Une soixantaine d'enseignants du lycée Victor Hugo de Marseille sont en grève et occupent depuis jeudi matin cet établissement classé en zone d'éducation prioritaire pour protester contre la suppression de deux postes de professeurs, a-t-on appris auprès des grévistes.
"Deux postes d'enseignants en anglais et en allemand doivent être supprimés à la rentrée 2008. C'est inacceptable: nous avons déjà des élèves en grande difficulté et nous avons besoin de ces postes", a indiqué à l'AFP Annick Karsenty, professeur de sciences physiques et déléguée du syndicat SNES.
Les enseignants déplorent cette réduction de leurs moyens alors que leur lycée fait partie des sites d'excellence destinés à renforcer la mixité sociale et à créer des liens avec les filières d'enseignement supérieures.
"Il y a de belles déclarations de façade sur l'importance de l'éducation mais rien ne suit derrière en terme de moyens", a déploré Mme Karsenty.
Selon le rectorat de l'académie d'Aix-Marseille, seul "un demi-emploi" assurant 9H d'allemand par semaine sera supprimé à la rentrée 2008 et "le taux d'encadrement des élèves n'en pâtira pas".
Le lycée Victor Hugo, situé au centre de Marseille, accueille environ 1.100 élèves dont des BTS et compte une centaine de professeurs, selon les enseignants.
Selon le rectorat, 950 élèves sont prévus à la rentrée.
Les enseignants vont écrire un courrier aux parents pour expliquer les motivations de leur action et les invitent à soutenir leur mouvement.
De nombreuses manifestations d'enseignants et de lycéens sont organisées depuis fin mars dans toute la France afin de protester contre la suppression de 8.830 postes à la rentrée 2008.
Le ministre de l'Education nationale a indiqué lundi qu'il ne reviendrait pas sur ces suppressions.