Non à la réforme des concours de l'enseignement !
publié le 07 novembre 2008
Le projet de réforme des concours de recrutement des enseignants (CRPE, CAPES, CAPET, CAPEPS, CAPLP, recrutement des CPE) pour la session 2010 annonce des changements majeurs à la fois pour les étudiants qui veulent préparer ces concours et pour le statut des enseignants en général.
Pour pouvoir se présenter à ces concours, Non à la casse du statut des enseignants il faudra désormais détenir un master, c'est-à-dire être à Bac+5 au lieu de Bac+3 actuellement. Pour beaucoup d'étudiants, le fait de devoir effectuer deux ans supplémentaires, dans les conditions actuelles de l'aide sociale et sans la garantie de réussir le concours à la fin, peut représenter un obstacle insurmontable. Cette réforme va donc clairement accentuer la sélection sociale en faveur des étudiants issus des milieux aisés.
Parallèlement, les concours vont subir de profonds changements pédagogiques. Prenons l'exemple du CAPES qui comporte actuellement deux parties : l'une théorique composée d'épreuves écrites et orales, l'autre pratique consistant en un stage d'un an en situation, sous la direction d'un professeur expérimenté, à raison de 8h de cours par semaine, complété par une formation professionnelle à l'IUFM. La partie théorique comporte seulement des épreuves visant à apprécier les connaissances du candidat dans sa discipline (écrits) et ses capacités à construire des leçons correctes (oraux). Le jury est composé exclusivement d'enseignants.
Le nouveau CAPES comporterait 2 épreuves de connaissances (écrits), comptant pour 40% des points et 2 épreuves « pédagogiques et didactiques» (oraux) comptant pour 60%. L'un des axes de la réforme consisterait à «impliquer dans le recrutement [des enseignants] des personnels de direction, des membres de l'administration et la hiérarchie de l'éducation nationale, ainsi que des membres de la société civile ». L'entretien avec ce jury viserait à « vérifier les connaissances du candidat relatives aux valeurs et exigences du service public, au système éducatif et à ses institutions».
Le recrutement des enseignants ne se fera donc plus sur le critère essentiel de maîtrise de sa discipline, mais sur des critères subjectifs et arbitraires évalués par un jury composés de chefs d'établissements, des chefs d'entreprise et des responsables administratifs du Ministère, autrement dit, les agents idéologiques de la bourgeoisie, voire des bourgeois eux-mêmes ! L'objectif implicite est donc de sélectionner les candidats qui feront les enseignants les plus dociles et utiles à la reproduction du système capitaliste.
La Fédération Syndicale Étudiante condamne la politique de sélection sociale et de casse des statuts des enseignants orchestrée par le gouvernement Sarkozy/Fillon.
La FSE informe d'ors et déjà les étudiants sur les réalités de cette réforme et prépare la contre offensive !
Non à la casse du statut des enseignants !
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