http://www.7septembre2010.fr/post/2010/10/13/J-entre-en-gr%C3%A8ve-reconductible
J'entre en grève reconductible
Par Rédaction le mercredi 13 octobre 2010, 07:54 - Lien permanent
Courrier reçu par mail dans la nuit...
Je suis cadre d’une PME du privé, et je rentre en grève reconductible.
Je vomis cette société, peuplée de gorets gras, rapaces, vulgaires, bêtes et méchants. La réforme des retraites aura été pour moi la goutte qui a fait déborder le vase.
Une petite recherche dans le presse et vous verrez que les pays européens tombent un à un sous le joug des marchés financiers, des agences de notation, et du FMI.
Regardez ce qui se passe en Grèce, en Roumanie, an Islande, en Irlande, au Portugal en Espagne et j'en passe. Demain la France. Tous les dirigeants sont obligés de se coucher et d’obéir au diktat des marchés financiers. Est-t-on encore en démocratie lorsque les pantins qu'on élit doivent faire viser leurs mesures assassines par les agences de notation?
Mais j'ai surtout envie de poser cette autre question.
Toute cette dette qui justifie ces sacrifices inimaginables, mortels pour certains, c'est quoi au juste? La somme des baisses d'impôts, des boucliers, des exonérations que les possédants se font depuis 30 ans?
Ou encore le fruit du dérèglement de la machine financière qui leur a permis de s'enrichir à la folie?
Et puis, à qui est dû cette somme d'argent?
A nous, aux riches, aux banques, au FMI?
Ne peut-on pas si l'heure est si grave comme du temps de Roosevelt, demander aux possédants de payer eux la dette qu'ils nous disent devoir.
http://www.liberation.fr/politiques/0101555838-roosevelt-n-epargnait-pas-les-riches
Je n'ai pas de réponse. Mais c'est à ces questions que je souhaite réfléchir désormais.
En AG "interluttes" cet après-midi un professeur a posé la question suivante. As-t-on encore les moyens de payer nos riches? C'est une très très très bonne question.
Pour en revenir aux retraites, c'est quoi au juste leur réforme.
Un, on enferme les jeunes 2 ans de plus dans le chômage et la grande précarité, ou encore on fait sombrer dans la misère 2 ans de plus nombre de salariés âgés. Probablement un peu des deux.
Deux, on arrache à ceux qui travaillent le plus durement le peu de retraite en bonne santé qu'ils pouvait encore espérer.
Et pour finir, on fait tomber dans d'extrême pauvreté :
- les femmes, parce qu'elles fabriquent dans leur chair notre avenir,
- les bas salaires qui font les boulots dont personne ne veut,
- et les précaires qui balancent entre petits boulot et dépression.
Et tout cela, pour épargner encore et encore les possédants. Il y a sûrement une autre solution, un autre partage des richesses.
Je m'engage ici et rejoins ceux partis bloquer le pays pour faire retirer cette sale loi.
Je n'aurais de cesse de tout faire pour que les secteurs clés (transports, énergie) déjà mobilisés puissent continuer à faire de plus en plus peur à des dirigeants qui ne m'inspirent plus aucune confiance.
Des dirigeants, qui en laissant mourir prématurément les SDF, les travailleurs pauvres alors qu'il y avait des logements vides, ont montré un bien immonde visage.
Et surtout, je n'aurais de cesse de discuter, discuter, et convaincre ceux qui doutent à nous rejoindre. Le nombre de grévistes doit gonfler
jours après jours.
L'image de l'infâme société qu'ils préparent pour nos enfants et nos petits enfants, et que notre non-engagement risque de permettre, me donnera la force de tenir.
Vous aussi réfléchissez, venez en discuter dans les AG de grévistes.
Venez renforcer la lutte.
Ensemble, nous gagnerons. Probablement, comme nos aïeuls qui se sont engagés en mai 36, nous obtiendrons en conquêtes sociales bien plus que ce que nous espérons. Nous obtiendrons aussi cette fierté à jamais acquise, d'être resté debout et d'avoir oeuvré ensemble au bien commun.
D'avoir montré à tous que le puissant quand il dit que ce n'est pas possible, se trompe ou nous trompe souvent. Nous tisserons entre hommes et femmes généreux de nombreux liens, et nous vivrons bien plus fort que si on se résigne à gagner nos tristes salaires. On s'organisera, on partagera, on mendiera s'il le faut, mais on tiendra.
Pour finir, nous avons tous beaucoup à gagner dans cette lutte. mais dans la mesure où cette lutte est engagée, nous avons grévistes et non grévistes de plus en plus à perdre au fur et à mesure qu'elle dure. Si on gagne on sort tous renforcé pour le partage des richesses. Si on perd c'est exactement le contraire.
Pour nous, nos enfants et nos petits enfants, levons nous, et à bientôt dans la lutte des classes.