APPEL DE NANTES
Nous, étudiants de Nantes, réunis en AG ce mercredi 11 février à plus de 2500, dénonçons l’hypocrisie du gouvernement qui justifie sa politique de casse sociale par le contexte de crise. Celuici injecte des milliards dans les banques au lieu de prendre des mesures pour protéger les travailleurs, les chômeurs et les étudiants. C’est le service public dans son ensemble qui est attaqué.
Le service public d’éducation n’est pas épargné : suppressions de postes et mise en concurrence des universités. Le processus de Bologne organise cette politique sur le plan européen depuis 1999. En Italie, en Allemagne, en Espagne des mouvements étudiants, dont nous sommes solidaires, n’ont cessé de le dénoncer et de le combattre.
L’an dernier en France nous avons lutté contre la loi LRU qui découle de ce processus. Celle-ci a accéléré la mise en concurrence des universités et des étudiants, la déréglementation du statut des personnels. Elle a aussi diminué le peu de démocratie existant à l’université et a laissé une place grandissante au patronat local dans la gestion de l’université et de l’enseignement.
De plus, à cause de la masterisation des concours de l’enseignement, qui vise à favoriser la contractualisation des enseignants, ce sont deux années supplémentaires qu’il faudra financer pour passer les concours, aggravant ainsi la sélection sociale entre étudiants.
Face à la précarité grandissante des étudiants aucun dispositif social adapté n’est mis en place, seules les bourses au mérite augmentent réellement alors qu’elles ne sont pas fondées sur des critères sociaux.
La réforme de l’allocation des moyens aggrave la concurrence entre les universités en rendant leur financement dépendant de leurs performances et non plus de leurs besoins.
Le jeudi 29 Janvier à Nantes, une manifestation à rassemblée près de 50 000 personnes.
Nous refusons de payer votre crise !
Nous refusons la concurrence de tous contre tous !
C’est pourquoi nous exigeons :
● L’arrêt des suppressions de postes dans la fonction publique et la mise en place d’un plan de recrutement de personnels ;
● L’abandon de la masterisation des concours de l’enseignement ;
● Le retrait de la réforme de l’allocation des moyens attribués aux universités ;
● La mise en place d’un véritable système d’aide sociale étudiant basé sur des critères sociaux ;
● L’abrogation de la LRU
● Les services publics gratuits
L’assemblée générale de Nantes réunie le 11 février 2009