Les chercheurs en lutte

Puisque personne n'en parle, parlons-en :

Citation :

La lutte cryptique des chercheurs...
Dans un silence radio quasi complet, la plus grosse manifs des personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur depuis 2004 a réuni plus de 3000 personnes le 28 mai 2008 à Paris... Ce qui pousse les chercheurs dans la rue, c'est la politique de casse du système de recherche fondamentale et la disparition annoncée du CNRS.

A l'appel de SLR, SLU et divers syndicats du cru, L'Academic Pride a rassemblé plus de 3000 personnes à Paris et plusieurs centaines dans de nombreuses villes de province.

Dans une atmosphère qui manquait un brin de punch (peu de slogans travaillés, et des chercheurs peu coutumiers des luttes sociales...) et une météo à la botte du pouvoir (pluie intermittente), nous avons défilé pour protester contre les réformes en cours et à venir de l'enseignement supérieur (LRU) et du système de recherche (disparition de l'IRD et du CNRS entre autre, fonctionnement sur projets via l'ANR...).

Ces différents changements organisationnels, guidés par une volonté politique dépourvue de réelle connaissance du monde de la recherche et de son fonctionnement, va créer différents effets pervers :
la recherche fondamentale laissera place à une recherche plus appliquée, qui s'étouffe rapidement quand elle n'est plus alimentée par la fondamentale.
de nombreuses disciplines disparaitront car les politiques n'y voient pas de retour sur investissement convaincant (les sciences humaines et sociales à l'exception de l'économie pour faire simple voire simpliste, mais la biologie disparaitra aussi du fantôme du CNRS).
une absence de création de postes statutaires liée à la fusion des unités et/ou a leur absorption par les universités et les PRES (les méta-universités regroupées pour plus de visibilité internationale).
une recrudescence de CDD pour les jeunes chercheurs (financement en mode projet avec CDD de 2 à 4 ans accompagnant les crédits destines aux expérimentations), repoussant leur insertion professionnelle stable vers les 35 ans...
des CDD également pour les Maitres de Conférences des universités (on parle de 3 ou 4 ans renouvelable une fois dans certaines facs...).
le développement de filières professionnalisantes financées par les entreprises, formatant à prix réduit des étudiants qui pourront difficilement négocier leur diplôme en carton pâte avec un autre employeur que leur soit-disant mécène.

Seuls quelques aspects ont été évoqués ici, mais ce post était surtout destiné à attirer votre attention sur un mouvement qui reprend vie. Un peu tard, diront certains...

Plus de documentation sur les sites de Sauvons la recherche : http://www.sauvonslarecherche.fr

et de l'Academic Pride : http://www.academicpride.fr.nf

Suite du mouvement dans quelques jours, d'ici au CA du CNRS, le 19 juin...

Un jeune chercheur (en CDD cela va sans dire...)

>> http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=100501

CONVERGENCE DES LUTTES !!

et pourtant, on aurait bien besoin de lui accorder du budget à la recherche (cf débat sur le prix du pétrole)...