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| Sujet: La France dernière de l'OCDE pour l'encadrement des élèves Mar 15 Fév - 5:15 | |
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La France dernière de l'OCDE pour l'encadrement des élèves
Après la justice, c'est au tour de l'éducation nationale de marquer un recul dans les classements internationaux. Selon une note du Centre d'analyse stratégique (CAS), organisme rattaché à Matignon, notre pays est celui qui possède le plus faible nombre de professeurs par élève parmi les 34 membres de l'OCDE
Avec 6,1 enseignants pour 100 élèves ou étudiants, la France est bonne dernière, loin derrière la Suède, connue pour son fort taux de fonctionnaires, mais aussi très en dessous de la Grèce ou du Portugal, où le taux d'encadrement monte à 9 professeurs pour 100 élèves ou étudiants. Plus précisément, si la France est dans la moyenne pour le collège et le lycée, avec un taux de 7,1 enseignant pour 100 élèves, elle dégringole pour le primaire et l'enseignement supérieur, où on ne compte que 5 enseignants pour 100 étudiants ou élèves.
CESSER LE NON-REMPLACEMENT SYSTÉMATIQUE D'UN FONCTIONNAIRE SUR DEUX
"Entre 2003 et 2008, l'éducation nationale et la recherche contribuent pour les deux tiers aux départs à la retraite des fonctionnaires des ministères civils. Le taux de remplacement des personnels titulaires de l'éducation nationale et de la recherche est passé de 110 % en 2003 à 63 % en 2008 (de 122 % à 71 % pour les personnels enseignants de ces ministères)", peut-on lire dans la note. Entre 2007 et 2010, 50 000 postes d'enseignant ont été supprimés dans le primaire et le secondaire. Les effectifs doivent être réduits d'autant d'ici à 2013. Mais le rapport du CAS préconise de cesser la systématisation du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux : "Partant d'un taux d'encadrement plutôt faible dans le primaire et le supérieur par rapport aux autres pays de l'OCDE, l'ajustement à la baisse des effectifs doit nécessairement être différencié par niveau d'éducation", explique le rapport, qui note également que le salaire des enseignants français est "faible en comparaison internationale".
QUALITATIF ET QUANTITATIF
Lors de ses vœux aux personnels de l'éducation, le 19 janvier, Nicolas Sarkozy a continué de défendre les suppressions de postes, expliquant : "Dans la société française nous devons réfléchir autrement qu'en quantité, mais en qualité". Selon le chef de l'Etat, "il y a 600 000 enfants de moins et il y a 45 000 enseignants de plus" qu'au début des années 1990. "La réponse ne peut pas être celle uniquement du nombre des effectifs, la réponse c'est celle de la qualité de formation et de la qualité de rémunération".
Des chiffres relativisés par le même Nicolas Sarkozy lors de son émission sur TF1, le 11 février : "Depuis 20 ans, il y a 500 000 élèves en moins et 34 000 enseignants en plus", avait alors expliqué le chef de l'Etat. Qui n'avait pas souhaité répondre sur ce sujet, se contentant d'expliquer qu'il était temps "d'arrêter de se focaliser sur le quantitatif et de se mettre sur le qualitatif". Environ 16 000 postes ne seront pas renouvelés à la rentrée 2012 dans l'éducation.
Le Monde.fr _______________________________________________________________________________________ - Citation :
- "Quand un enseignant est absent, il est du devoir du ministère de le remplacer"
Les enseignants sont appelés à faire grève jeudi dans toute la France pour protester notamment contre les 16 000 nouvelles suppressions de postes de professeurs prévues à la rentrée 2011, en dépit de la hausse du nombre d'élèves.
En Seine-Saint-Denis, des parents d'élèves protestent depuis plusieurs semaines contre le manque de remplaçants. Ils ont occupé, lundi 7 février, des dizaines d'écoles de ce département touché par un taux élevé d'absentéisme chez les instituteurs du primaire, sans disposer d'une "réserve" d'enseignants remplaçants adaptée. Michel Hervieu, vice-président de la principale fédération de parents d'élèves (FCPE), revient sur la situation. Quels ont été, jusqu'à présent, les effets de votre mobilisation ? La situation a très peu évolué, même si nous avons tapé du poing sur la table lundi. Il y a eu un conseil départemental de l'éducation nationale, mais celle-ci a botté en touche sur nos questions. En fait, la seul réponse qui nous ait été apportée remonte à quelques jours, et concerne la seule ville d'Epinay-sur-Seine. L'éducation nationale a décidé d'y mettre à disposition trois remplaçants supplémentaires, passant ainsi de 27 à 30. Il ne s'agit évidemment pas de créations de poste : ils ont été déplacés depuis une autre circonscription. Ce qui est déplorable, c'est de devoir déshabiller un secteur pour habiller celui qui remue le plus. C'est ce mode de résolution qui est privilégié en permanence. C'est d'autant plus dommage qu'Epinay n'est pas la seule ville touchée par ce problème : cela concerne tout le département. Depuis septembre, nous avons comptabilisé plus de 700 jours d'absence.
L'inspecteur d'académie expliquait que le taux de remplaçants dans le "93" était similaire à celui des autres départements, tout en reconnaissant que les enseignants y sont plus absents qu'ailleurs. Quelles sont les raisons de ce phénomène ? Il y a un mal-vivre qui touche toute la Seine-Saint-Denis, enseignants compris. Notre département est stigmatisé. Il a besoin de davantage de moyens. Beaucoup de familles d'ici sont prises en charge par les services sociaux, par exemple. Ce mal-vivre fragilise peut-être les enseignants. Mais le mot d'ordre de la FCPE est simple : quand un enseignant est absent, il doit être remplacé ! Il en va de la responsabilité de l'éducation nationale.
Les parents d'élèves avaient annoncé vouloir déposer un recours à la Halde pour discrimination territoriale. Où en est-on ? Nous sommes en train de constituer le dossier. Nous avons par ailleurs mis en place en Seine-Saint-Denis un système de recours administratif pour les parents d'élèves. Nous les incitons à nous signaler chaque absence non remplacée, afin de mettre M. Chatel devant un tribunal administratif. Il devra y répondre concernant la continuité du service public. L'an dernier, nous en avons déposé plus de deux cents. La procédure prend du temps, mais nous savons les difficultés que connaît notre justice. Pour frapper un grand coup, nous allons regrouper tous ces recours pour les déposer d'un coup après les vacances scolaires. Nous nous associons également à la manifestation prévue jeudi 10 février à 14 h 30 au départ du jardin du Luxembourg, à Paris. Nous voulons protester contre ce non-sens : d'un côté l'exécutif souhaite supprimer les allocations familiales pour les parents d'enfants absentéistes, de l'autre les enseignants absents ne sont pas remplacés et 16 000 postes sont sur le point d'être supprimés dans l'éducation nationale.
propos recueillis par Vincent Matalon pour Le Monde.fr | |
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