Hyères : Plus d'un millier de lycéens en colère dans les rues hier
Les slogans fusaient en tous sens. Après les multiples manifestations de lycéens en France, face aux suppressions massives de postes d'enseignants, hier matin, c'était au tour des lycéens hyérois de se mobiliser.
Il est environ 10 h 30. Des cris et une cohorte de lycéens envahissent les rues du centre. Ces jeunes viennent du lycée Jean-Aicard, de Costebelle, du Golf-Hôtel, mais aussi certains de Maintenon et du lycée agricole.
Sept suppressions de postes à Jean-Aicard
L'agitation est à son comble. Cette manifestation spontanée rassemble près d'un millier de jeunes manifestants, prompts à hurler leur colère afin de dénoncer les sept suppressions de poste au lycée Jean-Aicard, et plus généralement, celle de 11 200 postes d'enseignant au niveau national.
Parallèlement, un seeting était organisé à 12 h 30, à proximité du lycée Jean-Aicard, organisé par un collectif de lycéens et de parents d'élèves, solidaires du mouvement des enseignants.
Ces derniers ont d'ailleurs suivi la manifestation, tentant de faire converger la cohorte vers le lycée. Mission quasiment impossible.
Manifestation spontanée parfois désorganisée
« Nous avons décidé d'organiser cette manif pour soutenir nos profs, lancent d'une même voix Sarah, Jodie, Mélissa, Manon, Ester et Morgane, en 1re STG2, à Jean-Aicard. Ce matin à 7 heures, nous avons installé les barrières devant le lycée. Grâce aux textos et aux coups de fil, nous avons pu rassembler la foule. Dans notre section, deux super profs ne seront pas renouvelés... »
Échauffourée avec la police
Malgré la bonne humeur de certains, la manifestation a toutefois été perturbée par une poignée d'agitateurs. Des oranges ou autres objets non identifiés ont parfois volé pour atterrir sur les manifestants. Du côté du lycée agricole, des vitres ont été cassées et le proviseur a porté plainte.
Face à l'agitation anarchique de certains jeunes, la police est intervenue de façon musclée. « Et injustifiée, se défend Gaël, étudiant à Aix et ancien de Jean-Aicard. Quatre policiers m'ont parlé de façon autoritaire me demandant d'enlever la poubelle que je venais de mettre sur la route. Je me suis exécuté et suis resté calme. Puis, l'un d'entre eux m'a plaqué contre le mur et m'a donné un coup de genoux dans le bas-ventre... Une fille a même reçu des jets de gaz lacrymogène. Franchement, c'était abusés»
Ce n'est qu'un début...
Devant le lycée, les enseignants mis sur le carreau s'inquiètent (lire page suivante). Gilles Desnots, professeur d'histoire-géo à Jean-Aicard, assure que « ce mouvement des lycéens est spontané, sans aucune manipulation des profs ou des syndicats. Les lycéens ne sont pas dupes ! À la rentrée, le proviseur avait réussi à sauver les postes, mais le rectorat a exigé qu'il révise sa copie. De ce fait, le couperet est tombé avec sept postes supprimés à la rentrée 2008-2009. »
Le maire à l'écoute
Reçue dans l'après midi par le maire Jacques Politi et deux adjoints, une délégation de parent, d'élèves et de professeurs a rappelé la raison de cette colère. « Nous ne sommes pas contre les heures supplémentaires, mais elles sont un prétexte pour supprimer des postes d'enseignant. Nous aimons notre métier et ne souhaitons pas nous plaindre... Mais le système a ses limites. On ne peut plus fonctionner dans ces conditions. Nous souhaitons le maintien des postes supprimés et un collectif budgétaire qui permettra de garantir une qualité d'enseignement. »
Message entendu.
(Source ===> Valérie Le Parc
Var-Matin)
Rappel, un jeune camarade du lycée golf hotel a été interpellé pour avoir lancé un projectile sur la police (geste que je n'ai pas vu, mais je crains que cette arrestation ai été faite pour montrer l'exemple et l'énervement d'une partie des policiers ...)