Des producteurs de lait menacent de blocage avec les routiers, qui retournent à la table des négociations
Par AFP,
publié le 10/12/2009 à 00:05
- mis à jour le 10/12/2009 à 18:03
PARIS - Deux organisations représentant des producteurs de lait,
l'APLI et la Coordination rurale, ont affirmé jeudi qu'elles
envisageaient de participer aux opérations de blocage des syndicats de
routiers, pour protester contre les prix du lait.
AFP/Archives/Frank Perry
Pascal Massol, le président de l'Association des producteurs laitiers indépendants (APLI), le 25 août 2009 à Segre, dans l'Ouest de la France
"
On va changer de tactique. On va tout bloquer. On est en train de discuter avec les routiers",
a affirmé Pascal Massol, le président de l'Association des producteurs
laitiers indépendants (APLI), au micro de France Bleu Périgord.
"
On a de quoi perturber les fêtes de Noël. C'est malheureux d'en arriver là, mais c'est intenable. On veut vivre de notre métier", a-t-il expliqué.
"
Si d'ici dimanche soir, on n'a pas un signal du ministre (Bruno Le Maire, ndlr) pour qu'il s'engage dans des discussions avec tous les producteurs de lait, on se joindra aux routiers", a affirmé à l'AFP François Lucas, le président du syndicat agricole Coordination rurale.
AFP/Bertrand Guay
Gérald Martinez (FO Transports) le 9 décembre 2009 à la réunion au ministère des Transports à Paris
"
C'est un jeu qui ne rapporte que des soucis à tout le monde
mais on ne nous laisse pas le choix. Les producteurs de lait sont en
train de mourir économiquement", a-t-il ajouté, évoquant un "
apport de logistique" aux routiers.
Il a qualifié de "
provocation" l'actuelle proposition,
soutenue par le ministère, de voir tous les syndicats se réunir sous la
houlette de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL,
branche de la FNSEA). "
C'est un peu comme si on mandatait Bernard Thibault de la CGT pour discuter au nom du gouvernement avec les autres syndicats", a ironisé M. Lucas.
Au mois de septembre, la France et l'Europe avaient connu un vaste
mouvement de protestation de producteurs laitiers, mécontents de leurs
prix de vente.
Les éleveurs réclamaient un prix minimum entre 350 et 400 euros les
1.000 litres (contre 260 à 280 euros actuellement en France) et une
régulation du secteur pour éviter la volatilité des prix.
Par ailleurs, les syndicats des quelque 500.000 salariés du
transport routier de marchandises ont appelé à la grève à partir de
dimanche soir, notamment pour obtenir des hausses de leurs salaires et
de leurs frais de déplacement.
Les négociations pour éviter une grève des routiers à partir de
dimanche ont repris jeudi après-midi au ministère des Transports en
présence des syndicats qui avaient quitté la table des négociations
mercredi en envisageant de ne pas y revenir.
"
On va continuer à négocier tout le temps qu'il faudra", a déclaré Maxime Dumont, secrétaire général de la CFDT Transports à la presse peu avant le début de la réunion. Mais "
il va falloir que les patrons se déballonnent un peu, ils n'ont fait aucune proposition en trois jours", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de FO Transports, Gérard Martinez, a déclaré être aussi pessimiste que la veille. "
J'attends que les employeurs se comportent comme des employeurs et parlent des salaires" plutôt que de demander des subventions à l'Etat, a-t-il affirmé.
Les syndicats avaient quitté mercredi soir la table des négociations
furieux, après l'annonce par le secrétaire d'Etat aux Transports
Dominique Bussereau d'une réduction de 100 millions d'euros de la taxe
carbone pour les entreprises du secteur.
"
Ce qu'a fait l'Etat hier soir est très regrettable: remettre un
chèque aux patrons sans que les organisations syndicales puissent
répondre", a déclaré Thierry Douine, président de la CFTC Transports routiers.