Poste : rendez-vous le 14 décembre ? mercredi 2 décembre 2009
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Après les journées du 24 et du 28 novembre, une grève reconductible
contre la privatisation de la poste n’est pas impossible. Mais il
faudrait pour cela un appel clair et unitaire de la part des syndicats.
Le 24 novembre à la poste, l’appel à la grève signé par CGT, CFDT,
CFTC, FO et SUD était un test d’affrontement avec le gouvernement. Si
la grève n’a pas été ridiculement faible, elle a été en deçà de celle
du 23 septembre. Cela traduit un phénomène d’essoufflement du fait de
l’accumulation de journées sans lendemain. Pour autant tout n’est pas
fini. À condition que le 14 décembre, jour de l’examen de loi à
l’Assemblée nationale, les fédérations syndicales de La Poste, et la
CGT en particulier, soient extrêmement précises quant à leurs
intentions réelles de lutter contre le projet de privatisation qui ne
soit pas une « 24 heures de plus ».
Pour comprendre les événements
actuels, il est utile de connaître les traditions de lutte et de
résistance aux PTT.* En 1990, « grâce » au Parti socialiste, les PTT
sont devenus La Poste et France Télécom. En 1995, la plupart des
structures syndicales étaient encore des syndicats PTT, la
privatisation de France Télécom n’était alors qu’un projet. Menée à
bien par le gouvernement de gauche plurielle, celle-ci a été un immense
laboratoire d’expérimentations utiles pour tous les « privatiseurs »,
notamment avec l’introduction de salariés de droit privé à côté de
fonctionnaires, effectuant les mêmes tâches, avec un salaire différent.
À La Poste, la moitié du personnel est contractuel… et le
mouvement syndical, parce que trop divisé, n’a jamais pu imposer une
première revendication : à travail égal, salaire égal !
La
multiplication des réorganisations a modifié de fond en comble la
structure socio-professionnelle des services et la direction de La
Poste, par les nouvelles méthodes de management, a détruit de
l’intérieur les points de repère et les solidarités.
Les centre
de tri, anciens bastions de la contestation, ont disparu au profit de
structures plus petites, avec des équipes syndicales et de salariés en
perpétuelle recomposition.
Actuellement, les centres de chèques postaux deviennent les nouveaux abcès sociaux de fixation.
La tactique de la direction de La Poste consiste à « remplir » l’agenda
des organisations syndicales afin de leur faire quitter le terrain et
les éloigner du personnel. Ce piège, labellisé « dialogue social »
occupe les équipes syndicales par des réunions difficiles à évacuer,
car importantes pour les salariés soumis aux
restructurations.
En
outre, l’échec de la grève sur les retraites de 2003 et la brutale
répression des quatorze postiers de Bordeaux, en 2005 ont provoqué un
séisme, au point que de nombreuses équipes syndicales sont résignées et
les postiers convaincus que faire grève c’est s’exposer à une mise à
pied de deux ans, un déplacement voire le licenciement.
L’appel de
la CGT à une grève de 24 heures non reconductible le 24 novembre a pesé
très fort malgré les appels de SUD et de FO à reconduire. Très peu de
départements et de services ont poursuivi la grève le 25, le 26…
Si une grève reconductible le 14 décembre reste possible, les
fédérations doivent très rapidement l’annoncer et la préparer. Seul un
appel unitaire pourrait convaincre l’immense majorité du personnel qui
sait qu’un recul gouvernemental impose une grève dure, longue et
massive. Mais, un seul appel ne suffira pas : il faudra organiser des
tournées dans les services, les piquets de grève, préparer des
initiatives avec les usagers dès le 14, se structurer...
Nous
sommes convaincus que les syndicats de La Poste, par une décision
unitaire, claire sur la reconduction, feraient de ce combat contre la
privatisation un point de ralliement de tous ceux et celles qui veulent
en découdre avec Sarkozy. Rendez-vous pour le 14 et ses suites ?
Simon NPA 31http://www.npa2009.org/content/poste-rendez-vous-le-14-d%C3%A9cembre%E2%80%89