Echec du mouvement lycéen.. Les raisons ?

L'échec du mouvement est aujourd'hui de plus en plus visible.. On ne peut plus le cacher, une grande bataille pour l'éducation est perdue Echec du mouvement lycéen.. Les raisons ? Icon_pale

Dans la rue d'abord, malgré les menaces extrêmement fortes qui pèsent sur l'école publique, la contestation lycéenne ne prend plus, l'activité de ce forum en montre aussi la faiblesse..
Pour prendre l'exemple de mon département, depuis 3 ans le mouvement n'a fait que faiblir, il y a 3 ans on atteignait les 500 lycéens dans la rue, l'année dernière (lors du pic des 3 millions de manifestants) on ne dépassait plus les 200 lycéens, cette année.. on ne dépasse plus 20 lycéens.
Que s'est t'il passé pour que l'on en arrive là ? Alors même que la situation devrait pousser une mobilisation massive des jeunes ?!

_Il faut d'abord ce souvenir du CPE (difficile de savoir pourquoi il a si bien pris !) qui a eu des répercutions chez les jeunes. Le mouvement anti CPE leur a apporté une sorte de petite tradition des luttes, une confiance en eux et les a pousser à s'intéresser aux problème de société. Les générations y ayant participé ont donc gardé tout celà en eux, la génération les précédents a elle aussi reçu des images de par les médias. On a ainsi eu pendant 3 à 4 ans des jeunes très motivés au lycée qui ont tour à tour repris le flambeau des mouvements. Aujourd'hui ces générations quittent le lycée.. Celle qui arrive n'ont aucuns souvenirs de lutte, aucune image dans les yeux, ils se "foutent" pour beaucoup des problèmes de société. Beaucoup de lycée se retrouvent sans personne pour donner une impulsion, et même quand il en reste, elles se retrouvent souvent isolées et ont beaucoup de mal à bouger les jeunes.

_L'individualisme qui continu de progresser ne laissant que peu de place à la solidarité, sauf quand les jeunes sont directement et personnellement touchés.

_La faiblesse des syndicats lycéens. Ceux ci ne jouent plus leur rôle de mobilisateur, leur présence diminue fortement des lycées montrant une fois de plus le désintéret croissant des jeunes sur les questions de société. Les syndicats ont une responsabilité là dedans lorsqu'ils n'écoutent pas leur base et ne font finalement plus leur boulot.

_Les échecs des derniers grands mouvements (notamment le mouvement lycéen de 2008, les manifs interprofessionnelles de 2009) qui ont démotivés bon nombre de lycéens. Un grand nombre d'entre eux ne viennent plus dans les mouvements car considérant que ca ne changera rien.

Sauf surprise, cette année risque d'être à enterrer.. Comment redonner force au mouvement lycéen ? Quelle peut être l'étincelle ? Une chose est certaine, nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre ! Ne lâchons rien.

Les raisons ne manquent pas, mais chaque année : bloquer pour bloquer = échec assuré. On pouvait avoir un peu d'espoir après les luttes anti-cpe, mais là y en a pour quelque temps avant que la sauce ne reprenne... L'idée de relancer le mouvement cette année était mauvaise, selon moi.

Invité

Tu as raison guillaume, tout va tellement bien ces derniers temps ! Aucune raison de bloquer quoi que ce soit. Vraiment, quelle idée idiote de se lancer dans un mouvement ! Quelle futilité,la lutte !

Guillaume a écrit:: Les raisons ne manquent pas.

Faire des constats d'échec de temps en temps, c'est utile pour se remettre en question.
Tirer un constat d'échec après chaque manif, ça devient ridicule.

C'est un constat des 3 dernières années de mouvements, pas juste cette dernière journée.

Au début de l'année déjà j'avais dit que rien ne marchera cette année. La raison? Le sentiment d'être "blazé" chez la plupart des lycéens. Blazé de l'echec des grandes manifestations de l'année dernière. Beaucoup attendait plus. Blazé de voir que les profs ne se bouge pas. Blazé de se bouger chaque année pour les même raison sans que personne ne suivent.

Citation :: C'est un constat des 3 dernières années de mouvements, pas juste cette
dernière journée.

Il y a incontestablement un désaveu des centrales syndicales et de leur stratégie, à mettre en parallèle avec la montée de l'abstention.
Je doute fort que le processus s'inverse.
C'est probablement un échec pour les organisations syndicales qui espéraient mobiliser plus.
Mais pour ce qui est "des mouvements", il s'agit peut-être plus d'une mutation que d'un échec.

perso je remarque non seulement que les jeunes ne suivent et ne s'intéressent plus du tout aux mouvements qui les concernent mais aussi qu'on a de moins en moins de lycéens qui s'engagent personnellement, le plus grave c'est peut etre bien ce dernier point.. Que les gens ne viennent plus ca peut être passagé mais sans lycéens qui s'intéressent vraiment à ce qui se passe, là ca devient inquiétant.

Je pense que ce désengagement est plus la marque d'un désaveu que d'un désintérêt.
Quoi qu'il en soit, il me paraît douteux de juger aussi rapidement tout une génération, d'autant plus quand ce jugement découle d'une déception.

Invité

C'est vrai que la période actuelle est difficile : aucune perspectives, aucun contre pouvoirs : les syndicats et les partis (gauche et "extreme" gauche comprise) sont soit des collaborateurs soit des accompagnateur de la casse actuelle menée par Sarkozy et ses amis. Les perspectives collectives s'éloignent, tout le monde est divisé, atomisé. Ce qui a été dit au dessus est globalement vrai : dans de nombreux lycées, il y a de moins en moins de militants et peu d'envie de bouger. Les plus jeunes paraissent bien moins virulents que leurs ainés (espérons que ce n'est qu'un impression). En tout cas, les manoeuvres d'intimidation des adminitratiosn scolaires ont l'air de fonctionner, les jeunes lycéens ont l'air de plus en plus craintif, moins persévérants.

Cependant : il est faux de dire que les dernieres années ont été pauvres en mouvements. Il n'y a jamais eut autant de monde dans la rue : 3 Millions de manifestants (janvier et mars 2009), à deux reprises ! C'est considérable ! A croire que tout le monde a déja oublié. La France n'avait pas connu ça depuis 68.
Les facs bloquées 8 semaines l'an dernier (plus longtemps que pendant le CPE), un mouvement lycéen massif en decembre 2008 aussi...
On parle d'un échec concernant la dernière "journée" du 23 mars. Dans ma ville, c'était vraiment un gros cortège, certe petit en comparaison des grandes manif de 2009, mais énorme si on regarde les manif' des dernieres années.
L'abstention massive, (75% chez les jeunes + 5% de votes blanc) montre bien qu'il n'y a aucune attente du coté de la politique institutionnelle, et un rejet de tous les usurpateurs politiciens.
Bref, il a des signes encourageant comme des signes désespérants ces derniers temps. Difficile de prévoir l'avenir. Il s'agit de tirer le bon diagnostic pour réussir à gagner les mois prochains...

Le constat c'est surtout que les syndicats lycéens ne sont pas assez présents. Il n'y a pas que Paris et sa région en France , les villes de provinces manque de structure et d'informations pour un vrai mouvement lycéen. Ce qui nous avez permis l'an dernier de faire de forte mobilisation c'étaient grace a ce site et à internet en général. Mais cela n'a pas empéché la réforme de passer donc cette année certains ont dit pourqoui continuer alors que rien ne changera. C'est malheureusement le résultat d'une mauvaise communication entre nous =S

Ce que tu dis est contradictoire. Tu parles de la nécessité des syndicats d'un côté et des nouveaux moyens de communication d'un autre. Alors que ce sont justement ces moyens de communication qui rendent le passage par un syndicat facultatif pour monter un mouvement. A condition de se rencontrer physiquement bien entendu !

Bon, un échec doit normalement nous permettre de rebondir :-) ! Maintenant il faut réfléchir à ce qu'on devra faire à l'avenir !