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 Appel de détresse d'une enseignante [enfants sans papiers]

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AuteurMessage
CAm
De passage
De passage



Masculin Nombre de messages : 37
Age : 33
Ville : uzes (gard)
Date d'inscription : 15/02/2008

Appel de détresse d'une enseignante [enfants sans papiers] Empty
MessageSujet: Appel de détresse d'une enseignante [enfants sans papiers]   Appel de détresse d'une enseignante [enfants sans papiers] Icon_minitimeMar 26 Fév - 20:20

Voici un mail qui tourne chez nos compères les instits !

Cri de colère et de détresse, cri de révolte !

Laure Véziant professeur des écoles à Montélimar

Je
suis la maîtresse de Gevorg, le fils de Karin et Armen, qui est arrivé
en CP dans ma classe l'an dernier. Je suis la maîtresse de Gevorg qui a
disparu de ma classe vendredi 16 novembre en laissant toutes ses
affaires, même ce gros bâton de colle dont il est si fier.
Je suis
la maîtresse de Gevorg et d'autres encore dans la même situation, qui
voient sa chaise vide tous les jours et qui savent que leur tour peut
arriver.

Je suis la maîtresse de 22 enfants de 6 ans qui
apprennent qu'en France un enfant peut être obligé de s'enfuir de nuit
avec sa famille parce qu'il n'est pas français.
Je suis une
maîtresse qui doit enseigner à 22 enfants, qu'on est tous égaux, avec
les mêmes droits et les mêmes devoirs, que les lois sont faites pour
nous protéger, que c'est ce qu'on appelle les droits de l'homme dont on
est si fier en France.
Je suis une maîtresse qui doit arriver à
faire comprendre à 22 enfants que l'on doit résoudre les problèmes en
s'expliquant, et que lorsqu'on est dans son droit on sera écouté et
protégé… « Parce que c'est ça la justice, hein maîtresse ? »

Je
suis la maîtresse d'autres enfants sans papiers qui me regardent faire
l'appel sans Gevorg et qui continuent à apprendre à lire dans la langue
d'un pays qui ne veut pas d'eux.
Je suis une maîtresse parmi tant
d'autres qui devraient tous les jours essayer d'expliquer
l'inexplicable, accepter l'inacceptable, et ravaler cette rage et ce
dégoût d'être la fonctionnaire d'un Etat qui mène une chasse à l'homme
abjecte et dégradante.

Aujourd'hui je voudrais vous faire
comprendre à quel point mes collègues et moi-même sommes choqués par
ces drames humains, par cette politique de chiffres, de pourcentages et
de quotas appliquée à des personnes, des hommes, des femmes et des
enfants.

Je voudrais vous faire comprendre à quel point cette
souffrance engendrée par cette politique, devient ingérable,
insupportable pour nous, comme pour les enfants et les familles
concernées. Je voudrais vous dire à quel point nous avons mal devant
ces bureaux vides, ces cahiers abandonnés et ces stylos que personne ne
vient réclamer.

Je voudrais vous dire à quel point j'ai peur
d'arriver en classe et d'avoir perdu Gevorg ou Alexandre ou un autre
encore, parce que, non, ce ne sont pas des numéros ou des quotas, mais
parce que je les connais, je connais leurs sourires, je connais leurs
yeux.

Nous n'en pouvons plus de nous taire et de voir des
familles en danger rejetées en toute connaissance de cause ! Nous n'en
pouvons plus de nous demander en permanence ce qui va leur arriver là
bas !
Nous ne voulons plus être complices de non assistance à personne en danger.

Je
voudrais vous faire partager cette réflexion de William Faulkner : « Le
suprême degré de la sagesse est d'avoir des rêves suffisamment grands
pour ne pas les perdre de vue pendant qu'on les poursuit. » Alors merci
à tous d'être là et de partager le rêve de Karin, Armen, Alexandre
Gevorg et Grigory leurs enfants : Vivre sereinement auprès de nous,
venir chaque matin à l'école, et que ce rêve, avec eux et avec tous
ceux qu'on veut chasser hors de notre pays, on ne le perde pas de vue.



A diffuser sans modération

Le texte écrit est déjà sur le site RESF et le fichier audio y sera dans un moment http://www.educationsansfrontieres.org/?article10105
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