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| Sujet: Pétition: Quel futur pour les jeunes délinquants ? Lun 1 Juin - 11:42 | |
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- Appel lancé sur le site de Libération, le 26 mai 09 par :
.LAURENCE BELLON vice-présidente du tribunal pour enfants de Lille, .BRUNO CARLIER professeur et assesseur au tribunal pour enfants de Lille, .ANNE DEVREESE cadre en protection de l’enfance, Lille, .PATRICE DOUBLIEZ pédopsychiatre, Lille, .HÉLÈNE FONTAINE avocat au barreau de Lille, .MICHEL RAMAJO directeur de service à la Protection judiciaire de la jeunesse, Nice.
Décembre 2008, on propose la prison à 12 ans.
Mai 2009, un enfant de 13 ans est incarcéré et deux enfants de 6 et 10 ans interpellés par six policiers.
Il ne s’agit pas d’un dérapage. C’est le résultat de vingt ans d’une politique pénale de « tolérance zéro » à l’égard des mineurs, de quinze ans de discours sécuritaire relayé dans les médias, de dix ans de politique du chiffre pour les policiers, sur fond d’une société qui, à plus de 50 %, se méfie de ses jeunes et de professionnels de l’enfance qui peinent à se faire entendre.
La presse et les citoyens commencent à s’indigner. C’est dans ce contexte de frémissement des consciences que nous nous sommes lancé en janvier 2009 dans l’aventure d’une pétition « Quel futur pour les jeunes délinquants ? » Quel est notre projet ? Que l’on entende qu’il peut exister une parole argumentée et une mobilisation citoyenne face à un discours essentiellement fondé sur la peur de l’autre (ici, la peur du « mineur ») et sur l’approche sécuritaire.
Il est tout à fait légitime que la société exprime ses inquiétudes face à certains comportements et ses demandes en termes de sécurité et d’attention portée aux victimes. Mais à partir de notre expérience pluridisciplinaire, nous voulons aussi témoigner de la complexité des processus à l’œuvre pour (ré)apprendre la loi pénale à l’âge où l’enfant et l’adolescent sont en train de construire leur personnalité.
Contrairement aux idées reçues, la justice apporte déjà, depuis de nombreuses années, des réponses répressives et sévères aux actes de délinquance des jeunes. Pourquoi renforcer toujours plus cette orientation alors que l’actualité ne confirme pas son efficacité ? Nous redoutons les propositions de réforme qui banalisent l’enfermement des enfants et des adolescents et qui donnent l’illusion qu’il suffit de punir ou de contraindre pour faire évoluer l’enfant ou l’adolescent… et ses parents.
Nous refusons les propositions de réforme qui confirment le désengagement de l’Etat dans la protection de l’enfance en danger et dans les mesures d’accompagnement des jeunes majeurs, désengagement qui fait écho à celui qui se manifeste déjà en matière d’éducation, de santé, d’insertion, de logement. Il renforce l’illusion que tout est affaire de volonté personnelle et que les difficultés peuvent se traiter indépendamment des fragilités humaines et sociales auxquelles sont confrontés certains parents et enfants.
Il faut oser dénoncer l’inefficacité de ces propositions de réforme pour endiguer la récidive. Elles s’appuient sur l’automaticité et l’escalade dans les réponses judiciaires, sans tenir assez compte de l’évolution de l’adolescent qui peut alterner périodes de crise et d’apaisement. Nous proposons des juridictions de la jeunesse, véritablement spécialisées et respectueuses des seuils de maturité que les enfants et les adolescents franchissent progressivement.
Il faut oser dénoncer le « tout pénal » comme seule réponse politique aux violences individuelles ou collectives des jeunes et refuser le dénigrement du travail de lien que tissent, sur le terrain, les citoyens, les élus, les bénévoles et les professionnels qui sont au contact des enfants et des adolescents en grandes difficultés. Il faut oser dénoncer les sommes qui sont consacrées à l’enfermement des jeunes au détriment des mesures de prévention et d’accompagnement social et thérapeutique qui sont le corollaire indispensable de l’intervention judiciaire.
Il faut oser dénoncer l’absurdité du « découpage » de l’enfant ou de l’adolescent en mauvais élève, enfant malade, enfant en danger, mineur délinquant… et le cloisonnement insidieux des services de l’Education nationale, des conseils généraux, de la Santé et de la Justice, tout comme le projet, parfois évoqué, de créer un juge des enfants pour les enfants en danger et un autre pour les délinquants. Nous proposons de favoriser le travail en réseau des professionnels autour de ces jeunes.
Avec les 13 000 signataires de la pétition, nous voulons contribuer au débat démocratique pour que l’enfant ou l’adolescent en grandes difficultés soit considéré comme un sujet, digne de la mobilisation des adultes et de la société.
Pétition : Quel futur pour les jeunes délinquants ? http://4tous.net/ecoledemain/spip.php?article305 |
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Raphaël Membre hyper-actif
Nombre de messages : 3257 Age : 33 Ville : Grenoble et Bons en Chablais (74) Date d'inscription : 14/02/2008
| Sujet: Re: Pétition: Quel futur pour les jeunes délinquants ? Lun 1 Juin - 11:50 | |
| je suis le 14 000 ième signataire ^.^ | |
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