Les socialistes s'émeuvent de la garde à vue de lycéens
LEMONDE.FR avec Reuters | 14.12.09 | 13h23
Les trois députés
socialistes des Landes, dont Henri Emmanuelli, dénoncent, lundi 14
décembre dans un communiqué, le placement en garde à vue de six lycéens
qui ont tenté de murer l'entrée de leur lycée.
Les six lycéens, dont quatre mineurs, avaient mené cette opération
au lycée de Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes) pour protester contre la
réforme des lycées. Quatre d'entre eux avaient été interpellés sur
place, les deux autres vendredi après-midi alors que leurs camarades
étaient remis en liberté.
"Nous sommes extrêmement surpris de la mise en garde à vue de
six lycéens […] pour des faits qui certes pouvaient justifier une
réponse pénale mais certainement pas le traumatisme d'une garde à vue
des adolescents", indiquent Henri Emmanuelli, Alain Vidalies et
Jean-Pierre Dufau. "Nous rappelons que le code de procédure pénale
précise que la garde à vue doit être strictement limitée aux nécessités
de la procédure et proportionnée à la gravité de l'infraction.
Manifestement dans cette affaire, on a utilisé une procédure
parfaitement disproportionnée", indiquent les députés, trois
socialistes.
Pour eux, "cet événement est révélateur d'une dérive qui
entraîne une explosion des gardes à vue en augmentation de 71,6 %
depuis 2002 et qui concerne aujourd'hui 1 % des Français chaque année".
Rappelant que la France a été à plusieurs reprises condamnée par la
Cour européenne des droits de l'homme, ils se disent "extrêmement
vigilants sur le respect des libertés publiques, qui ne sauraient être
bafouées au nom d'une politique sécuritaire uniquement destinée à faire
du chiffre sans répondre à l'attente des Français".