LES LYCÉENS ANGOUMOISINS S'OFFRENT UN TOUR DE CHAUFFE
Ils étaient plus de deux cents à manifester hier après-midi à Angoulême contre la réforme du lycée et les suppressions de poste
19.11.2008
Sylviane CARIN
Les lycéens angoumoisins craignent que des filières et des options disparaissent • photo Phil Messelet
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«Darcos t'es foutu, la jeunesse est dans la rue.» Slogans tonitruants. Banderoles délavées. Plus de deux cents lycéens ont défilé hier après-midi à Angoulême pour dénoncer les suppressions de postes et la réforme du lycée. Celle-ci concerne la seconde pour la rentrée 2009. Elle prévoit notamment un redécoupage en deux semestres et une réorganisation du temps scolaire en trois ensembles: 60% pour les enseignements fondamentaux, 25% pour les modules d'exploration et d'approfondissement (humanités, sciences et technologies) et 15% pour l'accompagnement personnalisé. Trente heures au total. Première et terminale devraient suivre en 2010 et 2011. Mais rien n'est arrêté.
«Tout est dans le flou. La soi-disant concertation de ce week-end avec le ministre a tourné à la mascarade. Des filières et des options vont disparaître. On va passer de trente-quatre ou trente-cinq heures à trente. On ne veut pas d'un lycée-campus, ingérable», explique Charles, leader du comité d'action local (CAL) constitué l'an dernier.
Un avant-goût de l'action unitaire de demain
Pause devant la préfecture. Le temps d'accrocher les banderoles aux grilles. Nouvelle pause au carrefour de l'Eperon avant un sit-in symbolique devant l'inspection académique. Poings levés, les manifestants s'en prennent au ministre avec des refrains recyclés. «Darcos, si tu savais, ta réforme, ta réforme/Darcos, si tu savais, ta réforme où on s'la met!!!» Vrai entrain. Envie de «faire du bruit» et de «prendre les devants» dans la perspective de la grève de demain dans l'Education nationale.
«Le but de cette manif est de lancer le mouvement», reconnaît Charles. Des lycéens de Charles-Coulomb comme lui, du Lycée de l'image et du son, de Marguerite-de-Valois ou Sillac, ont entendu l'appel du CAL. Les tracts ont circulé dans les établissements.
Ils disent leur révolte comme Nicolas, étudiant en BTS. «On ne veut pas d'un bac light, on ne veut pas qu'on fasse de l'économie sur le dos de l'éducation. Il en va de notre avenir.» Ils crient leur colère. Se défoulent, rageurs, sous la bruine automnale. Un avant-goût de l'action unitaire de demain. Rendez-vous est fixé à 10 heures place du Champ-de-Mars à Angoulême.