RÉFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS :
UNE PRÉCARISATION PLANIFIÉE
Les enseignants-chercheurs, en lutte pour la défense de leur statut national, se sont aussi mobilisés depuis le mois d’octobre contre la réforme de la formation des enseignants, dite « mastérisation des concours ». L’expression recouvre :
- réforme des concours de recrutement PE et PLC (Ministère de l’Education Nationale)
- préparation des concours intégrée à 2 années de « Master-Enseignement », après la licence (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche)
Nouveau CAPES :
- réduction de la part du savoir disciplinaire (niveau de connaissances exigé : Licence)
- à l’oral, 1 exercice pédagogique et 1 entretien sur la « connaissance du système éducatif » — en Langue Vivante par ex., la compétence orale ne sera guère évaluée !
- présence au jury de membres extérieurs au système éducatif
- le candidat passe le concours en 2e année de master : écrit en janvier, oral en juin
- suppression de l’année de stage rémunéré au profit d’un stage au 2e semestre (après l’écrit) ; après l’obtention du concours, le nouveau professeur enseigne à temps plein
Précarisation du métier d’enseignant
- les « reçus-collés » (titulaires d’un master-Enseignement, ayant échoué au concours) pourront être recrutés directement par les chefs d’établissement, comme contractuels (CDD de 10 mois avec 24 h de cours hebdomadaires), ou vacataires (congédiés des établissements sans droit au chômage après avoir effectué 200 h d’enseignement) : « main d’œuvre » flexible et docile
- avec la réduction des postes mis au concours, leur nombre dépassera bientôt celui des fonctionnaires dont le statut apparaîtra comme un anachronisme…
Mastérisation des concours et Réforme des lycées : tout est lié
- semestrialisation et système d’options : voilà les bouche-trous dont un chef d’établissement aura besoin — cf. Circulaire ministérielle du 17 octobre sur les Nouveaux concours : « Passer […] d’une logique de revalidation du niveau universitaire à une logique de recrutement conforme aux besoins de l’employeur »
- si cette réforme de « mastérisation des concours » passe, elle crée les conditions d’application de la réforme des Lycées. Xavier Darcos n’a pas reculé, il attend la mise en place des nouvelles possibilités de recrutement.
Les universitaires ne veulent pas organiser les conditions d’une telle dégradation des savoirs et des métiers d’enseignement : ils ont massivement refusé d’élaborer les structures de ces nouveaux masters (que le Ministère exigeait pour mi-février).
POUR LA DÉFENSE DE L’ENSEIGNEMENT PUBLIC,
DÉMANTELÉ À TOUS LES NIVEAUX
UNISSONS NOS FORCES !Les enseignants de l’université de Tours
mobilisés contre la réforme des concours de recrutement