Dépêches de l'Education
du Vendredi 13 février 2009
Propos de Darcos sur la formation: "indignes d'un ministre" (Snesup)
Les propos du ministre de l'Education nationale Xavier Darcos jeudi sur la formation des enseignants et la réforme en cours à ce sujet, sont "indignes d'un ministre de la République", a estimé vendredi dans un communiqué le Snesup-FSU, principal syndicat du supérieur.
Le Snesup fait référence à deux déclarations: l'une critiquant l'actuelle formation, l'autre le travail en cours dans les universités et les IUFM pour construire les maquettes (projets) de masters prévus par la réforme de M. Darcos et que devront suivre les étudiants souhaitant devenir enseignants.
Les premiers propos sont "indignes car ils traduisent une grave méconnaissance de la réalité au sein du monde éducatif": selon le Snesup, c'est le système actuel qui prépare bien les enseignants en offrant de véritables stages devant classe, alors que cela est "absent" de la réforme.
"Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ? Les professeurs passent un concours, ils sont mis dans l'Institut de formation des maîtres, où on leur apprend des théories générales sur l'éducation et de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent. C'est pas comme ça qu'on forme des gens. Autrement dit, ils sont sans arrêt devant un simulateur de vol. Alors que dans le système que je propose, ils ne seront pas dans un simulateur de vol", avait dit M. Darcos.
Concernant les maquettes de masters en préparation, les propos du ministre sont "un affront au travail fait dans des conditions de précipitation que vous tentez d'imposer", écrit le Snesup.
"Vos propos affichent un mépris pour les universitaires sans précédent dans l'histoire récente de notre République. Cet anti intellectualisme rappelle les pires heures de l'histoire de France", ajoute-t-il.
"Moi, je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours (les universités, ndlr). Je suis recruteur. Je définis les concours dont j'ai besoin", avait déclaré M. Darcos.
Dénonçant la réforme en cours, le Snesup demande son report d'un an. Cette contestation, forte dans le milieu universitaire, devait se traduire vendredi après-midi par une cérémonie de "non-remise" des maquettes devant le ministère de l'Enseignement supérieur.
Dépêches de l'Education
du Vendredi 13 février 2009
Sgen-CFDT : propos de Darcos sur la formation, "insultants" et "scandaleux"
Le Sgen-CFDT a fustigé les propos tenus jeudi par Xavier Darcos sur la formation actuelle des enseignants, estimant dans un communiqué publié vendredi qu'ils étaient "insultants", "stupéfiants et "scandaleux".
"Aujourd'hui (...) les professeurs passent un concours, ils sont mis dans l'Institut de formation des maîtres, où on leur apprend des théories générales sur l'éducation et de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent. C'est pas comme ça qu'on forme des gens. Autrement dit, ils sont sans arrêt devant un simulateur de vol. Alors que dans le système que je propose, ils ne seront pas dans un simulateur de vol", avait dit le ministre de l'Education à RMC.
"Pour le Sgen-CFDT, de tels propos sont à la fois stupéfiants et scandaleux", même "insultants", écrit-il.
"Non, les professeurs stagiaires ne se contentent pas de remplacer de temps à autre un professeur absent".
M. Darcos le "sait", ajoute-t-il, rappelant que les professeurs stagiaires en collèges et lycées sont devant des élèves "en toute responsabilité, huit heures par semaine" et que les instituteurs stagiaires le sont "un jour par semaine pendant trente semaines et six semaines complètes par an".
"Il sait bien qu'en lieu et place de +théories générales de l'éducation+, ils doivent se confronter à la rude réalité d'un métier de plus en plus difficile, avec l'appui de leurs tuteurs", dit-il.
Selon lui, c'est au contraire la réforme proposée à partir de 2010 par M. Darcos "qui peut conduire à un +simulateur de vol+ pendant la formation en master".
Ce "parce qu'il ne veut pas financer une vraie formation en alternance", et que donc "la première année de pratique professionnelle (...) sera pour de nombreux débutants une épreuve insurmontable et traumatisante".
"C'est le gouvernement lui-même qui est en train d'inventer ce dont il impute la responsabilité aux instituts universitaires de formation des maîtres", déplore-t-il.