Les lycéens obtiennent de premiers reculs de la part du ministre, L'UNL appelle à manifester le 15 mai ! Paris, le 09 Mai 2008.
Xavier Darcos a reçu cet après-midi les organisations lycéennes pour ouvrir le dialogue et annoncer un certain nombre de mesures en réponse aux inquiétudes des lycéens mobilisés massivement depuis deux mois. Ces annonces vont dans le bon sens, mais restent très insuffisantes puisqu’elles ne répondent pas à la revendication principale des lycéens : le gel des suppressions massives de postes prévues pour 2008 et les années suivantes qui menacent le service public d’éducation.Le Ministre s’est engagé à ce que le BEP soit maintenu et à ce que le bac pro puisse continuer à être organisé en 4 ans, en fonction du niveau des élèves et des filières. Les lycéens ont également obtenu la mise en place d’une session de rattrapage pour le bac pro à l’image de ce qui existe pour les bacs généraux et technologiques, permettant enfin l’égalité des droits entre tous les lycéens.
Les lycéens ont également obtenu des outils pour permettre la réussite de tous avec la création d’un service public d’aide scolaire permettant de lutter contre les entreprises de soutien scolaire privées, réservées aux lycéens issus des familles les plus favorisées. Le Ministre s’est aussi engagé à ce que 1500 assistants d’éducation soient recrutés à la rentrée 2008 pour développer l’encadrement dans les lycées.
Le Ministre a annoncé la mise en place d’un statut du lycéen, prévoyant notamment la généralisation des maisons des lycéens, d’augmentation des prérogatives des CVL et CAVL et la mise en place d’une carte nationale du lycéen ouvrant des droits (culture, transport, etc...).
Enfin, les lycéens ont obtenu l’engagement du Ministre que la réforme du lycée permette de l’autonomie des lycéens et l’interdisciplinarité.
Cependant, ces avancées ne permettent pas de répondre à l’inquiétude majeure des lycéens sur l’avenir du service public d’éducation. Le ministre n’a répondu ni sur le rétablissement des 11 200 postes supprimés à la rentrée prochaine, ni sur le gel nécessaire des suppressions prévues les années suivantes (80 000 dans les 3 ans). Comment parler de réussite et permettre une réforme du lycée en supprimant à priori plusieurs dizaines de milliers de postes ?
L’UNL dénonce l’aveuglement idéologique du Ministre qui semble bien plus préoccupé par la recherche d’économies à tout prix plutôt que par l’avenir des lycéens et la qualité du système éducatif. Plutôt que de dénoncer « les lycéens qui manifestent tous les 15 mois » (Darcos) ou de trouver normal, « quand on est jeune, [d’être] forcément inquiet » (Sarkozy), le gouvernement serait bien inspiré d’entendre enfin le malaise et l’inquiétude des lycéens, à laquelle il ne répond pas, mais qu’il contribue à amplifier en appliquant une politique éducative régressive.
L’UNL constate avec satisfaction que Xavier Darcos a fait le choix du dialogue avec les lycéens. Le rendez-vous d’aujourd’hui tranche de manière significative avec les provocations de ces derniers jours, où le ministre dénonçait les manifestations lycéennes qui « ne servent à rien » et qui s’apparentaient à « une bouffonnerie ». En ouvrant le dialogue et en apportant aujourd’hui de premiers éléments de réponse à la mobilisation des lycéens, Xavier Darcos fait la démonstration que les manifestations ne servent pas à rien ! L’UNL lui demande de poursuivre ce dialogue.
L’UNL appellent donc l’ensemble des lycéens à poursuivre la mobilisation en manifestant massivement le 15 mai aux côtés des enseignants pour exiger le rétablissement des 11 200 postes en 2008, l’amélioration des conditions d’encadrement à la rentrée prochaine et la non application de la suppression d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite pour l’éducation dans les années à venir.
Florian Lecoultre
Président de l'UNL