La mobilisation du 93/94 s’étend : appel à la grève académique intersyndical jeudi 11/02

Après la journée de mobilisation du mardi 9 février,
qui avait rassemblé plus de 200 grévistes, parents
d’élèves et lycéens lors d’une manifestation devant la mairie
d’Aubervilliers, c’est aujourd’hui près de 600 personnes qui
manifestaient à Saint-Denis, place de l’hôtel de ville. Plus d’une
cinquantaine d’établissements du département étaient représentés.
Une AG s’est tenue à 16 heures dans la salle du conseil municipal
de la mairie, regroupant environ 200 personnes.

Face à cette mobilisation montante, la presse, plus
prompte à focaliser sur les événements de Vitry-sur Seine et à
n’aborder la colère des enseignants que sous l’angle sécuritaire, a
commencé à relayer le mouvement dans toute son étendue.
Voici le lien vers un article de Rue 89 :
(ne pas se laisser rebuter par le titre de l’article...)

Le ras-le-bol général sur les conditions de travail
(aggravés par la montée des tensions sociales dans les quartiers les
plus défavorisés), et un accord sur des revendications claires et
urgentes expliquent en partie la rapidité et le succès de cette
mobilisation.

Ces revendications portent sur le refus des
suppressions de postes (et une inversion de cette tendance face à la
hausse démographique qui touche aujourd’hui les collèges), sur le refus
de la casse du statut, de la réforme de la formation des maîtres
(stagiaires à plein temps dans le premier et le second degré), de la
disparition progressive des TZR et d’un système de remplacements qui
veut faire feu de tout bois : contractuels, recalés au concours…

Les personnels demandent la titularisation de tous les
précaires, notamment les emplois de la Vie Scolaire, les agents TOS,
les contractuels (dont Sarkozy avait parler en l’air lors de son
intervention télévisée). Ils attirent l’attention sur les attaques
répétées menées par le gouvernement contre le service public
d’éducation et le service public en général, à un rythme effréné, et
d’une violence sans précédent (évaluations en primaire, socle commun,
abolition de la carte scolaire, réforme Chatel, décret sur la mobilité
du fonctionnaire, etc…).
La FCPE insiste quant à elle sur l’importance du remplacement des
professeurs par des personnels formés,
et a parlé du dispositif « Où y a pas cours ».

Tous ces constats et toutes ces revendications rendent
une réponse massive et déterminée plus que jamais
nécessaire et urgente.
Les sections départementales du SNES, de SUD et de la CGT appellent
désormais à suivre le mouvement. Un appel académique intersyndical a
été lancé pour une journée de grève et de mobilisation jeudi 11 février.
Un manifestation est prévue à Paris à 14h00, de l’Odéon
jusqu’au ministère de l’Education Nationale.

Cette journée n’est qu’une étape, au vu tout d’abord de
la mobilisation de plusieurs établissements qui poursuivent une grève
reconductible commencée pour certains depuis le 1er février, et dans la
perspective d’un mouvement national dont la province pourrait prendre
le relais lors des vacances en région parisienne. Lors de l’AG à
Saint-Denis, il a été prévu d’autres journées de mobilisation pour la
semaine prochaine, dont au moins la journée du mardi 16 février.
Tous les établissements sont donc invités à organiser des AG locales, à
prendre contact avec les parents d’élèves, à tourner dans les
établissements voisins pour rencontrer les collègues, à créer une boîte
mail sur le modèle de celle du lycée Henri Wallon à Aubervilliers
(henriwallonengreve (at) gmail.com).
Voici le lien vers le blog d’information et d’échange qui s’est créé pour la Seine-Saint-Denis.