Appel à la paix [A diffuser et à lire]

En toute sincérité (puisqu'on est là dedans), je pense que tu traines un peu trop dans le pathos, ce qui nuit à l'argumentation de ton texte (sur un pur plan réthorique).
Pour ce qui est du fond, juste deux trois corrections. Certes, il faut s'unir, et c'est même urgent. S'unir en dépassant nos corporations et nos contradictions théoriques (et parfois pratiques). Cependant, s'unir ne veut pas dire jouer aux utopistes empathiques qui aiment tout le monde. En effet, de telles pratiques risquent plus de nous mener plus vers l'uniformisation de la revendication, puis de la pensée, que vers un plus gros poids médiatique. S'unir d'accord, rechercher le consensus encore plus, mais ne surtout pas trahir ses idées pour ça. Sinon, ce seront toujours les plus frileux qui l'emporteront car ce seront eux qui n'auront rien à lacher (car ils ne tiennent déjà pas grand chose). Lutter aux cotés de Bayrou, très peu pour moi.
Pour répondre à ce problème, je te propose une analyse un peu plus fine que le lyrisme de ton texte (qui, dans son genre, vaut surement plus de distinctions que je lui porte ici). Appelons ça l'union critique. Ce qu'il y a de redoutable dans l'union, c'est la majorité. Tous poussent au consensus (du moins, beaucoup, on ne mène pas une lutte dans son coin) mais certains en profitent. Ce sont généralement les mous du culs, les réformistes et les négociateurs qui semblent séduire pas leur frilosité. Il est donc important, au sein même de l'union tant que cela est possible, d'opposer ses points de vues aux vues dominantes. Pour une double raison: celle évidente de faire triompher ses thèses et l'autre, qui est de créer le salutaire équilibre au sein de la collectivité. Pour ne pas transformer une lutte globale en peau de chagrin de négociations, par exemple, il est important que certains poussent à la convergence, la radicalisation et la rigueur face aux parties adverses. Une véritable opposition a par exemple manqué en France, lors du front populaire, pour faire valoir la solidarité internationale avec l'Espagne révolutionnaire.
L'autre principe de cette union critique, c'est de toujours garder de la méfiance envers ce qu'on nous apporte. Relire les communiqués, les tracts, les points de vues etc. et les décortiquer pour éviter l'introduction d'idées malsaines dans la lutte. Comme dans une organisation, il faut savoir garder sa liberté d'analyse critique pour pouvoir s'opposer (pas comme les communistes des PC qui suivaient Staline comme des chiens assoifés, en gde majorité). Pour prendre un exemple plus récent et personnel: un mec se revendique, dit-on, dans la coord locale et sur mon lycée, de stal. Tu me dirais que je peux avoir d'excellentes discussions avec lui. Mais s'il me sort certaines paroles qu'on lui a attribué (role positif du goulag ou négationnisme de la collaboration totalitaire Staline-Hitler), la seule union qui aura lieu entre nous sera celle de mon poing et de sa gueule. Pour l'instant, je n'ai rien entendu de tel de sa part donc ça ne me gène pas. Et, même si c'est un cas extrême, ce serait de même avec mes plus anciens camarades et amis.
UNION OUI! ILLUSION UNIONISTE NON!
POUR UNE INCESSANTE REMISE EN CAUSE DE SOI-MEME ET DES AUTRES, POUR L'EQUILIBRE SALUTAIRE!
et... pour l'anarchisme!

Merci. Pour te répondre, le lyrisme que tu emploies n'est pas critiquable en soit, c'est le fait qu'il soit justement employé comme argument. Ce qu'il n'est pas, je le rapelle. Le lyrisme devrait, je pense, se trouver uniquement (à ce point là en tout cas) dans des textes litteraires et non dans des argumentaires et des textes de réflexions. Il serait donc peut-etre plus judicieux dans la partie com artistique.
Pour ce qui est du fond, encore une fois, je ne doute pas de tes bons sentiments mais j'ai déjà vu ce que donnait l'union à tout prix pendant le cpe. Le ps et la céget' reprennent le mouvement et tout le monde est content quand le cpe est abrogé mais que toutes les autres merdes qu'il y avait passe. C'est donc le danger de l'union qu'il me parait important de souligner après un texte littéraire, où c'est plus difficile à placer.
Pour ce qui est de ton texte, ne le change, c'est le tien, mais je précise juste quelques trucs pour justement qu'on puisse tous avancer. Simple mise en garde, donc.

Oui visiblement, mais ça permet toujours d'avancer.
Sur le principe d'union, je suis le premier à le promouvoir. Mais ça a des inconvénients. J'ai trouvé ça important de le souligner aussi pour qu'on y fasse attention et que l'union marche justement au mieux! Tant que ça ne pourrit pas un mouvement, c'est génial. Mais il faut s'en méfier tout de même. C'est tout.
Et garder ses positions politiques en les assumant comme tu dis, y compris au sein de l'union.
Je crois qu'on est globalement d'accord, sauf que j'insiste plus que toi sur les risques. Mais ceci uniquement dans le but de se construire au mieux, surtout pas de décourager les unions.

Oui, l'union a ses risques...
Si le rapport de force entre les orgas membres de cette union est équitable, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes.
Mais union ne veut pas dire fusion : s'unir autour d'une même cause ne signifie pas abandonner ses idées au profit d'une soupe idéologique moyennisée, arrondie, etc. Une telle stratégie serait totalement néfaste, quel que soit d'ailleurs les investigateurs d'une union.
Mais dans le cadre d'une union contre la guerre dans un pays comme le nôtre, je ne pense pas qu'il y ait lieu à ce genre de problème...

Flatterie.
Ouvrir les esprits, peut être pas. mais faire avancer le débat j'espère. :-)
merci à toi des réponses