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 La Croix - l'échec de la suppression de la carte scolaire

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La Croix - l'échec de la suppression de la carte scolaire Empty
MessageSujet: La Croix - l'échec de la suppression de la carte scolaire   La Croix - l'échec de la suppression de la carte scolaire Icon_minitimeDim 20 Sep - 19:50

Un point sur l'assouplissement important qu'a connu le fonctionnement de la carte scolaire, avec cet article qui met le doigt sur les problèmes de mixité qui se renforcent... Comme nous l'avions prédit.

Citation :
Même assouplie, la carte scolaire n’a pas favorisé la mixité

20/09/2009 20:00

Si elle a apporté davantage de transparence, la réforme lancée il y a deux ans a eu tendance à creuser le fossé entre « bons » et « mauvais » établissements

En décembre 2007, Nicolas Sarkozy insistait, dans un discours prononcé à Angers, sur l’un des points phares de son programme : « Je remplacerai la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements. » Quelques mois plus tard, à peine à l’Élysée, le nouveau chef de l’État annonçait la « suppression » de ladite carte, objet d’âpres batailles idéologiques, et laissait accroire aux familles qu’elles auraient désormais toute latitude pour scolariser leurs enfants dans les collèges et lycées publics de leur choix.

En fait de suppression, il s’agit d’un simple assouplissement. L’inspecteur d’académie ne peut ainsi refuser d’inscrire un enfant dans le collège de proximité. À l’inverse, il n’est tenu d’accorder une dérogation que si l’établissement souhaité, hors secteur, dispose de places disponibles. À défaut, ce sont les anciens critères qui permettent de départager les dossiers : restent prioritaires les élèves handicapés ou bénéficiant de soins à proximité de l’établissement, les boursiers au mérite, les boursiers sociaux, les enfants qui ont choisi des options rares, etc.

Les demandes de dérogations émanent surtout des classes moyennes
Il n’empêche. Nombre de familles tentent leur chance. En 2008, le nombre de demandes de dérogation avait augmenté de 17,7 %. Et cette année, il a de nouveau progressé de 9,4 %, avec 105.000 demandes pour les seules entrées en 6e et en seconde. « En mai dernier, je m’attendais à voir disparaître l’une de mes trois classes de 6e », témoigne Véronique Schmauch, principale du collège Mozart, dans le très populaire 19e arrondissement de Paris. « Si mes effectifs se sont finalement maintenus, c’est notamment que certains parents ont dû, pour des raisons financières, retirer leurs enfants du privé. » Selon elle, la tentation du « zapping » est très largement partagée. «Il suffit qu’un enfant présente de mauvais résultats pour que ses parents, convaincus que la faute incombe à mon équipe, cherchent un nouvel établissement », confie-t-elle.

Pour l’essentiel, cependant, les demandes de dérogations émanent de parents d’élèves issus des classes moyennes (cadres, professions intermédiaires du secteur public), rappelle la sociologue Agnès Van Zanten (1). « Les classes supérieures, elles, vont habiter à proximité des meilleurs établissements ou inscrivent leurs enfants dans le privé. »

En toute logique, seuls certains bassins scolaires situés dans les agglomérations connaissent des tensions liées à la carte scolaire, tensions qui semblent plus fortes cette année. Le pourcentage de demandes de dérogation acceptées atteint ainsi 72 % pour les entrées en 6e et 65 % pour celles concernant les élèves de seconde, alors que le taux de satisfaction, toutes classes confondues, s’élevait l’an dernier à 88 %. D’où la déception de nombreuses familles, notamment à Paris, où des centaines d’élèves provenant de collèges privés avaient cru, à tort, pouvoir rejoindre un « bon » lycée public et se sont, pour certains, retrouvés sans affectation le jour de la rentrée.

"Certains établissements ont fait le plein, tandis que d’autres sont en train de se vider "
« Dans bien des zones, certains collèges ou lycées ont fait le plein, tandis que d’autres sont en train de se vider », observe de son côté Michel Richard, le secrétaire adjoint du SNPDEN, principal syndicat de chefs d’établissement. S’il n’était « pas favorable à un maintien de la sectorisation telle qu’elle avait été conçue dans les années 1960 », ce principal d’un collège versaillais juge indispensable de maintenir une régulation de l’État. « Sinon, ce serait accorder un chèque en blanc aux chefs d’établissement, qui alors ne chercheraient à recruter que les meilleurs élèves », dit-il.

Précisément, quid de cette mixité affichée comme le but premier de la réforme ? « Le peu de données dont nous disposons semblent indiquer que l’objectif n’est pas atteint », avance Marco Oberti, membre de l’Observatoire sociologique du changement (Sciences-Po-CNRS), qui, en partenariat avec le ministère de l’éducation et la Halde, étudiera l’an prochain les effets de l’assouplissement de la carte scolaire.

« Dans certains établissements des Hauts-de-Seine, par exemple, la proportion d’élèves venant de la plus haute catégorie socioprofessionnelle était l’an dernier d’environ 50 % et a continué à augmenter cette année, tandis que le pourcentage d’élèves issus de familles défavorisées a stagné, voire décliné», dit-il.

Même constat au collège Mozart, à Paris, où, selon sa principale, la réforme a renforcé « l’effet ghetto». « La plupart des familles ne prennent pas le temps de réfléchir au cheminement de leurs enfants. Elles veulent à tout prix qu’ils intègrent un collège du centre de Paris, même s’ils n’en ont pas le niveau, et ne voient pas que la taille modeste de notre établissement permet un meilleur suivi», déplore Véronique Schmauch.

"C'est en se confrontant à la différence que l’on progresse"
« Le public du collège Mozart est de plus en plus homogène. Or, c’est en se confrontant à la différence que l’on progresse », dit-elle. La sociologue Agnès Van Zanten se montre tout aussi pessimiste. Au mieux, dit-elle, la réforme a permis de donner la priorité aux boursiers au mérite ou aux boursiers sociaux (selon le ministère, leurs demandes de dérogation ont été satisfaites à 84 % pour les élèves de 6e et à 76 % pour les élèves de seconde, mais elles représentent environ 10 % du nombre total de dossiers traités).

« Plutôt que de mixité, il faudrait parler de justice individuelle : là où le dispositif a été appliqué à la lettre, on a sauvé quelques élèves venant des quartiers difficiles en leur permettant d’intégrer des collèges et lycées prestigieux », affirme-t-elle. Pourquoi ? Parce que le système bute non seulement sur les capacités d’accueil mais aussi sur une offre hiérarchisée et non diversifiée. « Les parents ont des établissements une vision polarisée : il y a d’un côté les bons, de l’autre les mauvais, classés ainsi en fonction d’un double critère, les résultats scolaires et le public», affirme Agnès Van Zanten.

« Pour que le système fonctionne et produise davantage de mixité, il faut que les établissements aient chacun leur identité, leur ligne pédagogique », estime le député UMP du Nord Christian Vanneste. « Cela suppose une autonomie des établissements, y compris dans le choix des élèves, et la suppression totale des critères géographiques. Les résultats et l’adhésion de la famille aux valeurs du collège ou du lycée en question doivent primer », fait valoir ce tenant d’une approche libérale.

« La définition des secteurs scolaires, ne saurait être remiseen cause »
Le nouveau ministre de l’éducation, Luc Chatel, s’engagera-t-il dans cette voie ? Peu probable. « La définition des secteurs scolaires, qui appartient aux collectivités locales, ne saurait être remise en cause », déclare Jean-Louis Nembrini, directeur général de l’enseignement scolaire. « Mais nous continuerons à accorder les dérogations avec plus de souplesse, avec une exigence de transparence», dit-il, sans préciser si le dispositif en vigueur sera modifié pour la rentrée prochaine.

Celui-ci prévoit un maintien des moyens alloués aux établissements « repoussoirs ». Mais dans l’hypothèse où la perte d’effectifs se poursuivrait, les collèges et lycées concernés pourraient fermer purement et simplement. C’est le sort qu’a connu, en juin dernier, sur fond de querelles politiques, le collège Paul-Giera, à Avignon.

En réalité, cet établissement classé « ambition réussite », le noyau dur de l’éducation prioritaire, n’avait pas attendu la réforme de la carte scolaire pour voir fondre ses effectifs, passés de 720 à 300 élèves en l’espace de six ans. « La moitié de ses élèves sortaient du système scolaire à 16 ans sans la moindre qualification », justifie l’inspecteur d’académie Bernard Lelouch, qui a dû « recaser » les effectifs du collège fermé dans deux établissements prestigieux de centre-ville.

« Pour l’un d’eux, nous nous attendions à de nombreux départs de familles allergiques à la mixité, mais cela ne s’est pas produit. Quant à l’autre, davantage habitué aux mélanges sociaux, il comptera, sur un total de 560 jeunes, 200 élèves issus de quartiers difficiles. Pour que cela se passe au mieux, on applique une pédagogie différenciée et on crée cinq nouveaux postes de conseillers principaux d’éducation », dit-il, avant de conclure : « Quand ambition et réussite se traduisent par échec et désespoir, il est temps de fermer. »

Denis PEIRON

>> http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2393958&rubId=4076
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