Voilà, un petit bilan des deux manifs auxquelles j'ai été aujourd'hui.
EPINAL (après-midi)
Bonne manif, pas mal de monde. Mais je compte quand même aller à Nancy la prochaine fois parce qu'à Epinal, on parle un patois que j'ai du mal à saisir :
-A Epinal, on ne dit pas (ou peu) "police partout, justice nulle part", on dit "la police avec nous".
-A Epinal, on ne dit pas "Tous ensemble, tous ensemble, grève générale", on dit "Tous ensemble, tous ensemble, ouais, ouais"
-A Epinal, on ne chante pas l'Internationale à la fin des manifs, on chante la Marseillaise.
Autrement, petit incident suite à une dérivation du parcours par une partie du cortège qui nous a menés à la préfecture. Un jeune est monté au-dessus de la porte pour y mettre des drapeaux et un autre homme a voulu le rejoindre, mais les flics ont commencé à baliser (en particulier l'un d'eux qui a un peu utilisé sa bombe lacrymo). A force de bousculades, le mec est quand même arrivé à grimper.
MIRECOURT(matin)
En fait, la manif de Mirecourt était improvisée par mes camarades du lycée agricole et forestier. Au départ, on devait bloquer le lycée, mais l'idée a été abandonnée parce que la CPE a dit qu'on avait pas le droit (on est encore bien gentils). On est donc partis avec comme seul matériel trois ou quatre mégaphones, quelques petits tracts à mettre sur les voitures et un peu de slogans (notamment le slogan "Vous voyez-vous en déambulateur, à 67 ans, assis sur vos tracteurs?" qui résumait l'un de nos principaux
arguments : mettre en évidence le fait que 2 ans de travail en plus pour les agriculteurs, c'est particulièrement dur, même si c'est loin d'être le seul métier concerné). Après avoir fait un flop en tentant de prendre avec nous des élèves du lycée général, on a étés au Centre de Formation et d'Apprentissage. Là, un monsieur qui était peut-être le directeur a dit qu'on n'avait pas du tout le même statut que les apprentis et que c'était plus compliqué pour eux de faire grève parce qu'ils étaient salariés. Il a ajouté qu'il ne s'opposerait pas à ce que des apprentis nous rejoignent, mais qu'ils seraient sanctionnés par leur maître d'apprentissage (aucun n'est venu). Ensuite, deux flics ont entrepris celle qui a sûrement dû être taxée de meneuse (il en faut toujours) pour lui dire que :
-On n'avait pas le droit de manifester pendant toute la journée
-On n'avait pas le droit d'aller au centre-ville
-On devait rester sur les trottoirs
-On ne devait rien casser (ils s'attendaient à ce qu'on renverse du lait en mode FNSEA?)
On est ensuite retournés au lycée général où on a réussi à trouver à peu près une vingtaine d'élèves pour nous rejoindre. On s'est donc retrouvés à environ une centaine. On a voulu retourner au lycée agricole pour agrandir encore notre nombre, mais c'est finalement là que s'est terminée la manif.