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 Evo Morales contre la "directive de la honte"

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Cheurles
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Cheurles


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MessageSujet: Evo Morales contre la "directive de la honte"   Evo Morales contre la "directive de la honte" Icon_minitimeMar 17 Juin - 19:49

Voici un magnifique texte, venant du président Bolivien, en réponse à la directive retour de l'union européenne !

Citation :
Evo Morales contre la "directive de la honte"
Le président Bolivien Evo Morales vient de lancer un appel à la conscience des dirigeants et citoyens d’Europe pour que soit abandonné la "directive retour". Un texte remarquable publié lundi dans l’Humanité.

Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du monde, je fais appel à la conscience des dirigeants et citoyens pour que ne soit pas approuvé le texte de la « directive retour ».

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe était un continent d’émigrants. Des dizaines de millions d’habitants partirent pour les Amériques, pour coloniser, échapper aux famines, aux crises financières, aux guerres ou aux totalitarismes européens et à la persécution des minorités ethniques.

Aujourd’hui, je suis avec préoccupation le processus de ladite « directive retour ». Ce texte, validé le 5 juin dernier par les ministres de l’Intérieur des 27 pays de l’Union européenne, doit être approuvé le 18 juin par le Parlement européen. Je perçois qu’il durcit de manière drastique les conditions de détention et d’expulsion des migrants sans papiers, quel qu’ait été leur temps de séjour dans les pays européens, leur situation de travail, leurs liens familiaux, leur volonté et le succès de leur intégration.

Les Européens sont arrivés dans les pays d’Amérique latine et d’Amérique du Nord en masse, sans visa, ni conditions imposées par les autorités. Ils furent toujours bienvenus, et le demeurent, dans nos pays du continent américain, qui absorbèrent alors la misère économique européenne et ses crises politiques. Ils vinrent sur notre continent en exploiter les richesses et les transférer en Europe, avec un coût très élevé pour les peuples premiers de l’Amérique. Comme par exemple dans le cas de notre Cerro Rico de Potosi et de ses fabuleuses mines qui donnèrent sa masse monétaire au continent européen entre le XVIe et le XIXe siècle.

Les personnes, les biens, les droits des migrants européens furent toujours respectés. Aujourd’hui, l’Union européenne est la principale destination des migrants du monde, conséquence de son image positive d’espace de prospérité et de libertés publiques. L’immense majorité des migrants vient dans l’Union européenne pour contribuer à cette prospérité, non pour en profiter. Ils occupent les emplois de travaux publics, dans la construction, les services aux personnes et dans les hôpitaux, que ne peuvent ou ne veulent occuper les Européens.

Ils contribuent au dynamisme démographique du continent européen, à maintenir la relation entre actifs et inactifs qui rend possible ses généreux systèmes de solidarité sociale et dynamisent le marché interne et la cohésion sociale. Les migrants offrent une solution aux problèmes démographiques et financiers de l’UE.

Pour nous, nos émigrants représentent l’aide au développement que les Européens ne nous donnent pas - vu que peu de pays atteignent réellement l’objectif minimum de 0,7 % du PIB d’aide au développement. L’Amérique latine a reçu, en 2006, 68 milliards de dollars de transferts financiers de ses émigrés, soit plus que le total des investissements étrangers dans nos pays. Au niveau mondial, ces transferts atteignent 300 milliards de dollars, qui dépassent les 104 milliards de dollars octroyés au nom de l’aide au développement. Mon propre pays, la Bolivie, a reçu plus de 10 % de son PIB en transferts de fonds des migrants (1,1 milliard de dollars), soit un tiers de nos exportations annuelles de gaz naturel.

Il apparaît que les flux de migration sont bénéfiques pour les Européens et, de manière marginale, aussi pour nous du tiers-monde, vu que nous perdons des millions de personnes de main-d’oeuvre qualifiée en laquelle, d’une manière ou d’une autre, nos États, bien que pauvres, ont investi des ressources humaines et financières. Il est regrettable que le projet de « directive retour » complique terriblement cette réalité. Si nous concevons que chaque État ou groupe d’États puisse définir ses politiques migratoires en toute souveraineté, nous ne pouvons accepter que les droits fondamentaux des personnes soient déniés à nos compatriotes et à nos frères latino-américains.

La directive retour prévoit la possibilité d’un enfermement des migrants sans papiers jusqu’à dix-huit mois avant leur expulsion - ou « éloignement », selon le terme de la directive. Dix-huit mois ! Sans procès ni justice !

Tel qu’il est, le projet de directive viole clairement les articles 2, 3, 5, 6, 7, 8 et 9 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Et en particulier l’article 13 qui énonce :

"1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État.

2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. »

Et, pire que tout, il existe la possibilité d’emprisonner des mères de famille et des mineurs sans prendre en compte leur situation familiale ou scolaire, dans ces centres de rétention où nous savons que surviennent des dépressions, des grèves de la faim, des suicides.

Comment pouvons-nous accepter sans réagir que soient concentrés dans ces camps nos compatriotes et frères latino-américains sans papiers, dont l’immense majorité travaillent et s’intègrent depuis des années ? De quel côté est aujourd’hui le devoir d’ingérence humanitaire ? Où est la « liberté de circuler », la protection contre les emprisonnements arbitraires ? Parallèlement, l’Union européenne tente de convaincre la Communauté andine des nations (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou) de signer un « accord d’association » qui inclut en son troisième pilier un traité de libre-échange, de mêmes nature et contenu que ceux qu’imposent les États-Unis. Nous subissons une intense pression de la Commission européenne pour accepter des conditions de profonde libéralisation pour le commerce, les services financiers, la propriété intellectuelle ou nos services publics. De plus, au nom de la protection juridique, on nous reproche notre processus de nationalisation de l’eau, du gaz et des télécommunications réalisés le Jour des travailleurs.

Je demande, dans ce cas, où est la « sécurité juridique » pour nos femmes, adolescents, enfants et travailleurs qui recherchent un horizon meilleur en Europe ? Promouvoir d’un côté la liberté de circulation des marchandises et des flux financiers, alors qu’en face nous voyons des emprisonnements sans jugement pour nos frères qui ont essayé de circuler librement… cela est nier les fondements de la liberté et des droits démocratiques. Dans ces conditions, si cette « directive retour » devait être approuvée, nous serions dans l’impossibilité éthique d’approfondir les négociations avec l’Union européenne et nous nous réservons le droit d’imposer aux citoyens européens les mêmes obligations de visa qui nous ont été imposées le 1er avril 2007, selon le principe diplomatique de réciprocité. Nous ne l’avions pas exercé jusqu’à maintenant, attendant justement des signaux positifs de l’UE.

Le monde, ses continents, ses océans, ses pôles connaissent d’importantes difficultés globales : le réchauffement global, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources énergétiques et de la biodiversité, alors qu’augmentent la faim et la misère dans tous les pays, fragilisant nos sociétés. Faire des migrants, qu’ils soient sans papiers ou non, les boucs émissaires de ces problèmes globaux n’est en rien une solution. Cela ne correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre l’Europe ne sont pas la faute des migrants, mais le résultat du modèle de développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les sociétés des hommes.

Au nom du peuple de Bolivie, de tous mes frères du continent et des régions du monde comme le Maghreb et les pays de l’Afrique, je fais appel à la conscience des dirigeants et députés européens, des peuples, citoyens et militants d’Europe, pour que ne soit pas approuvé le texte de la « directive retour ». Telle que nous la connaissons aujourd’hui, c’est une directive de la honte.

J’appelle aussi l’Union européenne à élaborer, dans les prochains mois, une politique migratoire respectueuse des droits de l’homme, qui permette le maintien de cette dynamique profitable pour les deux continents, qui répare une fois pour toutes l’énorme dette historique, économique et écologique que les pays d’Europe ont envers une grande partie du tiers-monde et qui ferme définitivement les veines toujours ouvertes de l’Amérique latine. Vous ne pouvez pas faillir aujourd’hui dans vos « politiques d’intégration » comme vous avez échoué avec votre supposée « mission civilisatrice » du temps des colonies.

Recevez tous, autorités, eurodéputés, camarades, un fraternel salut depuis la Bolivie. Et en particulier notre solidarité envers tous les « clandestins ».

Appel publié dans l’Humanité du lundi 16 juin 2008.
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MessageSujet: Re: Evo Morales contre la "directive de la honte"   Evo Morales contre la "directive de la honte" Icon_minitimeMer 18 Juin - 8:34

superbe!

bravo Morales Very Happy
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MessageSujet: Re: Evo Morales contre la "directive de la honte"   Evo Morales contre la "directive de la honte" Icon_minitimeMer 18 Juin - 12:30

très bon texte !!!!!!
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MessageSujet: Re: Evo Morales contre la "directive de la honte"   Evo Morales contre la "directive de la honte" Icon_minitimeMer 18 Juin - 12:32

Oui, magnifique texte, mais encore un fois on est face à une manipulation médiatique, personne n'en parle à part l'huma ...
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MessageSujet: Re: Evo Morales contre la "directive de la honte"   Evo Morales contre la "directive de la honte" Icon_minitimeSam 21 Juin - 21:17

Et la CIMADE réagit à son tour :

Citation :
Nous n'en voulons pas !

Réactionnaires, les dirigeants de cette Europe de la précarisation sociale viennent de consolider leur idéal. Le Parlement européen a adopté la directive de la honte : un coup dur pour l'Europe des droits de l'Homme

En adoptant, le texte de la « directive retour » négocié par les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration des 27 États membres, les parlementaires européens ont perdu une grande part de leur crédibilité dans leur capacité à tenir un rôle d'instance démocratique chargée notamment de la protection des citoyens en Europe.

Ils autorisent l'enfermement de migrants non communautaires pour une durée de 18 mois. En autorisant l'expulsion d'enfants, même hors de leur territoire d'origine. En instituant une interdiction du territoire européen de 5 ans, cette directive porte atteinte aux libertés publiques et fait de l'enfermement un mode de gestion courant des populations migrantes. Ces parlementaires ont, dans leur majorité, choisi de renoncer à toute velléité de résister à la logique policière qui sous-tend la politique d'immigration conduite par les ministres de l'Intérieur en Europe depuis 20 ans.

Ils doivent passer par une ratification des Parlements nationaux, c'est pour cela que dès septembre, une mobilisation unitaire doit s'imposer pour que ce texte ne soit pas adopté. Il en sera de même pour leur projet de durée de travail digne du 19 ème siècle.

Nous n'en voulons pas et nous saurons réunir les forces nécessaires.

Nos efforts pour faire exister une gauche enfin à gauche, un rassemblement, une force pour la transformation sociale et écologique vont se concrétiser. Oui, d'ici septembre, comme le montrent diverses initiatives nous sommes très nombreux à vouloir « un cadre permanent pour faire front à la politique de la droite et du patronat » (comme le propose l'Appel lancé par Politis).

Nous savons qu'aucune force constituée ne peut rassembler autour d'elle et seule, l'essentiel des forces pour ne plus subir.

Ces forces existent : des débats autour du NPA et ceux soulevés par des communistes unitaires, ou par des Verts, les quelques 10.000 signatures à l'appel lancé par Politis, comme des initiatives locales pour défendre des entreprises ou des mobilisations sur les services publics, des luttes pour le pouvoir d'achat aux grèves des sans papiers…

Non au bipartisme. La droite, comme la direction du PS, veulent nous enfermer à choisir une des variantes de l'adaptation au libéralisme. Oui au rassemblement ! Il le faut, il est nécessaire et les responsabilités des forces organisées sont grandes. Tous les mouvements sociaux portent assez d'exigences communes, des propositions d'une autre répartition des richesses : combien de cadres unitaires, de la réorganisation du secteur financier public à l'avenir de la Sécurité sociale, de l'avenir des services publics (eau, santé, transports, défense des postes de professeurs…) à la constitution de droits sociaux convergents en Europe. Contre les OGM et autres produits à soumettre au contrôle scientifique public, pour de rapides mesures de changement dans la production des économies d'énergie et de diversification de la production d'énergie…

Ce ne sont pas les idées qui manquent, ni les compétences pour en prouver mille fois le réalisme et la capacité réelle à produire et vivre autrement.

On sait trop ce qui manque. Malgré les refus passés, les échecs, nous sommes très nombreux à ne pas vouloir laisser continuer ce gâchis humain et écologique. Nous venons de voir comment le château de cartes biaisées de Sarkozy et ses acolytes s'est effondré parce que le peuple irlandais a eu l'occasion de voter.

Cela confirme bien deux choses : le caractère tout à fait illégitime du vote du 4 février dernier, en France, imposant le Traité sans consulter le peuple ; la possibilité de construire un rapport des forces, avec toutes celles et tous ceux qui veulent une autre Europe. Sachons donc discuter, préparer la rentrée sociale de septembre et consolider une alternative à gauche. Faisons donc un pacte, préparons-le.

Nous devons prendre un engagement : tous unis pour mettre en échec la droite et le patronat, pour proposer tous les éléments d'alternative.

Voir www.cimade.org

Publié le jeudi 19 juin 2008 ()
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