Nouvelle insurection Grecque, 3 morts !

http://www.leparisien.fr/economie/manifestations-en-grece-au-moins-trois-morts-a-athenes-05-05-2010-910443.php

05.05.2010, 08h49 | Mise à jour :

16h55



La tension est montée
jusqu'au drame, mercredi après-midi, dans les rues d'Athènes, placée en
état d'alerte générale depuis 14 heures. Trois personnes ont trouvé la mort
dans l'incendie
apparemment volontaire d'une banque, dans le centre de la capitale. Le
Grèce est totalement paralysée par une grève nationale contre la
politique d'austérité mise en place par le gouvernement
en
échange d'un plan de sauvetage de 110 milliards d'euros de l'Union
européenne et du Fonds monétaire international.

Les incidents ont éclaté en marge d'une manifestation qui a rassemblé
quelque 30.000 personnes selon la police, davantage selon les
organisateurs. Des groupes de jeunes s'en sont pris aux forces de
l'ordre et à des magasins et banques du centre ville. Un immeuble
abritant une agence bancaire a été incendié à coup de cocktails molotov,
coinçant une vingtaine de personnes à l'intérieur.
Deux femmes et un homme morts dans les flammes
Au moins trois personnes, deux femmes et un homme, ont péri dans les
flammes, selon la police qui a été placée en état d'alerte. Cinq autres
ont été blessés. Le Premier ministre, Georges Papandréou, a dénoncé cet
«acte brutal et meurtrier» devant le Parlement, où les députés ont
observé une minute de silence. Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, a
déclaré que «toutes les pensées» des Européens allaient «aux victimes
humaines à Athènes».
Deux autres bâtiments administratifs de la capitale ont également été
incendiés. La police avait fait usage de gaz lacrymogènes contre une
cinquantaine de jeunes tentant de forcer un cordon policier devant la
tombe du soldat inconnu. A Salonique, deuxième ville du pays, au cours
d'une manifestation qui a réuni 20 000 personnes, selon la police, des
casseurs ont attaqué à coup de pierre des magasins et des agences
bancaires du centre-ville. Les forces de l'ordre ont également riposté à
coup de gaz lacrymogènes. Les groupes de jeunes se sont ensuite
dispersés.
Le pays paralysé pour la troisième fois
cette année
Cette nouvelle journée morte pour la Grèce, la troisième depuis
février, est organisée par les deux grandes centrales syndicales du
privé et du public. Depuis minuit mardi, les avions sont cloués au sol,
les trains ne circulent pas, les ferries sont bloqués à quai. Les
écoles, les hôpitaux, les centres d'impôt et les sites touristiques
n'ont pas ouvert, et les commerçants ont été appelés à baisser leur
rideau.
La Confédération des salariés du privé (GSEE, 1 million d'adhérents)
et celle du public (Adedy, 370 000) admettent que le gouvernement soit
contraint de prendre des mesures sévères pour réduire les dépenses
publiques, en échange du plan d'aide de 110 milliards d'euros de l'Union
européenne et du FMI. Mais ils déplorent que les revenus les plus
modestes doivent en subir les conséquences.
«Il y a d'autres choses que le gouvernement peut faire avant de
réduire les pensions de retraités qui ne touchent que 500 euros par
mois», explique Spyros Papaspyros, responsable du syndicat des
fonctionnaires Adedy. «Les gens sont très en colère et beaucoup qui ne
sont pas à Athènes ne réalisent pas ce qui se passe», déplore Spyros
Antonopoulos, 78 ans, fonctionnaire retraité. «Quand ils toucheront leur
chèque, ils viendront à Athènes pour manifester avec leurs enfants et
petits-enfants».