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 Mobilisation lycéenne poitevine - regard extérieur.

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AuteurMessage
Cheurles
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Cheurles


Masculin Nombre de messages : 407
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Ville : Angoulême
Date d'inscription : 04/04/2008

Mobilisation lycéenne poitevine - regard extérieur. Empty
MessageSujet: Mobilisation lycéenne poitevine - regard extérieur.   Mobilisation lycéenne poitevine - regard extérieur. Icon_minitimeVen 2 Mai - 22:04

Jules Aimé a fait un très bel article (comme toujours) sur la mobilisation lycéenne poitevine.
Un bon résumé à lire Wink

Citation :
L’adage chrétien est connu, qui sème le vent récolte la tempête. Je lui préfère le moins poétique, mais plus politique, qui sème la misère récolte la colère.

Depuis maintenant plus de cinq ans, la droite au pouvoir mène une politique de sape dans les services publics de l’éducation. Fermetures de classes organisées dans le rural, suppression des moyens financiers, suppressions des postes, remise en cause des programmes, du service public à l’université, augmentation de la précarité étudiante, baisse des moyens dans les ZEP, non-reconduction des emplois-aidés, arrivée des policiers dans certains établissements sensibles… Tous les combats menés par les enseignants et les lycéens : retraites, lois de décentralisation, en 2003, combat contre la mauvaise application de la réforme LMD, 2005 contre la loi Fillon et sa réforme du bac, 2006 contre les suppressions de postes aux concours, toujours contre la loi Fillon et contre le CPE, furent dans la grande majorité des cas perdants, perdus.

À force d’accumuler les défaites les forces de l’éducation se sont en partie démobilisées. Seulement, une nouvelle génération est en train d’émerger, elle n’a jamais ou presque manifestée, n’a quasiment pas connue le CPE mais garde en souvenir cette victoire. Cette année, les étudiants se sont mobilisés, aidés par des lycéens qui déçus de notre manque de force manifestante, s’étant jurés que eux reviendraient avec leurs propre revendications.

C’est depuis la semaine dernière chose faite. Mais les choses sont allées trop vite. La première manifestation fut exemplaire de tenue, pas d’acte de violence, pas de brimades, pas d’alcool mais une occupation des voies improvisées. Les lycéens ont donc, dès leur première manifestation placés la barre très haut dans les actes symboliques poitevins. Malheureusement, le préfet à changé, il semble que sa volonté d’autorité soit plus importante. Pour faire dégager les voies, les policiers eux aussi sont allés trop vite, trop fort. Moins d’une minute après leur arrivée sur les quais, la police chargeait et gazait les lycéens sans même que ces derniers n’aient exercé le moindre acte de violence à leur égard. Lorsque l’acte est assumé et effectué volontairement selon toute une hiérarchie de décisions, j’appelle cela de la Violence d’Etat. Cette violence fut disproportionnée, la colère lycéenne se calqua dessus.

Les manifestations changent.

Petite analyse sociologique de la manifestation. Contrairement à ce que j’ai régulièrement vu sur Poitiers, le corps manifestant était très largement composé de lycéens issus des établissements professionnels. Ces derniers sont directement visés par les projets de réforme, ils sont surtout d’une solidarité sans faille. Ainsi lorsque l’un d’eux s’est retrouvé en garde-à-vue la semaine dernière ils se sont décidés d’une certain façon à le venger. Je ne porte pas de jugement je le constate, ces éléments sont bien moins « malléables » à l’ordre de quelques leaders, encore moins aux injections de la police (ce qui n’est pas sans faire plaisir aux anars que les « hippies » ont tendance à énerver…).
Deuxième constat, lors du gazage de la gare, les lycéens ont fui, sans distinction, ils ne connaissaient pas les effets de la lacrymo. Cette fois, ils se sont préparés. Je n’avais jamais vu ça, du militant politisé à la lycéenne en seconde, les lycéens sont arrivés avec masques, lunettes de plongée, sérum-phy… plus d’une centaine d’entre eux étaient masqués par des écharpes et des keffiehs. Bref, ils étaient près à l’affrontement. Cette situation était loin de m’enchanter.
Enfin, et c’était un choix délibéré des lycéens, il n’y avait pas de service d’ordre. Je pense en bon soc-dem que je suis que c’était une erreur. Pas de parcours définit, des provocations incessantes et surtout aucun message clair. Nous errons donc dans les rues plutôt calmement et nous arrivons devant une gare surprotégée, une préfecture qui l’était tout autant avant de fondre vers un rectorat aux allures de Fort Alamo.

Les choses se tendent. Déterminés à laver une sorte d’affront, les lycéens mobilisés par des personnes qui en ont l’habitude reste pendant plus d’une demi-heure devant la grille arrière du rectorat. De l’autre côté restent là, campés dans el silence une vingtaine de CRS. Les slogans fusent, des boulettes de papiers aussi puis une ou deux canettes. Les visages sont masqués, cagoulés et près à en découdre. Pour une fois, les policiers ont eu l’intelligence de ne pas répondre. Mais en repartant le spectacle n’est pas très glorieux pour le cortège, la porte du rectorat à été forcée et taguée débilement d’un « Policiers Enculés ».
Le cortège est quant à lui reparti en direction de la place d’Armes et tombe naturellement devant le local de l’UMP. L’étonnement de la plupart des personnes présentes prouve que l’acte n’était pas prémédité. Une chose me sidère cependant, pourquoi contrairement à la majorité des manifestations la grille n’a pas été baissée, la police n’était-elle pas prévenue de la teneue d’une manifestations à moins de 100 mètre ? Des manifestants rentrent dans le local bruyamment, à la recherche du moindre trophée disponible. Les affiches sont arrachées, l’enseigne enlevée, les tracts jetés en l’air, les livres brûlés. Tous ses actes font l’objet d’une clameur quasi générale de la foule. Les riverains sont outrés, personne ne comprend réellement ce qu’il se passe. Je tiens à préciser que la comparaison hâtive de « nazis » de la part de certaines personnes serait malvenue. Le symbole d’un livre brûlé par une foule que des personnes (comme moi-même par ailleurs) pourraient rapprochées d’un autodafé ne correspond pas à la volonté des pyromanes. L’acte est instinctif, presque inconscient, la volonté de faire une « image » dépasse le recul politique que certains militants ont normalement.
Le fait que les lycéens aient envahi le local ne me réjouis pas, mais ce n’est pas de mon rôle de les condamner, en mon temps, j’étais moi-même présent à une manifestation dont le local politique fut la cible. Cependant j’ai l’impression que l’UMP fut une cible au hasard, ainsi a-t-on attendu dans les rangs la manifestation des gens qui voulaient entrer dans la mairie. Tout porte à croire que si le local du PS s’était trouvé devant la manif, il aurait été lui aussi la cible des manifestants. De plus le fait que certains jeunes se soient détachés de la manifestation pour aller s’excuser auprès de la permanente symbolise une différence de nature entre les manifestants. Sans dire qu’il y a des gentils d’un côté et des méchants de l’autre, il est évident qu’une grande partie des présents n’étaient pas en accord avec l’action. Depuis ce jour, certains lycéens reparlent d’un service d’ordre. Je pense qu’il est indispensable à la bonne tenue d’un mouvement sur la durée. N’en déplaise à certains.

Dernier temps, le plus impressionnant, la rue Victor Hugo s’est retrouvée barrée pendant près d’une heure. Après avoir tenté de bloquer les abords de la place d’arme, les lycéens les plus motivés se rassemblèrent devant un mince cordon de CRS disposé devant les grilles du lycée. Avant de la place, plus de 200 personnes se massèrent devant les policiers non sans au préalable avoir embarqué des barrières pour d’abord se protéger mais aussi sans servir comme moyen offensif. Devant la charge des manifestants, les policiers reculent de quinze mètres, du jamais vu dans la ville. Reprenant leurs marques, ils se stabilisent avant d’essuyer des jets de toutes sortes. Un premier lâché de gaz dissipe un peu les premiers rangs mais l’équipement des lycéens fonctionne, contrairement à la gare, tous restent sur le pavé. Ils en sont les premiers étonnés, je ne parle même pas des forces de l’ordre qui pensaient sûrement les voir déguerpirent. Dans la fumée des gaz lacrymogènes, une nouvelle génération de militants poitevins est née. Je crains des violences dans les manifestations futures. Je ne prétend pas avoir d’impact sur leur ligne de conduite, mais je sais pas expérience que l’on est plus facilement reçu, écoutés et respecté lorsque jamais l’on ne sombre dans la violence.

Mes conclusions sont donc les suivantes : sans l’erreur de la police (ou l’acte prémédité d’une violence d’Etat faite pour casser un mouvement social), il n’y aurait pas eu des dérapages mardi, les lycéens ne se seraient pas mentalement et matériellement préparés à affronter els forces de l’ordre, leur revendications auraient été entendue, le message serait passé. Je suis pessimiste concernant l’avenir, le bac est dans un mois, la ligne du ministre est dure, mais la détermination dont les lycéens ont fait la preuve tente à penser que les jours ne seront pas simple d’ici les mois de juin. Le point fut positif fut la réception d’une délégation de lycéens par le recteur pour recevoir les revendications du mouvement. C’est par ce biais que le message passera.

Pour imager mon propos je vous renvois en blog de ludo : http://pourquoipaspoitiers.over-blog.fr/


source : http://www.julesaime.net/article-19243231.html
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http://myspace.com/bandbigfish
 
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