Animateur Administrateur
Nombre de messages : 9064 Age : 32 Ville : Grand Ouest Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Les radios libres en danger de mort Sam 14 Juin - 21:21 | |
| Un sujet qui m'intéresse particulièrement, celui des radios libre. Voici un mail qui tire la sonnette d'alarme ! - Citation :
- Bonjour à tou-te-s
> > L'appel à candidatures pour la radio numérique a été repoussé au 1er > octobre prochain pour la première vague, cela nous donne plus de temps > pour nous faire entendre. Vous trouverez en pièce jointe et ci-dessous > un communiqué proposé par des radios associatives non commerciales et > des soutiens dans d'autres médias à but non lucratif. Les signatures > sont recueillies jusqu'à fin juin, le communiqué sera ensuite adressé à > la presse et aux institutions - vous pouvez répondre sur > radiosenlutte@free.fr pour vous y associer. Un site internet est > opérationnel sur http://radiosenlutte.free.fr, pour que nous puissions y > partager analyses, émissions, jingles sur le numérique, etc.. Il ne > s'agit pas de se substituer au travail des syndicats ou de créer une > nouvelle fédération, mais de contribuer par notre mobilisation à ce que > la radio numérique terrestre prenne en considération les spécificités de > nos antennes. > > Solidairement et radiophoniquement > Radios en lutte > radiosenlutte@free.fr > --- > > Les radios libres au crible du numérique > > > Il y a plus de 25 ans, le mouvement des radios libres faisait tomber le > monopole d'Etat sur la radiodiffusion et ouvrait la bande FM aux > multiples expressions sociales, culturelles, politiques et musicales - > aujourd'hui, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel lance la radio > numérique terrestre (RNT) dans des conditions qui mettent en péril les > actrices et continuatrices de ce mouvement, les radios associatives non > commerciales, dites de catégorie A. Le remplacement de la diffusion en > FM par celle en numérique est présenté comme une évolution strictement > technique, permettant de diffuser davantage de stations et d'associer au > son des données supplémentaires (nom de l'émission et des invités, > publicités, pochettes d'albums, météo...). Nous y voyons une mise en > danger des radios associatives non commerciales, une volonté > d'uniformisation du paysage radiophonique et la consécration d'une > conception technocratique de l'audiovisuel. La « diversité » numérique > s'annonce davantage comme la multiplication de programmes clonés que > comme une ouverture aux alternatives, aux minorités et aux expérimentations. > > Une logique de colonisation / La confusion et la précipitation dans > lesquelles se fait cette transition jouent en faveur des industriels, > des antennes commerciales et des grands réseaux de radios : principaux > bénéficiaires de la radio numérique, qui leur permettra d'accroître leur > maillage du territoire, ils sont aussi les seuls à disposer des > compétences techniques et des outils financiers qu'elle impose. Une > consultation publique organisée en octobre 2006 par le CSA mentionne de > manière explicite les inquiétudes des associatives, sans que l'appel à > candidatures numériques de 2008 en tienne aucunement compte. Ce dernier > a été lancé de manière abrupte, sans concertation et sans que la > spécificité des radios de catégorie A soit prise en considération : > prioritaires sur le premier appel mais pas sur les suivants, on les > contraint à demander une fréquence numérique sans leur donner les moyens > de l'exploiter. Elles qui n'ont pas d'intérêt particulier à passer au > numérique, étant donné qu'elles diffusent en local et ne seront pas > nécessairement en mesure ni désireuses de développer les fameuses « > données associées », risquent tout simplement de se retrouver sans > aucune fréquence lorsque la bande FM sera éteinte. L'État, les réseaux > et les industriels organisent et vantent la ruée vers le numérique, mais > dans le même temps les fréquences associatives non commerciales sont > averties, comme aux débuts de la FM, que les places seront rares : > l'éviction d'un certain nombre d'entre elles se prépare ainsi, à un > moment où dans leur ensemble les médias du tiers secteur, c'est-à-dire > associatifs et non commerciaux, sont précarisés plutôt que soutenus. > > Une logique de rentabilité / Les radios de catégorie A sont > principalement subventionnées par le Fonds de Soutien à l'Expression > Radiophonique (FSER), créé suite à la libération des ondes, et > approvisionné par une taxe prélevée sur les revenus publicitaires de > l’audiovisuel commercial et public. La fin de la publicité annoncée sur > les médias de service public risque d'entraîner dès 2009 une baisse de > 30 % des fonds du FSER, donc une coupe proportionnelle des subventions > qu'il reverse aux antennes non commerciales. Le passage au numérique, > censé se faire au même moment, représente un coût considérable pour les > radios : investissement en matériel, formation à la nouvelle > technologie, et double diffusion (sur la bande FM et sur la bande > numérique) à assurer pendant plusieurs années. Or à ce jour, non > seulement aucune compensation du FSER n'est décidée pour qu'il puisse > maintenir ses subventions, mais aucun financement spécifique n'est > effectif pour le passage au numérique – et ce dans un contexte de baisse > généralisée des aides publiques, qui affecte l'ensemble du secteur > associatif. Lors de la consultation publique du CSA, proposition a été > faite d'adopter le must-carry : en vigueur notamment aux Etats-Unis, il > oblige les diffuseurs à héberger gratuitement les antennes locales sans > but lucratif - la suggestion n'a pas été retenue. La réalité des radios > sans publicité ni profit est tout simplement ignorée dans ce passage au > numérique - il en va d'elles comme, par exemple, des minimas sociaux, de > certaines prises en charge médicales, ou de la recherche fondamentale : > ce qui n'est pas rentable pourrait aussi bien disparaître. > > Une logique de contrainte / Actuellement, chaque radio choisit son > diffuseur ou bien s'auto-diffuse, et émet ainsi sur la fréquence qui lui > a été attribuée par le CSA. Avec le passage au numérique, les radios > devront nécessairement passer par un nouveau prestataire technique > appelé « multiplexeur », chargé de coordonner la diffusion de neuf > programmes sur une même fréquence. Le multiplexage signe donc la fin de > l'autodiffusion, et inaugure une double obligation : celle de transiter > par un prestataire, et celle de se pacser avec huit autres radios pour > être diffusées. Les tarifs des multiplexeurs seront fonction de la > qualité d’écoute et de la nature des « données associées » - il existe > donc un risque certain que ces prestataires privés jouent un rôle dans > l’attribution des places des radios (ce qui était en FM du ressort du > seul CSA). > > Une logique de verrouillage / Une norme unique de diffusion, nommée > T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting), a été imposée : il > ne s'agit pas d'une norme audio mais vidéo, dont les tests en radio > n'ont pas été convaincants. Elle a été conçue par des industriels sud-coréens pour la > Télévision Numérique Coréenne. En 5 ans, seuls 20% de la population du > pays se sont équipés. Étonnamment, la France est le seul pays en Europe > à avoir choisi cette norme, nos voisins européens ayant opté pour le DAB > ou le DRM (norme non propriétaire). Ce choix a été poussé par les > antennes commerciales et les réseaux de radios, qui voient dans les « > données associées » l'opportunité d'un nouveau support publicitaire et > spectaculaire. Comme précédemment en matière de logiciels ou d'échanges > de données, le numérique est employé pour verrouiller des accès alors > qu'il aurait été l'occasion d'une plus grande ouverture. > > Une logique de consommation / Les récepteurs numériques coûtent > actuellement 6 fois plus cher qu'un transistor classique - leur prix va > certainement baisser au fil des années, il n'en reste pas moins que de > nombreuses personnes n'auront ni les moyens financiers ni l'aisance > technique pour accéder à cette technologie. Un certain nombre de radios > restées libres ont fait le choix, social, politique, culturel, de donner > la parole à ceux qui ne l'ont pas : les quartiers populaires, les > non-professionnel-le-s, les non-spécialistes, les communautés immigrées, > le mouvement social, les actrices et acteurs des luttes, les initiatives > culturelles non commerciales... Alors que l'accès à internet reste > encore très inégal, la radio numérique risque fort d'accroître le fossé > en terme d'accès à l'expression, à l'information et aux nouvelles > technologies. La radio, qui est en FM un média simple d'accès et > quasiment gratuit, deviendrait un outil technologique discriminant. > > Mais nous sommes illogiques, et nous durerons longtemps / Que les radios > de catégorie A souhaitent ou non répondre à l'appel à candidatures sur > la RNT, elles sont de toutes façons piégées puisqu'elles n'ont en l'état > aucun moyen d'émettre en numérique. Par conséquent, nous demandons : que > la bande FM soit maintenue sur le long terme ; que le passage au > numérique n'occasionne aucune suppression de radio associative non > commerciale ; que soit réservée sur la bande numérique une part pour les > radios de catégorie A au moins égale à celle de la bande FM ; qu'une > procédure de déclaration d'intérêt soit mise en place immédiatement pour > les radios de catégorie A émettant actuellement en bande FM, leur > garantissant une priorité sur l'ensemble des appels à candidatures (et > non seulement le premier), qu'elles puissent effectuer la transition > vers le numérique quand elles le souhaiteront ; un doublement de > l'approvisionnement du FSER, ainsi que la création d'un FSER-bis pour la > RNT qui comprendra une subvention quinquennale d’équipement et une, > annuelle, de fonctionnement. > > Si vous souhaitez vous associer à cet appel, contactez-nous : > radiosenlutte@free.fr - et si vous souahitez davantage de > renseignements, appelez-nous : 01 40 05 06 01 (Fréquence Paris > Plurielle) ou 04 78 29 26 00 (Radio Canut) [size=7[/size] | |
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