relayer l'appel aux manifs puisque le journal satirique aura disparu (faute de ventes suffisantes et dans un souci ne de pas compromettre sa liberté).

Bref, je vous invite à lire l'article sur Bellaciao et à continuer cette discussion.

je partage également son avis... les partis et les syndicats non pas joué le jeu de peur que le NSD ne leur "volent" des militants et sympathisants ! En france c'est toujours parreil, chacun de son coté jamais ensemble ! LA contestation de sarkozy et de son gouvernement va bien au delà des luttes partisanes ! pour vraiment contester sarkozy faudrai que chacun, malgré les différence idéologique, ce rassembler... en france c'est difficile.

Oui cela paralyse nos actions très fortement si toute l'opposition serait uni on en serait pas là !

Personne ne parle de l'énorme manifestation du NSD d'hier....

Pourtant, il y avait moins de 50 personnes à Paris, 8 à Bordeaux et annulation à Nice et Marseille. Pour les autres villes, je n'ai pas consulté.

Là, ce n'est plus un échec, c'est vraiment un gros bide. Plus d'un mois de préparation pour en arriver là... Je pense qu'il y a pas mal de choses à remettre en cause.

Je crois qu'il est heureux que personne n'en parle...

Salut,

On peut sans doute, quand même, dire que les deux gros défauts du NSD, ont été, d'abord, de se placer sur un plan apolitique, qui a conduit, ensuite, à ne pas proposer de construction alternative au capitalisme.

Mais il y avait aussi des choses dignes d'intérêt, ne serait-ce que pour l'expérimentation...

Construisons la suite en tirant les enseignements positifs. Il y en a aussi.

Le point positif c'est que le groupe facebook a plusieurs centaine de millier de membres, c'est un peu comme une grande pétition anti-sarko !

Après je pense que le NSD aurait du et devrai nouer des contact avec les syndicats au niveau local !